voici à l'heure du grand chamboulement issu de Mai 68, auquel le vieux chef de l'État n'a pas compris grand-chose.
Publié le 06/01/2014
Extrait du document
«
En
guise
de conclusion
Entre 1945etce début duxxie
siècle, lasociété française s’estconsidérablement transformée.Ausortir dela
guerre, laFrance étaitencore trèslargement unpays d’agriculture (prèsd’untiersdelapopulation endépendait),
doté parailleurs d’unsecteur industriel employant uneclasse ouvrière importante.
Lasociété étaittrèsstructurée
par lesgrandes appartenances politiquesetreligieuses : êtrecatholique oulaïque, communiste oudedroite,
membre dupatronat oumilitant syndical réglaitlavie etles comportements.
Elleestdevenue unÉtat urbanisé,
jouant sondéveloppement surlesecteur tertiaire, oùlarévolution individualiste arendu lesmœurs pluslibres, les
solitudes plusgrandes etles solidarités plusrelâchées.
Elleétait unpays affamé, pauvre,ruinéparlaguerre mais
prêt àconnaître trenteansdeplein-emploi, decroissance.
Elleestunpays riche etpuissant quin’arrive pasà
guérir cetteplaieouverte depuisprèsdequatre décennies : lechômage demasse, quirejette surlebord du
chemin unepart toujours plusgrande delapopulation.
Elleallait affronter lesconflits terribles etmeurtriers dela
décolonisation.
Elleestenpaix, solidement alliéeàses voisins parune Union européenne quidevrait
enthousiasmer, etpourtant ennuie.Lavie politique étaitfarouche.
Àgauche etàdroite, onl’avu, deux grands
partis, lePCF etleparti gaulliste, nejuraient queparunrenversement durégime.
Elleestassagie maissemble
morne etdonne àbeaucoup l’imaged’unpouvoir incapable d’affronter lesvrais défis, lesvraies menaces qui
pèsent surl’avenir denotre pays.
Quelles sontcesmenaces, quelssontcesdéfis ? C’estleproblème.
Chacun,selonsonpoint devue, enaune idée
claire, maispersonne n’alamême.
Le danger, ditune partie deladroite, rattrapant encela ceque disait depuis desdécennies l’extrêmedroite,c’est
l’immigration, cetafflux depopulations misérablesissuesdecivilisations extra-européennes quinepourront
jamais s’intégrer ànotre système devaleurs etmenacent dedissoudre l’identitédelaFrance.
Erreurstupide,
répond lagauche.
Accuser lesimmigrés revientàs’en prendre aubouc émissaire classique.
L’identitéfrançaise
n’est pasune notion figéeàjamais danslemarbre d’unpassé soi-disant glorieux,c’estunmouvement perpétuel.
Les immigrés d’aujourd’hui sontlesFrançais dedemain.
Levrai danger estautre, c’estlecapitalisme financier,
grande machine destructrice quipousse lespeuples àla misère auprofit dequelques-uns, toujourspluspuissants,
toujours plusriches.
Vieilles lunes !, s’écrient alorsleslibéraux.
Lecapitalisme n’estpasunmal, ilest leseul
système quipermette laprospérité, c’estpourquoi ilne faut paslecombattre, maiss’adapter àlui.
Depuis desannées maintenant, lesmédias, lescampagnes électoralesrésonnentdeces débats toujours ressassés,
jamais conclus.
Necherchons pasiciàles trancher frontalement.
Essayons,unedernière fois,desuivre laméthode
qui futlanôtre, ennous efforçant deregarder leschoses autrement.
L’étude dupassé nouspermet toutd’abord d’éviterunpiège courant, celuidelanostalgie.
LaFrance seraiten
déclin, entend-on souvent,sagrandeur estpassée.
Avant,c’étaitmieux.
« Avant » ? Maisquand exactement ?
Tentez uneexpérience simple,feuilletez celivre àl’envers, etcherchez uneseule époque denotre passé oùvous
auriez vouluvivre.Alors ? En1910, parexemple, autemps decette France puissante, gouvernant unquart du
monde ? Préparez doncl’uniforme, dansquatre ansvous aurez àaffronter l’enferdestranchées, laguerre etses
millions demorts, merci.En1810 ? Cettefoiscesera l’horreur desguerres napoléoniennes.
En1710 ? Admettons
que cela soittentant, pourl’infime minorité quiaura lachance deseretrouver dansl’habit chamarré d’unbel
aristocrate.
Etencore, pasàVersailles.
Encette finderègne deLouis XIV, lavie yétait sinistre.
Quediredes90 %
qui seréincarneront enpaysans misérables auventre creuxetau dos cassé parl’ouvrage ? Onacompris lejeu.
La
comparaison aveclemonde d’hiernedoit pasnous mener àadmirer benoîtement celuid’aujourd’hui.
Ellepeut
nous servir àen relativiser lesinconvénients, celan’est déjàpassimal.
Le goût del’histoire nousenseigne uneautre vertu, lamodestie danslejugement.
Quandonles regarde avecla
distance dutemps, touteslespériodes passéesfrappent parleur propre aveuglement.
Commentlesgens ont-ils pu
se massacrer aveccette férocité àpropos depoints dethéologie quinous paraissent sivains ?, sedemande-t-on
en songeant auxguerres deReligion duxvie
siècle.
Comment lesaristocrates duxviii e
ont-ils puêtre assez bêtes
pour bloquer touteslesréformes etjouer ainsilejeu qui devait conduire àune révolution quileur serait fatale ?
Comment despeuples entiersont-ilspuselaisser conditionner pouraccepter laPremière Guerre,etsurtout la
faire ? Oncomprend rarementleschoses quandonles vit.
Les siècles prochains aurontsansdoute leplus grand
mal àcomprendre notreaveuglement ounotre laxisme faceàdes problèmes quenous neconcevons mêmepas..
»
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