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économistes
RADICAUX
Les interrelations sociales des individus s'érigent en
autorité autonome au dessus d'eux...
Le point de départ
du mouvement social n'est pas le libre individu social.
Karl Marx, Le capital, livre 2.
Par l'expression "économiste radical" on désigne un économiste
ayant pour particularité de rejeter l'analyse néo-classique.
Les motifs évoqués pour condamner la théorie néo-classique sont multiples.
Il en résulte une grande diversité d'analyses au sein du courant radical.
les économistes socialistes
La pensée économique socialiste est marquée par une préoccupation centrale : la recherche de l'organisation économique la plus
juste, la plus favorable au développement humain, la moins dure
pour les plus faibles.
De "L'Utopie" de Thomas More (1516) aux "Phalanstères" de
Fourier (1772-1837), les thèses socialistes ont souvent pris la
forme d'utopies faisant apparaître une organisation de société présentée comme idéale.
Ces utopies sont souvent stimulantes pour la
réflexion en économie dans la mesure où elles invitent à une analyse de modes d'organisation différents de ceux qui existent.
Les socialistes ont aussi développé des analyses critiques du capitalisme qui soutiennent soit des politiques réformistes, soit des
politiques tendant à rompre avec le capitalisme (économistes marxistes).
Sur le plan des méthodes d'analyse, ces économistes adoptent
presque toujours une approche qui fait de l'économie un élément
de la réalité sociale que l'on ne peut pas comprendre sans tenir
compte des autres aspects du social.
L'histoire, les institutions
tiennent presque toujours une place importante dans ces analyses.
les socia@tes françaj� du XIXe -�iècle
La pensée socialiste française au XIXème siècle est marquée par
une réflexion théorique sur les mécanismes pervers du libre jeu du
marché et la recherche de mesures tendant à pallier les effets né
gatifs du capitalisme.
Les propositions d'Auguste Blanqui en fa
veur des ateliers nationaux, celles de Louis Blanc qui préconise la
coordination de coopératives ouvrières, celles de Saint-Simon
pour une association de producteurs ou celle de Proudhon en fa
veur d'une organisation du crédit s'inscrivent dans cette ligne.
Sismondi (1773-1842)
Sismonde de Sismondi (né et mort à Genève) fait une critique
des conséquences sociales du capitalisme.
Dans "Nouveaux prin
cipes d'économie politique", il défend l'idée que la spoliation des
ouvriers est à l'origine des crises économiques (sous-consomma
tion).
Mais à la vigueur des critiques ne correspondent pas des
propositions de changements révolutionnaires mais des transfor
mations modérées dans le cadre de l'économie de marché.
Proudhon ('1808-1864)
Dans "Qu'est ce que la propriété?" (1840), Proudhon développe
également une critique du capitalisme.
Proudhon défendra une or
ganisation mutualiste et la mise en place d'un droit économique
protégeant les plus faibles.
Henri de Saint-Simon (1760-1824)
Henri de Saint-Simon a développé l'idée que ce sont les producteurs qui doivent détenir le pouvoir économique.
Le texte le plus
célèbre de Saint Simon est la parabole qu'il présente dans son ou
vrage "L'organisateur" (1819).
Si la France perdait les cinquante
premiers de chaque industrie et de chaque métier, elle perdrait
l'essentiel de ses capacités productives mais si elle perdait ses
hommes politiques, ses fonctionnaires, les propriétaires les plus
riches "cet accident affligerait les Français parce qu'ils sont bons",
mais "il n'en résulterait aucun mal politique".
Dans "Le système industriel" (1821), il préconise une société où
les industriels, et plus généralement les actifs les plus efficaces,
détiennent une part croissante du pouvoir politique.
les socialistes ricardiens et fabiens
On qualifie de socialistes ricardiens des économistes (Spencer)
qui s'appuient sur la théorie de la valeur de Ricardo conjointement
avec la philosophie des "droits naturels" pour défendre des
politiques économiques socialistes.
Ainsi, par exemple, ils ont
soutenu que tous les hommes ayant des droits naturels égaux à
l'exploitation des terres, l'organisation économique doit donc per
mettre la réalisation de ce droit.
A la fin du XIXe siècle se développe en Angleterre le mouve
ment fabien (Sidney Webb, Bernard Shaw ...).
"Fabians essays"
publié en 1889 est le manifeste de ce mouvement qui s'oppose au
libéralisme montant et met l'accent sur les effets pervers du libre
jeu du marché.
Ces auteurs s'opposent au marxisme par leur stra
tégie de changement progressif qui annonce la logique de la
Social-démocratie (Bernstein...).
les économistes marxistes
Marx et Engels
K.
Marx (voir l'article qui lui est consacré) et F.
Engels ont dé
veloppé une analyse qui fonde le courant de pensée marxiste.
Ce
lui-ci se caractérise par:
- une analyse en termes de modes de production et de conflits
entre les classes sociales.
- une théorie de l'aliénation et d'exploitation du travailleur dans
la société capitaliste.
- une analyse de la croissance et des crises conduisant à la con
clusion qu'à long terme le capitalisme disparaîtra.
Frédéric Engels, dans "L'origine de la propriété privée, de la
famille et de l'Etat" et dans la "Dialectique de la Nature", élabore
les bases philosophiques du matérialisme dialectique sur lesquel
les se fonde l'analyse économique de Marx.
Rosa Luxemburg
Dans "L'accumulation du capital" (1913), Rosa Luxemburg
(1871-1919) défend l'idée que l'accroisement de la demande na
tionale ne suffit pas sur la longue période à assurer des débouchés
suffisants à la poursuite de l'investissement.
Le développement du
capitalisme suppose un environnement de pays non capitalistes;
les pays capitalistes se développent alors en transformant en mar
ché les zones non capitalistes et donc en détruisant les formes de
production non capitalistes.
Lénine et Kautsky
Lénine (1870-1924) a eu une forte influence sur l'interprétation
des idées politiques de Marx.
Son analyse du rôle du parti com
muniste a conduit à parler de "Marxisme-Léninisme".
Dans le
domaine économique "L'impérialisme, stade suprême du capita
lisme", (1916) reprend et affine la thèse de R.
Hilferding sur le
rôle des monopoles et du capital financier dans la conquête des
débouchés extérieurs.
K.
Kautsky (1854-1938) développe une analyse très différente
de celle de Lénine.
Il voit dans le débat idéologique le moyen de
convaincre la majorité de la population de la nécèssité de changer
l'organisation économique et sociale.
Il rejette toute idée de con
quête du pouvoir par la violence.
la mouvance marxiste
L'influence marxiste peut être envisagée au sens étroit, il s'agira
alors des économistes qui adoptent l'ensemble des positions de
Marx, en particulier son analyse de l'exploitation (S.
Amin, A.
Emmanuel, C.
Palloix, P.
Baran, P Sweezy ...), ou au sens large, il
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s'agira alors de toute approche en terme de structure globale intégrant la dimension historique et sociologique de l'évolution économique.
Dans ce dernier sens, de nombreux économistes s'inscrivent dans la mouvance de Marx : de Kalecki à Joan Robinson, de
Perroux au courant actuel de la théorie de la régulation.
l'école historique et institutionnaliste
la querelle des méthodes
A la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle se développe
en Allemagne une critique virulente de la méthode abstraite et déductive néo-classique fondée sur le subjectivisme méthodologique.
Les principales critiques développées sont les suivantes :
1.
L'économie doit être étudiée en prenant en compte l'histoire
politique, les systèmes culturels et juridiques de la société que l'on
souhaite étudier.
2.
Les comportements retenus par les néo-classiques sont irréalistes, en particulier ils ne prennent en compte ni l'existence de
comportement collectif, ni l'interdépendance entre les décisions.
3.
Les comportements réels s'inscrivent dans un ensemble d'institutions historiques qu'il faut connaître si on veut comprendre la
vie économique.
Il en résulte le plus souvent une démarche qui fait une place importante à l'approche inductive, à l'analyse en terme de phases historiques ou de typologie des organisations économiques.
Friedrich List
Friedrich List (1789-1846) a publié en 1841 "Système national
d'économie politique".
li s'est rendu célèbre par son opposition
aux thèses de Ricardo en faveur du libre échange et par sa défense
du protectionnisme.
Toutes les nations n'ont pas le même type de
structures productives.
Or, le type de production n'est pas indifférent, en particulier le développement industriel est bénéfique dans
une approche de longue période.
En conséquence, une nation peut
avoir des préférences structurelles et mettre en place une politique
volontariste pour les réaliser.
Ainsi, la protection des industries
nationales par des droits de douane temporaires peut contribuer au
développement de l'Allemagne.
Paul Robertus
Paul Robertus (1805-1875) a développé l'idée que l'état des ins
titutions conditionne la répartition.
Ce n'est pas la loi de la pro
ductivité marginale mais l'ensemble des institutions existantes qui
sont à l'origine d'un type de répartition qui se traduit par l'exploi
tation des travailleurs.
Robertus réclame une intervention réfor
miste de l'Etat.
Othmar Spann
Othmar Spann critique la loi de Gossen selon laquelle l'utilité
marginale décroît au fur et à mesure que la consommation s'ac
croît.
Certains besoins ne sont jamais saturés, d'autres s'accrois
sent quand la consommation augmente (besoins intellectuels...).
Le désir de posséder des biens de production ne se réduit pas
quand la richesse s'accroît.
Le subjectivisme ne prend pas en compte le fait que les compor
tements de groupe ne sont pas la simple résultante de l'addition
des comportements individuels.
Il....
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