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328. Omnia vincit amor L'amour vainc tout ('ette expression célèbre est empruntée à la conclusion des Bucoliques de Virgile (10,...

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« 328.

Omnia vincit amor L'amour vainc tout ('ette expression célèbre est empruntée à la conclusion des Bucoliques de Virgile (10, 69 : Omnia vincit amor et nos cedamus amori): toutes les tentatives pour consoler Cornelius Gallus de son amour malheureux pour Licoris se sont révélées infructueuses, car aucun obstacle ne résiste à la puissance de l'amour.

Ce vers reprend un motif déjà topique dans la littérature grecque archaïque et classique (cf.

par exemple, Sapho, fr.

130 Voigt; lbicos, fr.

286 et 287 Davies; Platon, Phèdre, 253c; la République, 9, 575a; 588c-590d et l'hymne à Eros de !'Antigone de Sophocle, vers 781-790, qui rappelle l'invincibilité de l'amour: "Epws àv(KaTE µcixav, ); et cette sen­ tence,citée au vers 437 de la Ciris pseudo-virgilienne, fut rapidement considérée - comme nous l'apprend Macrobe (Saturnalia, 5, 14, 5; 16, 7) - comme une maxime à part entière; de là,ses nombreuses cita­ tic,ns : cf.

par exemple les scholies bernoises de Lucain 3,402 ; Nonius (446, 6; 526,34).

D'autres motifs sont apparentés au nôtre: celui de l'amour qui triomphe de tous les obstacles (cf.

par exemple, Xénophon, l , 4.

4; Nonnos,Dionysiaques, 25, 160-165; 42, 206; 48, 178),ou celui de l"Epws TupavvLKOS, (déjà présent dans le pas­ sage de la République de Platon que nous venons de citer,mais aussi chez Denys d'Halicarnasse,Antiquitates Romanae, 11, 41, 4; Jean Damascène, Vita Barlaam et Joasaph 452; et chez les auteurs chré­ tiens, qui appliquent cette invicibilité à l'amour spirituel : cf.

par exemple,Jean Chrysostome, Commentaire sur /'Evangile de Matthieu, PG 58,605.

33; Commentaire sur / 'Epitre aux Philippiens, PG 62, 186; pour plus de détails sur ce motif, cf.

Giulia Sissa, Eros tiranno. Sessualità e sensualità ne/ mondo antico, Bari-Rome,2003),ou enfin le motif de l'éros nav6aµaTwp (Nonnos,Dionysiaques, 31,171 sq.), auquel rien n'est impossible (mais il faut rappeler que pour les latins le verbe amare désignait toutes sortes de rapports affectifs et notamment l'amitié); sur ce dernier motif, outre les nombreux pas�ges de la litté­ rature médiévale énumérés par Sonny 94 sq.

et Sutphen 129, cf.Cicéron, Orator, l 0,33; saint Jérôme, Ep., 22,40; Claudien,De consulatu Stilichonis, 2,411 sq.; et surtout un passage des Epistulae ad familiares.... »

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