Australie 1993-1994 Une assurance restaurée L'annonce à Monaco par le Comité international olympique (CIO), le 24 septembre 1993, du choix...
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Australie 1993-1994
Une assurance restaurée
L'annonce à Monaco par le Comité international olympique (CIO), le 24 septembre 1993, du choix de
Sydney comme site des Jeux de l'an 2000 a très visiblement rasséréné un pays sortant à peine de
plusieurs années de morosité.
Pour Paul Keating, devenu Premier ministre travailliste en décembre 1991,
ce succès a constitué un signe supplémentaire - comme l'avait été sa victoire inattendue aux élections
législatives de mars 1993 - de la mission dont il s'est senti investi, consistant à faire entrer une Australie
nouvelle dans le XXIe
siècle.
Il s'est efforcé de concentrer son action sur ce qu'il a appelé les "grandes questions": la
réconciliation avec les Aborigènes, la poursuite de la "révolution silencieuse" de l'économie australienne,
l'évolution vers le statut de république, enfin l'intégration à l'Asie.
La loi votée au Parlement par les travaillistes - au pouvoir -, le 22 décembre 1993, avec le soutien des
sénateurs "verts" et du Parti démocrate, a bouleversé le principe de terra nullius à partir duquel le
continent a été colonisé.
A la suite d'une décision de la Haute Cour qui, dans le procès Mabo, a reconnu le
droit de propriété des Aborigènes sur leurs terres ancestrales appartenant à l'État, les compagnies
minières se sont désormais trouvées contraintes de négocier avec les Aborigènes avant toute exploitation.
Les problèmes internes au gouvernement n'ont pas permis à P.
Keating de donner plus de corps à son
image d'homme d'État.
Dans l'Australie méridionale, les travaillistes ont subi une défaite cuisante en
perdant, lors des élections législatives du 11 décembre 1993, le contrôle de cet État, bastion travailliste
vingt ans durant.
Quatre de ses ministres, dont celui des Finances, John Dawkins, ont démissionné du
gouvernement, deux d'entre eux contraints (pour abus de pouvoir) et les deux autres victimes de l'usure
du pouvoir (ils ont abandonné la vie politique).
Pourtant la contestation à l'intérieur de son propre parti notamment, en mars 1994, lorsque la médiatique Bronwyn Bishop, sénateur libéral, a quitté le Sénat pour
se faire élire à la Chambre des représentants avec l'intention, plus ou moins avouée, de prendre la
direction du Parti libéral - n'a pas permis au chef de file de l'opposition, John Hewson, d'attaquer le
gouvernement.
Pour contrecarrer la menace représentée par cette "Margaret Thatcher des antipodes", les travaillistes ont
fait entrer le très populaire ancien Premier ministre travailliste de l'Australie-Occidentale, Carmen
Lawrence, au Parlement fédéral, lui accordant, le 25 mars 1994, le portefeuille de la Santé et de la
Sécurité sociale.
Peine perdue, puisque le 24 mai, l'opposition conservatrice a changé de direction,
favorisant l'arrivée d'une nouvelle génération de leaders.
Alexandre Downer (42 ans) a ainsi été élu à la
tête du Parti libéral.
Les signes d'une reprise
Le rapport bisannuel de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), paru
en avril 1994, a accordé un satisfecit à l'économie australienne: avec un taux de croissance de 5% en
1993-1994, le pays a connu une reprise plus rapide que les autres États membres, à l'exception de la
Turquie (+7%) et de la Nouvelle-Zélande (+4,2%).
Ce mouvement a paru devoir se poursuivre en 19941995 avec une prévision d'inflation restreinte, inférieure à 3% par an (contre 1,9% en 1993), une hausse
continuelle des exportations (+6,6% en 1993) et un niveau de confiance de la part des ménages dans
l'avenir économique au plus haut depuis dix ans.
Le nouveau ministre des Finances, Ralph Willis, s'est
donné pour tâche de réduire le déficit budgétaire de 3,5% du PIB en 1993 (14,7 milliards de dollars
australiens) à 1% en 1996-1997.
Le déficit des comptes courants - 6 milliards de dollars australiens - bien
qu'élevé est resté inférieur aux prévisions.
Le taux de change modéré de la monnaie australienne (1 dollar
australien à 1,28 dollar des États-Unis) a contribué à maintenir la compétitivité des entreprises
australiennes - de 30% plus élevée qu'une décennie plus tôt -, également bénéficiaire de la baisse du
coût de la main-d'oeuvre et des améliorations de productivité.
Néanmoins, le niveau du chômage, bien qu'en baisse, est resté l'un des plus élevés des pays de l'OCDE
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(9,8% en mai 1994 - soit 860 000 demandeurs d'emploi contre 10,8% un an plus tôt), ce qui n'a pu être
qu'en partie imputé à une augmentation de la population active de 1,25% par an.
Pour résoudre le
problème chez les jeunes et pour les chômeurs de longue durée (350 000 personnes), le gouvernement a
annoncé un programme de 6,5 milliards de dollars australiens pour subventionner....
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