Analyse du sujet et problématisation Ce sujet est assez étonnant dans sa formulation car il semble d’abord porter sur le...
Extrait du document
«
Analyse du sujet et problématisation
Ce sujet est assez étonnant dans sa formulation car il semble d’abord porter sur le
roman, mais le terme d’œuvre employé dans la deuxième partie suggère la possibilité de
faire référence à toute œuvre littéraire issue de n’importe quel genre.
Le sujet appelle à une réflexion personnelle et à l’énoncé d’un point de vue a priori
subjectif ( « aimez-vous ») mais il s’agira de justifier sa préférence à l’aide d’arguments
objectifs.
Par ailleurs, il ne faudra pas, au terme de la dissertation, opter pour la solution
du juste milieu en disant que les deux propositions se valent et qu’il s’agit seulement d’une
question de goût ! Il faut se positionner en faveur d’une proposition en montrant que c’est
cette proposition qui a le plus d’intérêt pour les lecteurs.
Examinons donc les deux propositions possibles :
La première est celle du roman à tendance réaliste ou naturaliste, s’appuyant
fortement sur le réel et ayant souvent une démarche scientifique.
Ce roman à tendance
réaliste inclut aussi les romans historiques, et, dans une moindre mesure, les romans
autobiographiques.
La seconde proposition est moins marquée génériquement et désigne les œuvres
de pure fictionà tendance fantastique ou merveilleuse, proposant une évasion dans un
monde hors du quotidien et du réel.
Problématique : Qui des œuvres réalistes ou des pures fictions fantaisistes
a le plus d’intérêt pour le lecteur ?
I) Intérêts des romans réalistes et leurs limites
- Dans les romans à tendance réaliste, qui cherchent à décrire le réel de la
façon la plus objective qui soit, le lecteur peut plus facilement s’identifier aux
personnages.
Le processus d’illusion référentielle est donc plus aisé à mettre en
place et fonctionne mieux.
Le romancier peut faire plus facilement appel aux
sentiments du lecteur pour le faire adhérer à son roman, puisque le lecteur se
reconnaît dans les personnages du roman ou se met facilement à leur place.
Le
discours réaliste est un discours persuasif : il cherche à produire l'illusion
référentielle.
Le récit se veut conforme à la réalité socio-culturelle du lecteur.
Il
représente des objets, des personnes et des enchaînements stéréotypés et attendus
par l'énonciataire.
Il renvoie au contexte extra-linguistique.
Il multiplie les procédés
créateurs d'effet de réel.
On a souvent un usage du registre pathétique dans ce
genre de roman : le romancier cherche à provoquer la pitié et la compassion des
lecteurs en leur présentant un quotidien souvent sombre révélant une misère
sociale.
Ex :
·
·
Romans de la Comédie Humaine de Balzac jouent
totalement sur le processus d’identification et d’illusion
référentielle.
Dans la série des Rougon-Macquart de Zola, de
nombreux personnages visent à inspirer de la pitié au lecteur, à
travers le processus de l’identification : cf.
des personnages vivant
dans une misère matérielle ou sociale profonde comme Gervaise
ou Nana.
- Les romans à tendance réaliste se présentent comme des reflets directs
d’une réalité sociale ou historique et proposent souvent une étude des mécanismes
d’une société.
Ils ont donc une fin analytique et en cela présentent un intérêt non
négligeable pour le lecteur en lui permettant de mieux comprendre son époque, ou
une époque passée.
Ces types de romans ont donc une valeur pédagogique
indéniable et se caractérisent par leur grande densité cognitive.
À l'étape d'écriture
préexiste une étape d'information rigoureuse (la fiche d'information auctorale est
caractéristique du genre) Le roman réaliste sonde à la faveur d'une intrigue
l'Histoire contemporaine .
Ex :
·
Balzac et son ambition dans la Comédie Humaine :
« faire concurrence à l’état civil ».
·
Balzac, Les Chouans, roman historique restituant
l’esprit d’une époque, celle de la Révolution française : Balzac a
consulté des ouvrages historiques, ce qui prouve qu’il se
documente de façon savante :La Guerre des Vendéens et des
Chouans, par Jean-Julien Savary ; L’Histoire de la révolution, par
Minniet ; H istoire de la révolution française, par Adolphe Thiers
-
Les romans ancrés sur le réel de façon objective proposent non seulement
une analyse de la société à partir d’éléments réels, mais aussi une analyse de
l’homme.
Ils présentent parfois un véritable examen scientifique cherchant à
éclairer la nature humaine et les mécanismes déterminant les comportements
humains.
Ces romans prennent souvent la science pour modèle dans leur
composition.
Ex : Zola insiste beaucoup sur l'influence de l'hérédité et de l'éducation, et s'appuie
sur des théories qui, pour avoir été inspirés par la médecine expérimentale de Claude
Bernard, se veulent scientifiques pour peindre une réalité souvent crue.
- Cependant les romans à tendance réaliste ont leurs limites que l’on énoncera ici
succinctement :
·
peuvent provoquer l’ennui du lecteur à travers leur
souci documentaire conduisant à de longues descriptions très
détaillées ( cf.
Balzac)
·
ne proposent souvent aucune porte de sortie au lecteur,
aucune évasion possible, lui reflétant souvent son quotidien
misérable sans lui proposer aucune solution pour s’en sortir (
l’aspect déterministe de ces types de romans peut être perçu
comme négatif)
·
on a pu leur reproché leur vulgarité, leur manque de
« goût », voire leur obscénité ( cf.
Madame Bovary, le célèbre
roman de Gustave Flaubert, pourtant très critique à l'égard du
réalisme, mais embrigadé malgré lui dans ce courant, est traduit
en justice pour immoralité en 1857)
II) Les intérêts des « pures fictions »et leurs limites
- Les « pures fictions » issue de l’imagination d’un auteur que sont les fictions à
tendance fantastique ou merveilleuse permettent au lecteur de s’évader de son quotidien
réel pour pénétrer dans un monde inconnu.
Ce monde imaginaire peut avoir les vertus du
rêve (cf.Les contes merveilleux, du type contes de fée ou les utopies tels que certains
passagesde Candide de....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓