Allemagne 2000-2001 Volonté réformatrice L'année 2000-2001 aura été plus paisible que la précédente pour le chancelier Gerhard Schröder (SPD, Parti...
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Allemagne 2000-2001
Volonté réformatrice
L'année 2000-2001 aura été plus paisible que la précédente pour le chancelier
Gerhard Schröder (SPD, Parti social-démocrate) qui a profité de l'amélioration
de la situation économique et de l'affaiblissement de la CDU (Union chrétienne
démocrate).
Les mises en cause des ministres de son gouvernement n'ont pas
entamé sa popularité ; il poursuit en effet imperturbablement les réformes
promises tout en réaffirmant prudemment le nouveau rôle de l'Allemagne sur la
scène internationale.
Ce contexte général lui permettait d'envisager avec une
certaine sérénité la perspective des élections générales de l'automne 2002.
La mauvaise gestion de la crise de l'ESB (encéphalopathie spongiforme bovine,
dite maladie de la "vache folle") a entraîné le septième remaniement ministériel
du gouvernement fédéral, entré en fonction à l'automne 1998, avec le
remplacement, en janvier 2001, des ministres de la Santé, Andrea Fischer
(Verts), et de l'Agriculture, Karl-Heinz Funcke (SPD).
D'autres membres du
gouvernement ont été fortement mis en cause : le ministre des Finances, Hans
Eichel (SPD), soupçonné d'avoir utilisé à des fins personnelles la flotte
aérienne de transport de la Bundeswehr (armée fédérale) ; le ministre de la
Défense, Rudolf Scharping (SPD), largement désavoué dans l'affaire des munitions
à l'uranium appauvri (il avait relativisé la menace que représentaient ces
munitions massivement utilisées par les troupes américaines lors de la guerre du
Kosovo, en 1999, pour la santé des soldats allemands qui sont stationnés sur
place) et dans le conflit l'opposant à H.
Eichel pour le financement de la
réforme de la Bundeswehr ; les ministres Otto Schily (Intérieur, SPD), Jürgen
Trittin (Environnement, Verts) et surtout Joschka Fischer (Affaires étrangères
et vice-chancelier, Verts), critiqués pour leur passé de militants d'extrême
gauche dans les années 1970.
Violemment et délibérément attaqué à la veille de
sa comparution comme témoin au procès de l'ancien terroriste Hans Joachim Klein
le 16 janvier 2001, J.
Fischer restait encore sous le coup d'une procédure en
faux témoignage.
Néanmoins, cette polémique n'a que très faiblement entamé sa
popularité.
Polarisation du paysage politique
Le SPD a confirmé sa suprématie au sein du paysage politique allemand.
La CDU,
soulagée par l'épilogue de l'affaire de son financement occulte (l'arrêt des
poursuites judiciaires contre l'ancien chancelier Helmut Kohl a été prononcé le
2 mars 2001), a maintenu sa position de concurrente.
Cependant, les scandales
financiers impliquant ses dirigeants en Saxe (Kurt Biedenkopf) et surtout à
Berlin continuaient de miner sa crédibilité.
L'implication de Klaus Landowski,
chef de la fraction CDU à Berlin, dans l'affaire de la banque publique du Land a
provoqué la fin de la grande coalition CDU-SPD, le 16 juin 2001, et la chute du
maire-président du Land, Eberhard Diepgen (CDU).
Klaus Wovereit (SPD) lui a
succédé à la tête d'une coalition Verts-SPD tolérée par le PDS (Parti du
socialisme démocratique, ex-Parti communiste de RDA).
Au niveau fédéral, la CDU
souffrait encore de la rivalité au sein de sa direction entre Angela Merkel
(présidente du parti depuis avril 2000) et Friedrich Merz (chef de son groupe
parlementaire au Bundestag - Parlement fédéral - depuis février 2000).
Cette
rivalité interne, qui s'est étendue à la désignation du candidat de l'Union à la
chancellerie, a semblé pouvoir profiter à Edmund Stoiber, président de la CSU
(Union chrétienne sociale) bavaroise et ministre-président de la Bavière, qui
peaufine son profil national et européen.
Trois partis se disputaient désormais la place de troisième parti charnière.
Chez les Verts, le désaveu de la direction par son électorat de base depuis son
entrée au gouvernement a trouvé une nouvelle illustration avec la poursuite des
manifestations contre les transports de combustibles nucléaires vers le centre
de retraitement de Gorleben malgré les consignes lancées par J.
Trittin.
Ce
phénomène persistant a laissé planer des inquiétudes sur l'avenir des Verts au
sein du paysage politique allemand en dépit de la popularité de J.
Fischer et de
la nouvelle ministre de la Protection des consommateurs, de l'Alimentation et de
l'Agriculture, Renate Künast (remplacée à la présidence collégiale du parti par
Claudia Roth).
Profitant de la crise de la CDU et des difficultés des Verts, le
FDP (Parti libéral) cherchait à consolider ses positions afin de redevenir le
troisième parti institutionnel au sein du système politique fédéral.
Les
nominations de Guido Westerwelle à sa présidence et de l'Allemande de l'Est
Cornelia Pieper au secrétariat général (mai 2001) visaient à corriger son image
de parti de "nantis" typiquement ouest-allemand.
Cette position clé sur la scène
politique allemande est également disputée par le PDS, dont la nouvelle
direction Gabrielle Zimmer/Roland Claus, élue à l'automne 2000, semblait
poursuivre peu ou prou le processus de rénovation et de mise au pas entrepris
par Gregor Gysi et Lothar Bisky.
Ce parti est parvenu à stabiliser ses
positions, malgré la confirmation de son confinement électoral à l'est du pays.
Les élections régionales dans le Bade-Wurtemberg et en Rhénanie-Palatinat, le 25
mars 2001, ont confirmé ces tendances.
Renouvelant la confiance des électeurs
aux coalitions en place, ces deux scrutins tests ont illustré la polarisation du
paysage politique fédéral entre CDU et SPD à l'avantage de ce dernier et la
poursuite du déclin du FDP et, dans une plus large mesure, des Verts.
L'extrême droite a constitué, à compter de l'été 2000, l'un des principaux
sujets politiques en RFA.
Après une période d'hystérie qui a culminé au moment
de l'impair médiatique stigmatisant la petite ville de Sebnitz en Saxe (la
presse et notamment la Bild-Zeitung avaient donné une importance démesurée à un
fait divers à connotation raciste qui s'était finalement révélé un accident), ce....
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