Afrique du Sud 2002-2003 Dix bougies pour la démocratie! 1994-2004 : en dix ans seulement, l'Afrique du Sud est passée...
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Afrique du Sud 2002-2003
Dix bougies pour la démocratie!
1994-2004 : en dix ans seulement, l'Afrique du Sud est passée du statut d'État
paria et raciste à celui de démocratie admirée dans le monde entier, dotée d'une
Constitution très libérale, reconnaissant les droits de tout un chacun, quels
que soient sa race, son genre, sa langue, son handicap, sa religion et son
orientation sexuelle.
Nelson Mandela, président de la République de 1994 à 1999,
personnalité chaleureuse et charismatique qui a payé ses convictions de 27
années de prison, a continué à incarner le pays et à jouer un rôle de sage très
actif dans la vie publique, même si les temps messianiques de la lutte puis de
la victoire contre le système de l'apartheid – à l'issue des premières élections
démocratiques et multiraciales tenues le 27 avril 1994 – sont désormais révolus,
notamment après la disparition des grandes figures de la lutte, Govan Mbeki en
2001 et Walter Sisulu en 2003.
Des temps plus ordinaires leur ont succédé sous l'autorité du président Thabo
Mbeki, élu en 1999, lequel allait certainement solliciter un second mandat en
2004.
Le pays bénéficie d'une forte visibilité internationale : accueil de la
Conférence des Nations unies sur le développement durable à Johannesburg (26
août-4 septembre 2002), coparrain avec le Sénégal du Nepad (Nouveau partenariat
pour le développement de l'Afrique), présidence de l'Union africaine (UA),
médiateur dans les conflits du Burundi ou du Congo (-Kinshasa), présidence du
Mouvement des non-alignés, candidat probable à l'organisation de la Coupe du
monde de football de 2010 et des jeux Olympiques de 2012, etc.
Son président est
pourtant apparu souffrir d'un déficit de renommée sans doute dû au fait d'avoir
grandi, en tant que vice-président (1994-1999), dans l'ombre d'un homme
politique d'une stature exceptionnelle, mais surtout au fait que les tâches
nationales, pourtant colossales, ne suscitent pas toujours l'enthousiasme.
Persistance des inégalités
Si l'on vit mieux dans ce pays qu'avant 1990 – et pas plus mal pour la minorité
blanche dont les privilèges n'ont globalement pas été entamés – il subsiste
toujours des inégalités spatiales et sociales flagrantes.
Ainsi, la province du
Gauteng contribue pour 40 % à la richesse du pays, et 22 millions de
Sud-Africains, soit près de la moitié de la population, sont considérés comme
pauvres (moins de 66 € par mois).
À l'opposé, une géographie de la fortune aux
capacités d'accumulation encore considérables – certes plus multiraciale
qu'auparavant – voit la proportion des ménages noirs aux revenus moyens et
élevés s'accroître significativement, tandis qu'augmente celle des ménages
blancs pauvres.
Une forte régulation par l'État est donc nécessaire, ce qui
suppose des politiques publiques à la fois très volontaristes et ciblées vers
les populations issues des communautés historiquement défavorisées.
Le gouvernement entend fournir des services essentiels à la majorité : une aide
au logement pour construire des maisonnettes coûtant moins de 2 000 €, un
raccordement massif aux réseaux d'eau (6 m3 mensuels gratuits par foyer) et
d'électricité (50 KW/h mensuels gratuits), des soins de santé primaires
(gratuits pour les femmes enceintes et les enfants jusqu'à l'âge de six ans), en
attendant la mise en place problématique du BIG (Basic Income Grant) de 11 € par
mois (revenu minimum).
Le gouvernement a également instauré des politiques
d'équité, fondées sur la discriminative action (discrimination positive), le
black empowerment (africanisation) ou sur l'institution de quotas d'emploi
réservés aux personnes issues de communautés défavorisées.
Ces mesures ont été
inscrites dans des lois, comme celle de 2002 sur la propriété des mines dont 26
% devront appartenir à des capitaux noirs d'ici 2014.
L'exploitation minière (diamants, or, platine) avait longtemps sécrété un
véritable capitalisme endogène, devenu rapidement multinational, grâce auquel
ont émergé peu à peu de véritables capitaines d'industrie noirs à la tête de
puissantes holdings financières.
Cyril Ramaphosa, coauteur de la Constitution de
1996, ancien syndicaliste de la branche minière, est devenu le patron du groupe
Johnnic (presse, industrie automobile, etc), vite revendu...
Tokyo Sexwale,
ancien Premier ministre de la province du Gauteng et patron du holding
Mvelaphanda – «progrès» en langue venda –, possède de gros intérêts dans les
mines de platine et de diamant, l'électronique, la banque, l'hôtellerie, etc.
Même s'ils sont plus financiers qu'entrepreneurs, la présence de ces figures de
proue témoigne de la réalité des transformations.
Parallèlement, Barbara
Masekela, militante de premier....
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