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Aragon disait : « Il n'y a poésie qu'autant qu'il y a méditation sur le langage, et à chaque pas...

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« Aragon disait : « Il n'y a poésie qu'autant qu'il y a méditation sur le langage, et à chaque pas réinvention de ce langage.

Ce qui implique de briser les cadres fixes du langage, les règles de la grammaire, les lois du discours ».

Cette conception permet-elle de rendre compte de la poésie d'Apollinaire dans Alcools ? Trois notions : "méditation et réinvention" du langage; cette notion se décompose en : "briser les cadres fixes du langage" qui fait allusion aux règles grammaticales et syntaxiques; et "briser les lois du discours", qui fait sans doute allusion à la loi selon laquelle le langage doit être référentiel, parler de quelque chose relevant du réel.

La poésie opère donc deux mouvements : déconstruire la grammaire et la syntaxe; et modifier les rapports du langage au réel.

Ces deux opérations donnent lieu à une méditation sur le langage. La phrase d'Aragon traite de la poésie en général, il faut ici appliquer sa pensée à Apollinaire. I.

"Briser les lois du discours" : affranchissement par rapport au réel - Le poème en général : texte plus libre dans sa relation à un référent : dans Questions de poétique, Jakobson signale que le poème se caractérise par un affranchissement du rapport au référent; la parole est intransitive, elle ne vaut que pour elle-même, elle "fait semblant de parler de quelque chose alors qu'elle est en fait sa seule véritable visée. Jakobson parle d' "autotélisme" poétique, de "auto", soi-même, et "telos", en grec "but" : être son propre but. - La vérité qui s'exprime dans la poésie est la vérité de l'imaginaire, qui est souvent à rebours de la vérité logique habituelle.

Gaston Bachelard parle par exemple de "la noirceur secrète du lait" : le noir peut-être la couleur du lait dans l'imaginaire poétique, qui s'affranchit de certaines règles de la réalité. - Dans le recueil Alcools, on peut penser au poème "Les sept épées" : le poète énumère sept noms d'épées et, sur la base de chaque nom inventé, développe une rêverie fantasque, qui ne s'appuie sur rien de réel, mais sur le pur plaisir de la création par l'imaginaire.

L'association des mots "bleu féminin" par exemple ne correspond à aucune réalité concrète, mais transmet l'impression d'une certaine couleur.

On peut prendre comme autre exemple la première strophe de la "Chanson du mal aimé" ("Voie lactée ô soeur lumineuse...") qui du point de vue du langage référentiel ne "veut" rien dire. II.

"Briser les règles de la grammaire" : une langue bouleversée - Dans Sémiotique de la poésie, Riffaterre signale que le texte poétique est plus libre dans ses associations verbales : l'ordre des mots est bouleversé, la structure des phrases est plus libre, ainsi que la ponctuation. - Dans Structure du langage poétique, J.

Cohen analyse la nature de la syntaxe poétique et signale que la poéticité d'un texte ne réside moins dans le choix de termes spécifiquement recherchés, que dans les relations syntaxiques établies entre eux.

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