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ACTE V, SCÈNE 1 Le vieil Horace voit dans le meurtre de Camille une intervention du ciel pour rabattre son...

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« ACTE V, SCÈNE 1 Le vieil Horace voit dans le meurtre de Camille une intervention du ciel pour rabattre son orgueil.

Qamille méritait ce châtiment, mais Horace en le lui infligeant a commis un crime (v.

14031418).

Horace réplique que dans ce cas le père se doit de châtier par la mort son fils (v.

1419-1434).

Le vieil homme ne peut se résoudre à accepter cette logique (v.

1435-1440). COMMENTAIRE Vacillement des valeurs Cette scène constitue une étape essentielle de la pièce, car s'y déroule un événement psychologique capital, qui est une manière de coup de théâtre. C'est en effet contre toute attente que le vieil Horace se refuse à punir son fils, alors même qu'il condamne le meurtre: sa dernière réplique (v.

14351440) inverse de façon surprenante celle de l'acte Ill (v.

1031-1034).

En outre, en refusant de « taire » et de «dissimuler» son « amour » paternel alors que son fils le lui demande, il semble maintenant donner raison à Sabine dont il avait esquivé les arguments dans la scène 5 de l'acte Ill. Par ce refus, le vieil Horace renonce à remplir le rôle traditionnel des pères (et des rois) au théâtre: intervenir dans l'action comme un «obstacle» qui met en péril le héros.

C'est Horace qui réclame la mort et cela donne à la scène un caractère paradoxal (ce vertige de l'inversion des rôles est d'ailleurs plus souvent utilisé dans les comédies).

Mais, et c'est plus impor­ tant, en se mettant à.l'écart de l'intrigue, le vieil Horace opère au sein de la pièce un bouleversement bien plus profond puisqu'il concerne le système qui jusque-là définissait les personnages par un jeu d'oppositions et de simi­ lttudes de valeurs. L.:explott d'Horace s'appuyait sur un «droit saint et sacré» qui «rompt tout autre lien» (v.

497), le «crime» étant de «dégénérer».

Mais ici la clarté du drott se brouille, ce qu'exprime bien l'enchevêtrement de deux champs lexicaux ; les mots qui caractérisaient le lexique des Horaces et qui décli­ naient leur idéal se rassemblent pour se mêler avec leurs antonymes : «gloire» (deux fois), « orgueil », « vertu », «zèle», « sang », «pureté», «race», «maison», «honneur» {deux fois), «plaisir»; et d'autre part «fai­ blesse», «déshonoré», «honte», «crime» (deux fois), «criminel», «puni», «souillé», «tache», «tristesse». La « vertu supérteure • d'Horace lui a fait « rompre les liens • avec son ami, sa sœur, sa femme ; ce sont maintenant les valeurs du père et du fils qui divergent : le personnage a déjà atteint la sublime solitude qu'il exprt­ mera dans la scène suivante. Un second péril pour Horace ? Cette scène explicite le «second pértl• où tombe Horace après être sorti du premier, dont Corneille avouera qu'il constitue bien un «défaut• de sa pièce («Examen»): l'action semble se prolonger en se dédoublant, car «l'unité de pértl d'un héros dans la tragédie fait l'unité d'action» et «l'action d'Horace serait suffisamment terminée à sa victoire». Pourtant, le héros ne semble pas vraiment menacé.

Sûr d'avoir fait son.... »

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