Acquisition du langage
Publié le 29/04/2015
Extrait du document
«
- les syllabes de type CV sont plus fréquentes que les syllabes de type VCV.
Ce babillage « universel » démarre automatiquement entre 6 et 8 mois, indépendamment du
stimulus acoustique.
On observe cette phase dans une certaine mesure chez les enfants sourds
qui ont eux aussi une phase de babillage universel.
Assez rapidement après, entre 8 et 10 mois on constate une opération d’assimilation
progressive aux propriétés du système phonologique de la langue à laquelle l’enfant est
exposé.
Selon une étude menée par Boysson-Bardies, le babillage produit à 8 mois peut être
discriminé en proportion de 70% par les locuteurs adultes du français, arabe et cantonais.
Sans
doute, les locuteurs adultes sont sensibles aux propriétés prosodiques spécifiques à leur propre
langue.
Cette phase parfois appelée « babillage conversationnel » a comme caractéristique le
fait que l’enfant reproduit les modèles conversationnels typiques de la conversation adulte.
Selon Boysson-Bardes et all (1991), à 10 mois, la fréquence des phonèmes dans le babillage
correspond à la fréquence relative de la langue ambiante.
Ainsi, les labiales sont plus
fréquentes en français qu’en anglais, les dentales sont plus fréquentes en japonais qu’en
français.
L’étude de Boysson-Bardies (1999) montre que les structures syllabiques tendent à
être CVCV en anglais et en français et VCV en yoruba.
Ainsi, à l’âge de 8-10 mois l’enfant montre des signes convergents d’acquisition du modèle
sonore de la langue particulière dans la perception par l’oubli des contrastes phonétiques non
sélectionnés par la langue cible et dans la production avec l’émergence des propriétés
spécifiques de babillage.
L.
Petitto et ses collaborateurs (1991, 1995) ont étudié ce qui se passe chez les enfants qui se
trouvent dans une communauté qui utilise la langue des signes.
Ils ont montré que les bébés
sourds exposés à la langue des signes commencent à babiller manuellement autour du même
âge (6 mois), avec les mêmes caractéristiques.
Comme le babillage vocal, ce type de babillage
appelé babillage manuel (« manual babbling ») est identifié comme « linguistique ».
Ces
auteurs affirment que l’enfant sourd produit en plus des gestes classifiés comme des formes
de productions manuelles qui correspondent à des éléments d’articulation utilisés dans les
langues des signes.
Ces gestes sont présents comme des syllabes orales avec des répétitions
systématiques.
La conclusion de Petitto est que la capacité du langage est amodale, elle n’est pas liée à une
modalité d’externalisation spécifique, à un canal expressif.
Dès que l’accès auditif oral n’est
pas disponible, on peut passer à un autre canal.
Les langues des signes sont des langues à part
entière, elles ont toutes les caractéristiques des langues orales qui respectent toutes les
principes de la grammaire universelle..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- langage, acquisition du - Langues et Linguistique.
- L'acquisition du langage permet-elle de former la pensée ?
- Peut-on parler également de l'acquisition du langage chez l'animal et chez l'enfant ?
- L'acquisition du langage permet-elle la formation de la pensée ?
- Acquisition du langage