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-- Voilà les deux qui me filaient !

Publié le 06/01/2014

Extrait du document

-- Voilà les deux qui me filaient ! lançai-je à David en tapotant un cadre d'un doigt replié. Il me rejoignit. -- Là, c'est celui que le vigile a abattu, précisai-je en indiquant la Torche. Et là, celui qui s'est débiné. -- OK, dès qu'on a son nom, on lance un message à toutes les unités. Il fit signe à l'un des flics d'approcher. J'avais des sentiments mêlés concernant ce que nous venions de découvrir. D'un côté, le club avait été néanti. Du moins tous les membres à part entière. Six morts dans cette salle, plus le meurtrier de Michelle et elui qu'elle avait poignardé, auxquels il fallait ajouter la Torche et la Mouche. Dix au total. Il y avait douze hotos accrochées au mur, mais les deux qui manquaient à l'appel pouvaient être des membres morts depuis ongtemps, dont on aurait laissé les portraits en bonne place pour la postérité. Si c'était cette bande qui avait nlevé les scientifiques du centre de recherches, elle ne constituait plus une menace pour personne. Mais un groupe plus violent encore l'avait apparemment supplantée et il était dans la nature. Et maintenant que les motards étaient morts, nous étions revenus à notre point de départ, sans aucune piste susceptible de nous conduire à celui qui était derrière tout ça. A moins de réussir à mettre la main sur la Mouche. Avant les autres. -- Ricky Torres, annonça Villaverde. Nom de club Scrape. Il me le montra sur son portable. C'était une autre photo anthropométrique que celle du mur, mais c'était bien le même type, aucun doute. Je hochai la tête, donnai le feu vert au policier. Tandis que celui-ci s'éloignait, Villaverde désigna une porte latérale du menton. -- Par ici. Une fois la porte franchie, je descendis un escalier étroit menant au sous-sol. C'était une vaste salle sans fenêtres, encombrée de caisses en bois et en carton. L'air sentait la poussière, le moisi. -- Regarde ça, me dit-il en indiquant des tuyaux courant en bas d'un des murs. Je vis par terre dans le coin du fond, près des tuyaux, des menottes en plastique qu'on avait coupées. Le ol était également jonché d'emballages de fast-food et de gobelets en carton. Je me penchai pour les examiner. Ils sentaient encore et avaient l'air récents. Ceux qui avaient été attachés dans ce sous-sol ne l'avaient pas quitté depuis très longtemps. -- C'est peut-être ici qu'ils ont amené les deux chercheurs, avançai-je. -- Peut-être. Mais je ne vois pas les motards les garder ici pendant des mois. -- Alors, ils les ont laissés un moment ici avant de les transférer ailleurs. Ce qui voudrait dire qu'ils en ont idnappé d'autres récemment. Il faut consulter la liste des personnes disparues, voir s'il n'y a pas d'autres himistes envolés. Je regardai de nouveau autour de moi et, à côté d'une des menottes, un reflet attira mon attention. Je me baissai. Un verre de contact. Je le montrai à Villaverde et, comme il avait des gants, il le ramassa et le glissa dans un sac à indices. Je réfléchis. Ceux qui avaient été détenus dans ce sous-sol n'avaient peut-être rien à voir avec Michelle, ni vec les chercheurs kidnappés, ni même avec la fusillade du rez-de-chaussée, et il s'agissait peut-être d'une utre affaire dans laquelle les motards étaient mouillés. La coïncidence me troublait, toutefois. La bande se erait occupée de tant de choses en même temps, tel un jongleur ayant plusieurs balles en l'air ? Ça me semblait improbable. Je me demandai si la tuerie d'en haut n'était pas liée à ceux qu'on avait nourris de hamburgers en bas et si, en ce cas, il n'y avait pas un rapport avec Michelle. Il restait trop d'inconnues dans 'équation. Pour la résoudre, il fallait trouver qui avait embauché les motards et cela me fit penser à un autre étail. -- Tu m'as dit que c'était la section mère du club, ici ? dis-je à Villaverde pendant que nous remontions 'escalier. -- Ouais, pourquoi ? -- Donc, il y a d'autres sections ? -- Quelques-unes. Il fit défiler de nouveau le dossier de l'ATF sur l'écran de son portable. -- On y est... Le club a trois autres sections dispersées en Californie et, étrangement... Il releva la tête. -- ... une quatrième en Hollande. En Europe. -- Il faut joindre les plus proches, celles avec lesquelles ils avaient sans doute le plus de contacts. Leurs embres pourraient savoir pour qui ces types travaillaient. Il plissa le front d'un air sceptique. -- D'accord, mais quand un club fait du business de ce genre, c'est compartimenté. Je doute que les utres sections soient au courant de ce que faisait celle-ci. Et si elles l'étaient, elles ne sont sûrement pas rêtes à nous en parler. -- Peut-être qu'après ce qui vient de se passer ici... -- C'est pas dans leur ADN, estima-t-il. Je tournai la tête en direction du garage. -- Et les aspirants ? Même s'ils ne sont pas encore dans les secrets du club, l'un d'eux aurait pu surprendre une conversation et savoir quelque chose sur les types emprisonnés en bas... -- Absolument, approuva Villaverde. Ils sont déjà bien secoués, ça devrait nous aider à leur foutre suffisamment la trouille pour qu'ils parlent. En regagnant la salle principale avec lui, je vis de nouveau les corps ensanglantés et cela me fit penser à la Mouche, Scrape. J'avais un mauvais pressentiment, le concernant. -- Il faut qu'on trouve rapidement Scrape, soulignai-je. -- Son dossier indique son dernier domicile connu, sa dernière copine en date, l'adresse de ses parents. On aura bientôt quelque chose. Je songeai à sa blessure à l'épaule. -- Il a sûrement appelé ici pour prévenir ses potes de ce qui était arrivé au terminal. Ce qui veut dire que es psychopathes auteurs de cette hécatombe savent qu'il existe. Et peut-être même où il est susceptible de se endre. Ils ont liquidé tous ces types, ils ont sans doute l'intention de le supprimer aussi. Il faut faire vite. Je sentais un sentiment de frustration monter en moi. Nous devions absolument le retrouver. Il y avait de onnes chances pour qu'il puisse nous apprendre ce qui se passait, et qui étaient les nouveaux venus dans la anse. Il y eut alors un remue-ménage devant l'entrée du club-house. -- Non, m'dame, protestait un homme en élevant la voix. Vous pouvez pas... -- Me dites pas ce que je peux faire ou pas, le coupa une femme avec véhémence. C'est la boîte de mon ari et je veux le voir ! Deux policiers apparurent dans l'encadrement de la porte, essayant - sans succès - d'empêcher une emme de passer entre eux. Elle leur échappa et se rua dans la salle. La quarantaine, des formes rondes et des heveux auburn veinés de mèches claires, elle portait un jean taille basse et une chemise en denim nouée auessus du nombril. Elle n'était pas vraiment jolie mais elle avait quelque chose, une sorte de charme brut ifficile à ignorer. Ses yeux se rivèrent immédiatement au motard charcuté. Elle se figea, laissa tomber son sac et leva les ains vers son visage. -- Wook ! s'écria-t-elle, les larmes aux yeux. Wook, oh, mon Dieu, non, Wookie chéri, non non non... Elle vacilla et j'eus l'impression que ses jambes allaient se dérober sous elle. Je me précipitai pour l'aider, uivi de Villaverde. En la rejoignant, je m'arrangeai pour me placer entre elle et le cadavre du motard. -- Madame, vous ne devriez pas être ici. Je vous en prie, dis-je en posant les mains sur ses épaules. -- J... je... bredouilla-t-elle. Elle se tut, les larmes ruisselant à présent sur ses joues. Puis la voix lui revint, pleine de rage. -- Qu'est-ce qui s'est passé ? Qu'est-ce qu'ils lui ont fait ? Je la tins un moment contre moi pour lui laisser le temps de se calmer et de reprendre sa respiration. -- Allons là-bas, suggérai-je en la dirigeant vers la salle de réunion. Je fis de mon mieux pour rester entre elle et le motard mutilé mais je ne pus l'empêcher d'apercevoir deux es autres cadavres et elle tressaillit au passage. Je la fis asseoir sur une chaise, le dos tourné à la salle rincipale, lui proposai un verre d'eau. Je ne sais pas pourquoi on fait toujours ça, comme si l'eau avait un ouvoir magique permettant aux gens d'effacer les événements les plus traumatisants. Encore sous le choc, lle acquiesça de la tête. Villaverde alla chercher de l'eau au bar. Il fallait que j'opère en douceur mais il fallait aussi parvenir à lui soutirer rapidement quelque chose d'utile. e croyais entendre tictaquer une horloge : le temps jouait contre Scrape. Et contre nous. Elle me dit qu'elle 'appelait Karen, qu'elle était la femme de Wook - Eli Walker -, le président du club. L'un des jeunes l'avait ppelée dès qu'il avait vu le carnage et elle s'était précipitée ici. Je tâchai de répondre à ses questions en demeurant dans les limites de ce que je pouvais lui révéler, mais ientôt je dus en venir à ce que nous avions besoin de savoir : -- Il faut qu'on trouve Scrape, lui déclarai-je. Elle me regarda, déroutée, comme si je m'étais soudain mis à parler du temps qu'il ferait la semaine rochaine. -- Pourquoi ? -- Il est blessé et je pense que les tueurs le recherchent. Si nous ne le retrouvons pas avant eux, il sera ientôt mort, lui aussi. Elle me regarda nerveusement. -- Blessé ? -- Il a reçu une balle. Je la laissai enregistrer l'information avant de reprendre : -- Vous savez comment le joindre ? Vous avez le numéro de son portable ? Elle détourna les yeux et battit des cils. -- Ne vous inquiétez pas, la rassurai-je. Il ne s'agit de rien d'autre que de garder Scrape en vie. J'ai raiment besoin de savoir comment le joindre. Elle hésita, secoua la tête. -- J'ai pas son numéro. De toute façon, s'il était en train de faire quelque chose pour le club, ajouta-t-elle avec un regard sous-entendant clairement une activité illégale, il n'aurait pas pris son portable. Il aurait acheté n appareil à carte prépayée. Je me tournai vers Villaverde. -- On a trouvé un téléphone sur Walker ? -- Non. Je sentais le temps fuir, comme si nous nous tenions sur un sablier géant dont le sable s'écoulerait sous os pieds. -- Et une planque où il pourrait attendre qu'on vienne l'aider ? Ou un docteur avec qui le club aurait 'habitude de travailler ? La maison de quelqu'un ? Une copine ? Elle secoua de nouveau la tête, nerveusement. -- S'il vous plaît, Karen, insistai-je avec douceur. Il faut qu'on le retrouve. -- On connaît un docteur à Saint Jude qui pose pas trop de questions, mais Scrape n'irait pas là-bas avec ne blessure par balle. -- Où, alors ? Elle me regarda en plissant les yeux, comme si la réponse que je cherchais demandait un effort physique. -- La Grotte, lâcha-t-elle enfin.

« — C’est pasdans leurADN, estima-t-il. Je tournai latête endirection dugarage. — Etles aspirants ?Même s’ilsnesont pasencore danslessecrets duclub, l’und’eux aurait pu surprendre uneconversation etsavoir quelque chosesurlestypes emprisonnés enbas… — Absolument, approuvaVillaverde.

Ilssont déjà biensecoués, çadevrait nousaider àleur foutre suffisamment latrouille pourqu’ils parlent. En regagnant lasalle principale aveclui,jevis denouveau lescorps ensanglantés etcela mefitpenser à la Mouche, Scrape.J’avaisunmauvais pressentiment, leconcernant. — Ilfaut qu’on trouve rapidement Scrape,soulignai-je. — Son dossier indique sondernier domicile connu,sadernière copineendate, l’adresse deses parents. On aura bientôt quelque chose. Je songeai àsa blessure àl’épaule. — Ila sûrement appeléicipour prévenir sespotes decequi était arrivé auterminal.

Cequi veut direque les psychopathes auteursdecette hécatombe saventqu’ilexiste.

Etpeut-être mêmeoùilest susceptible dese rendre.

Ilsont liquidé touscestypes, ilsont sans doute l’intention delesupprimer aussi.Ilfaut faire vite. Je sentais unsentiment defrustration monterenmoi.

Nous devions absolument leretrouver.

Ilyavait de bonnes chances pourqu’ilpuisse nousapprendre cequi sepassait, etqui étaient lesnouveaux venusdansla danse.

Ilyeut alors unremue-ménage devantl’entrée duclub-house. — Non, m’dame, protestait unhomme enélevant lavoix.

Vous pouvez pas… — Me dites pasceque jepeux faireoupas, lecoupa unefemme avecvéhémence.

C’estlaboîte demon mari etjeveux levoir ! Deux policiers apparurent dansl’encadrement delaporte, essayant –sans succès –d’empêcher une femme depasser entreeux.Elleleuréchappa etse rua dans lasalle.

Laquarantaine, desformes rondes etdes cheveux auburnveinésdemèches claires,elleportait unjean taille basse etune chemise endenim nouée au- dessus dunombril.

Ellen’était pasvraiment joliemais elleavait quelque chose,unesorte decharme brut difficile àignorer. Ses yeux serivèrent immédiatement aumotard charcuté.

Ellesefigea, laissa tomber sonsacetleva les mains verssonvisage. — Wook !s’écria-t-elle, leslarmes auxyeux.

Wook, oh,mon Dieu, non,Wookie chéri,nonnonnon… Elle vacilla etj’eus l’impression quesesjambes allaientsedérober souselle.Jeme précipitai pourl’aider, suivi deVillaverde. En larejoignant, jem’arrangeai pourmeplacer entreelleetlecadavre dumotard. — Madame, vousnedevriez pasêtre ici.Jevous enprie, dis-je enposant lesmains surses épaules. — J… je… bredouilla-t-elle. Elle setut, leslarmes ruisselant àprésent surses joues.

Puislavoix luirevint, pleinederage. — Qu’est-ce quis’est passé ?Qu’est-ce qu’ilsluiont fait? Je latins unmoment contremoipour luilaisser letemps desecalmer etde reprendre sarespiration. — Allons là-bas, suggérai-je enladirigeant verslasalle deréunion. Je fisde mon mieux pourrester entreelleetlemotard mutilémaisjene pus l’empêcher d’apercevoir deux des autres cadavres etelle tressaillit aupassage.

Jelafis asseoir surune chaise, ledos tourné àla salle principale, luiproposai unverre d’eau.

Jene sais paspourquoi onfait toujours ça,comme sil’eau avaitun pouvoir magique permettant auxgens d’effacer lesévénements lesplus traumatisants.

Encoresouslechoc, elle acquiesça delatête.

Villaverde allachercher del’eau aubar. Il fallait quej’opère endouceur maisilfallait aussi parvenir àlui soutirer rapidement quelquechosed’utile. Je croyais entendre tictaquerunehorloge :le temps jouaitcontre Scrape.

Etcontre nous.Ellemeditqu’elle s’appelait Karen,qu’elleétaitlafemme deWook –Eli Walker –,leprésident duclub.

L’undesjeunes l’avait appelée dèsqu’il avait vulecarnage etelle s’était précipitée ici. Je tâchai derépondre àses questions endemeurant dansleslimites deceque jepouvais luirévéler, mais bientôt jedus envenir àce que nous avions besoin desavoir : — Ilfaut qu’on trouve Scrape, luidéclarai-je. Elle meregarda, déroutée, commesije m’étais soudain misàparler dutemps qu’ilferait lasemaine prochaine.

—Pourquoi ? — Ilest blessé etjepense quelestueurs lerecherchent.

Sinous neleretrouvons pasavant eux,ilsera bientôt mort,luiaussi. Elle meregarda nerveusement. — Blessé ? — Ila reçu uneballe. Je lalaissai enregistrer l’information avantdereprendre : — Vous savez comment lejoindre ?Vous avezlenuméro deson portable ?. »

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