Vocabulaire: CONFIANT, -ANTE, adjectif.

Vocabulaire: CONFIANT, -ANTE, adjectif. A.— [En parlant d'une personne ou de son comportement] 1. Qui a confiance en quelqu'un ou en quelque chose. Confiant dans l'avenir : Ø 1.... ce peuple portait avec lui la grande idée de l'unité de Dieu, et ce qu'il y avait de vérité dans cette idée élémentaire suffisait pour le séparer des autres peuples, et pour le rendre fier de ses proscriptions et confiant dans ses doctrines providentielles. ALPHONSE DE LAMARTINE, Souvenirs, impressions, pensées et paysages pendant un voyage en Orient (1832-1833) ou Note d'un voyageur, tome 1, 1835, page 449. · Absolument. L'amour du roi était confiant et aveugle (AUGUSTIN THIERRY, Récits des temps mérovingiens, tome 2, 1840, page 217 ). On vivait confiant et serré contre toi [Nature] Comme les nids qui sont au soleil sous les toits (ANNA DE NOAILLES, Le Coeur innombrable, 1901, page 57 ). · Emploi comme substantif : Ø 2. Tous les étrangers et les paysans, partagés en deux camps, celui des confiants et celui des incrédules, s'intéressaient à cette cure [du paralytique] . GUY DE MAUPASSANT, Mont-Oriol, 1887, page 88. — Spécialement. Confiant en soi : Ø 3. Mais c'est un pays résolu, confiant en soi, maître de lui-même, qui vient de réapparaître entre l'Atlantique et le Rhin. CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1959, page 419. · Absolument. Être trop confiant. 2. Disposé par nature à la confiance : Ø 4. — Il était déjà comme ça étant petit, dit Madame l'Aumône : un peu cachottier. — C'est pas tant qu'il était cachottier, dit Suzanne, mais il était pas très confiant confiant. RAYMOND QUENEAU, Loin de Rueil, 1944, page 210. B.— [En parlant d'une attitude ou d'un acte envisagés sous le rapport de l'impression qui s'en dégage] Qui exprime la confiance. Un air, un sourire, un regard, un sommeil confiant; une prière confiante; des paroles confiantes; la main confiante d'un enfant : Ø 5. On y retrouve cette grâce ingénue, confiante, un peu pastorale, dont les apparitions fugitives étonnent et touchent, chez cet homme héroïque, dont la volonté est le plus souvent tendue. ROMAIN ROLLAND, Beethoven, tome 2, 1928, page 351. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 906. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 111, b) 1 365; XXe. siècle : a) 1 463, b) 1 293. Forme dérivée du verbe "confier" confier CONFIER, verbe transitif. A.— Remettre quelqu'un ou quelque chose à la garde, aux soins d'une personne dont on est sûr. Confier l'éducation, la garde, la tutelle d'un enfant à quelqu'un; confier sa destinée, son honneur, sa vie à quelqu'un. — [Le complément désigne un objet, un animal à garder] Confier son argent, une cassette, les clefs de la maison, une lettre, une valise, confier le poisson rouge à quelqu'un. — [Le complément désigne un objet propre à assumer une tâche, des objets dont on s'occupe] À ce moment, Edward voulut ramer; Stephen lui confia les avirons (ALPHONSE KARR, Sous les tilleuls, 1832, page 85 ). Louise lui confie un seau, une bouteille d'eau de javel, un balai (EUGÈNE DABIT, L'Hôtel du Nord, 1929, page 217 ). — [Le complément désigne une tâche, une responsabilité] Confier le commandement des armées, de la garde, des troupes à quelqu'un; confier la direction des opérations, la gestion de ses biens, une inspection, ses intérêts, une paroisse, un rôle à quelqu'un. Défiez-vous; c'est plus difficile que vous ne pensez. Confiez-moi l'ordre et la marche de l'affaire (ERNEST RENAN, Drames philosophiques, Caliban, 1878, III, 1, page 407) : Ø 1. Je te dis, moi, que vous pouvez lui confier demain des armées, des provinces. Il s'est essayé à tout, il s'est montré supérieur en tout. EUGÈNE MELCHIOR, VICOMTE DE VOGUË, Les Morts qui parlent, 1899, page 268. — Emploi pronominal. [Le complément ne désigne pas une personne, un objet, une abstraction] Se confier à la providence, au sommeil. Se confier au temps, qui remet insensiblement tout à sa place (THÉODORE LECLERCQ, Proverbes dramatiques, Les Élections, 1835, page 313 ). Elle [une chatte] coucha dans un panier, se confia au bassin de sciure comme un chat bien appris (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Maison de Claudine, 1922, page 228 ). — Par analogie. Livrer à l'action, à l'influence de quelque chose. C'étaient de bons fellahs, qui possédaient (...) un peu de cette terre noire qui rend au centuple le grain qu'on lui confie (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, La Vie littéraire, tome 3, 1891, page 131 ). Meyerbeer, Rossini, Verdi lui ont confié [au piano] les premières inspirations de leurs chefs-d'oeuvre (M. G. HUBERSON, Nouveau manuel complet de l'accordeur et du réparateur de pianos, 1926, page 3 ). B.— Faire part à quelqu'un de sentiments intimes ou d'informations confidentielles : Ø 2.... pour une femme, le bonheur est d'être aimée, adorée, d'avoir un ami à qui elle puisse confier ses désirs, ses fantaisies, ses chagrins, ses joies; se montrer dans la nudité de son âme, avec ses jolis défauts et ses belles qualités, sans craindre d'être trahie;... HONORÉ DE BALZAC, Le Père Goriot, 1835, page 145. SYNTAXE : Confier ses angoisses, ses espoirs, ses inquiétudes, ses peines, ses rêves, ses scrupules, ses soucis, ses tourments à quelqu'un; confier quelque chose dans, à l'oreille de quelqu'un. — Emploi pronominal. Se confier à un (son) ami, à son frère; se confier à la bonté, à la discrétion de quelqu'un; se confier en Dieu; se confier amicalement, aveuglément, entièrement à quelqu'un. Vous pouvez vous confier, madame, À mon bras comme reine, à mon coeur comme femme! (VICTOR HUGO, Ruy Blas, 1838, III, 4, page 403 ). Tu vois, je me confie, je me livre (FRANÇOIS MAURIAC, Les Mal aimés, 1945, I, 3, page 166) : Ø 3. Jamais je ne retrouverais cette chose divine : un être avec qui je pusse causer de tout, à qui je pusse me confier. MARCEL PROUST, La Fugitive, 1922, page 497. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : Confier : 2 892. Confié : 1 570. Fréquence relative littéraire Confier : XIXe. siècle : a) 4 485, b) 3 794; XXe. siècle : a) 3 795, b) 4 156. Confié : XIXe. siècle : a) 2 895, b) 1 587; XXe. siècle : a) 1 908, b) 2 207.