À quoi servent les sciences ? ANALYSE DU SUJET ® Pourquoi la question ? Au premier abord, la question peut...
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À quoi servent les sciences ?
ANALYSE DU SUJET
® Pourquoi la question ?
Au premier abord, la question peut paraître superflue : les
sciences ne sont-el/es pas suffisamment présentes autour de
nous pour que nous sachions bien à quoi el/es servent ? La ques
tion conduirait alors seulement à une énumération ennuyeuse.
Et pourtant la question se pose en permanence et à plusieurs
niveaux : de la réponse dépendent la motivation des élèves ou
étudiants, l'accord entre /es scientiffques à propos de l'orienta
tion de leur recherche à court, moyen et long terme, ou encore
la disposition du gouvernement à favoriser ou non la recherche
publique, ou la décision d'une entreprise de développer son
département Recherche.
Enffn on peut remarquer que ce qui nous environne au quoti
dien c'est plus la t�chnique que les sciences, que /e sens com
mun- critique souvent comme étant de pures «abstractions»
inutiles qu'on oppose au sens pratique du technicien formé sur
/e tas.
� « Servir à .
.
.
»
On se gardera donc surtout de dresser une liste des différentes
disciplines scientiffques, des choses auxquelles s'intéressent les
sciences.
Il faudra plutôt préciser /es motivations de ceux qui
peuvent poser cette question : les réponses à la question sont
aussi des réponses à ceux qui la posent : étudiants, cher
cheurs, politiques, contribuables .
.•
On peut également partir d'une analyse de l'expression « servir à» qui présuppose déjà une certaine attitude à l'égard des
sciences : « servir à», c'est être un moyen pour un but.
Les
sciences sont-elles un moyen, et alors pour quel but ? Ou bien
sont-elles un but en el/es-mêmes ? Les sciences ont-elles une
utilité indépendamment de leurs applications techniques ? Peuton s'intéresser aux sciences pour elles-mêmes, ou se contentet-on de les utiliser pour autre chose ?
iMi Mobiliser des références
On pourra ici faire jouer une opposition entre Platon (qui pense
que les sciences sont avant tout un exercice spirituel en vue de
la contemplation de la vérité elle-même) et Descartes, qui a été
le premier à mettre explicit'2ment en avant la destination technique du développement des sciences.
On peut également s'appuyer sur les critiques de Pascal à
l'égard de Descartes : Pascal pense que l'utilité des sciences est
infime au regard de la destination réelle de l'homme : le salut
de son âme.
Plan détaillé
Introduction
Les sciences sont une des fiertés de la civilisation moderne; chacun s'accorde à leur reconnaître une importance et un prestige considérables et chacun pense pouvoir dire sans peine à quoi elles servent.
Pourtant, si l'on y
regarde de plus près, l'utilité des sciences n'est pas si clairement établie.
Elles
sont régulièrement décriées comme des distractions futiles et coûteuses : à
quoi peut bien servir la connaissance de la structure d'un pétale de fleur ou
le dénombrement des galaxies ? À quoi peut servir une initiation aux
sciences pour un élève qui ne les pratiquera plus dans la suite de sa vie professionnelle? Ces questions conduisent à poser celle de l'utilité des sciences
comme un véritable problème philosophique.
À quoi donc servent les
sciences?
Nous articulerons notre réflexion autour de trois axes principaux.
Nous
nous interrogerons d'abord sur la vocation fondamentale de la science : estelle censée « servir à» quelque chose ? Nous envisagerons ensuite le cas des
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,
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sciences modernes et du conflit permanent entre la recherche d'applications
et les exigences de la recherche fondamentale ; enfin, nous nous demanderons si la question de la fonction des sciences ne doit pas être replacée dans
le cadre de l'interrogation sur la destination de la vie humaine.
I.
Contemplation ou domination ?
Le débat sur l'utilité ou la fonction des sciences est en fait presque aussi
vieux que la science elle-même.
Les deux courants principaux consistent à
tenir la science respectivement comme un but en soi ou comme un moyen
pour d'autres fins.
Connaître l'immuable
Les Grecs considéraient ainsi la science avant tout comme théoria, un des
modes de la contemplation.
Ils pensaient en effet que la connaissance véritable ne peut porter que sur ce qui ne change pas, sur l'éternel.
Le monde
terrestre échappait donc par définition à une investigation proprement
scientifique.
La science prenait avant tout son sens dans la démarche spirituelle dont le tout est la philosophie.
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Un exercice spirituel
C'est pourquoi Platon accorde à la science une importance capitale mais
quand même intermédiaire : la pratique des sciences est une étape dans l'itinéraire qui doit conduire à la contemplation des Idées elles-mêmes.
On peut
donc dire que les sciences «servent» à initier l'esprit à l'abstraction.
On voit
que pour Platon la pratique des sciences (essentiellement les mathématiques)
n'a aucune portée pour la transformation de....
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