Vocabulaire: COCASSERIE, substantif féminin.

Vocabulaire: COCASSERIE, substantif féminin. Familier. A.— Au singulier. Caractère de ce qui est cocasse, risible jusqu'au ridicule. On trouvait ça insensé, d'une cocasserie à se rendre malade (ÉMILE ZOLA, L'Œuvre, 1886, page 137 ). 1. [Généralement suivi d'un complément désignant] a) [un inanimé concret] Aspect drôle ou saugrenu d'une chose. La cocasserie de leur accoutrement devenait touchante (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, La Cathédrale, 1898, page 216 ). — [Sans complément] Action d'un comique dérisoire, ridicule; plaisanterie bête. Quelle cocasserie (...) de lire un livre dont on est sûr que l'auteur ne pourrait pas justifier trois lignes (PAUL VALÉRY, Correspondance [avec André Gide] , 1901, page 384 ). b) [un inanimé abstrait] Caractère amusant, plaisant d'une oeuvre, d'un style, d'un langage ou d'une situation. Un Offenbach, un Hervé rehaussent la cocasserie des couplets et la drôlerie des anachronismes par la singularité des rythmes disloquant la mélodie (RENÉ DUMESNIL, Histoire illustrée du théâtre lyrique, 1953, page 183 ). 2. [Généralement suivi d'un nom de personne] Tendance habituelle à la plaisanterie; aspect physique ou moral suscitant le rire ou la moquerie. Synonyme : drôlerie. Ces dons bizarres, fantaisistes, où la cocasserie méridionale étalait son imagination (ALPHONSE DAUDET, Port-Tarascon, 1890, page 46 ). Une physionomie où se mêle étrangement la finesse du paysan à la cocasserie du pitre (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1877, page 1197 ). B.— Par métonymie, généralement au pluriel. Propos, acte, situation portant au rire ou à la moquerie. 1. Bon mot, trait comique de langage. Synonymes : bouffonnerie, calembredaine. C'est le bouffon qui niaise et débite des cocasseries (EDMOND FARAL, La Vie quotidienne au temps de Saint Louis, 1942, page 109 ). La pluie de ses bons mots, le jet de ses cocasseries (PAUL MORAND, Magie noire, 1930, page 10 ). 2. Situation comique; comportement, attitude morale dont l'extravagance ou l'étrangeté fait rire par l'effet de surprise qu'elle provoque généralement : Ø 1. J'en parlai un soir à Jouvet, lui vidant mon sac d'embrouillaminis et de cocasseries, traçant à grands traits mon sujet, campant son personnage, inventant des gags qui saillaient au fur et à mesure de mon exposé. Jouvet riait aux éclats. BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 307. 3. Spécialement, argot des artistes et gens de lettres Œuvre écrite, peinte ou jouée, tenant de la farce et du vaudeville. Cet auteur de cocasseries, ce vaudevilliste fangeux (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1858, page 447 ). Ø 2. Daudet est très amusant et touche au plus haut comique quand il peint le littérateur, le fabricateur d'opérettes. Il nous fait le tableau d'une matinée où Morny lui avait commandé une chanson, une cocasserie madécasse dans le genre de bonne négresse aimer bon nègre, bonne négresse aimer bon gigot. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1873, page 928. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 42.