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Vocabulaire: CLOUÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

Publié le 13/11/2015

Extrait du document

Vocabulaire: CLOUÉ, -ÉE, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de clouer* II.— Emploi adjectival. Qui est fixé, attaché avec des clous. Je paie d'effusions le Dieu cloué qui exige que notre chair soit crucifiée à la sienne (FRANÇOIS MAURIAC, Journal, 1940, page 275 ). — Au figuré. Immobile, muet. Tout le monde avait crié ensemble, puis aussitôt, on s'était tu, anxieux, cloués (ROLAND LECALELÉ, DIT ROLAND DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, page 48) : Ø Clouée, stupide, Agathe tenant sur son ventre la couronne qui pèse cinq livres, semble la réclame en cire d'une fabrique d'appareils de sauvetage. JULES RENARD, Poil de carotte, 1894, page 99. Fréquence absolue littéraire : 671. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 498, b) 1 381; XXe. siècle : a) 1 519, b) 774. Forme dérivée du verbe "clouer" clouer CLOUER, verbe transitif. A.— Fixer, attacher avec des clous. Clouer une gravure, un tapis; clouer des planches, une caisse (en clouer le couvercle) : Ø 1.... ils découvrirent presque au même instant l'antique bourgade autour de la vallée en face; sa grande rue tortueuse, ses façades décrépites (...) ses portes cochères, où sont clouées des chouettes déplumées. ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, L'Ami Fritz, 1864, page 178. — Par brachylogie. Clouer quelqu'un dans son cercueil. Fixer le couvercle du cercueil. Je me rappelle (...) très bien le cercueil, le bruit des coups de marteau quand on la cloua dedans (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, La Morte, 1887, page 1133 ). — Spécialement. MARINE. Clouer le pavillon. Pour indiquer que l'on ne se rendra pas (puisqu'on le laissera fixe en haut du mât) : Ø 2. Le capitaine courut à lui. — Que faire, lieutenant? s'écria-t-il. — Il faut clouer notre pavillon à ce tronçon de mât et nous faire couler. PROSPER MÉRIMÉE, Mosaïque, 1833, page 138. — Par extension. 1. Immobiliser. Un peu plus loin les balles avaient cloué contre une boutique un adolescent en pantalon de velours (VICTOR HUGO, Napoléon le Petit, 1852, page 95 ). D'Alvimar était cloué en terre par la grande rapière du marquis : il avait cessé de vivre (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Les Beaux Messieurs de Bois-Doré, tome 1, 1858, page 265 ). 2. Enfoncer comme un clou. L'un lève le bras et brise sa lame sur une pierre du mur, l'autre lui cloue la sienne dans la gorge (PETRUS BOREL, Champavert, les contes immoraux, Barraou, le charpentier, 1833, page 57 ). B.— Au figuré. 1. Maintenir sur place, figer. Être cloué par l'admiration, l'émotion, la peur, la stupeur, la surprise; par l'infirmité, la maladie. Je suis clouée ici mon pauvre chat, pour tout ce mois de janvier (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Correspondance, tome 1, 1812-76, page 329 ). La baronne était à demi couchée sur une bergère jaune où la clouait un accès de goutte (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 1, L'Héritage mystérieux, 1859, page 406 ). La Voix de Chantal le cloua au seuil, stupéfait (GEORGES BERNANOS, La joie, 1929, page 658 ). 2. Réduire au silence. Quelqu'un était là, un inconnu dont je ne pouvais voir le visage et dont la présence m'avait cloué la voix dans le gosier (PAUL DUVAL, DIT JEAN LORRAIN, Sensations et souvenirs, 1895, page 20 ). · Locution familière. Clouer le bec (confer river le clou, rabattre le caquet*) : Ø 3. Parmi le 106e, des acclamations avaient accueilli la première salve. Enfin, on allait donc leur clouer le bec, aux canons prussiens! ÉMILE ZOLA, La Débâcle, 1892, page 311. 3. Clouer quelqu'un, quelque chose (au pilori). Attirer l'attention publique sur ses méfaits pour susciter l'indignation, le mépris. Il [M. de Freycinet] trahit la France, n'ayant dessein que de tromper. Tout de même, il sera cloué au poteau de l'histoire (GEORGES CLEMENCEAU, Vers la réparation, 1899, page 549) : Ø 4. Chacun avait le droit de descendre dans la rue, et, masqué prudemment, de clouer au pilori, en pleine place publique, celui qu'il détestait, d'étaler aux passants (...) tout son trésor de secrets scandaleux, goutte à goutte amassés. ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Le Buisson ardent, 1911, page 1391. Remarque : 1. On rencontre dans la documentation un exemple de clouer au sens de « mettre au clou, au mont-de-piété » (confer clou B 4) : Ø 5. Jeune insensé! oublies-tu que nous sommes passé le vingt du mois, et qu'à cette époque les habits de ces messieurs sont cloués et surcloués? HENRI MURGER, Scènes de la vie de bohème, 1851, page 47. Remarque : 2. a) Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, Grand Larousse de la Langue française en six volumes enregistrent cloueur, euse, substantif " Ouvrier, ouvrière de la peausserie chargés de clouer les peaux sur une planche, pour leur donner leur forme définitive ". b) DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT) enregistre cloueur, substantif masculin " Appareil à clouer " et Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, Grand Larousse de la Langue française en six volumes, cloueuse, substantif féminin " Machine automatique à clouer les caisses ". STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 436. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 397, b) 904; XXe. siècle : a) 904, b) 484. DÉRIVÉS : 1. Clouage, substantif masculin. Action de clouer. Le contreplaqué ne se fend pas au clouage (JEAN CAMPREDON, Le Bois, 1948, page 83 ). 2. Clouement, substantif masculin. rare. Synonyme : clouage. Des clouements à grands coups de marteau (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal. 1888, page 876 ).

« ? Par brachylogie.

Clouer quelqu'un dans son cercueil.

Fixer le couvercle du cercueil.

Je me rappelle (...) tr?s bien le cercueil, le bruit des coups de marteau quand on la cloua dedans (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, La Morte, 1887, page 1133 ).

? Sp?cialement.

MARINE.

Clouer le pavillon.

Pour indiquer que l'on ne se rendra pas (puisqu'on le laissera fixe en haut du m?t)?: ? 2.

Le capitaine courut ? lui. ? Que faire, lieutenant? s'?cria-t-il. ? Il faut clouer notre pavillon ? ce tron?on de m?t et nous faire couler. PROSPER M?RIM?E, Mosa?que, 1833, page 138.

? Par extension.

1.

Immobiliser.

Un peu plus loin les balles avaient clou? contre une boutique un adolescent en pantalon de velours (VICTOR HUGO, Napol?on le Petit, 1852, page 95 ).

D'Alvimar ?tait clou? en terre par la grande rapi?re du marquis?: il avait cess? de vivre (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Les Beaux Messieurs de Bois-Dor?, tome 1, 1858, page 265 ).

2.

Enfoncer comme un clou.

L'un l?ve le bras et brise sa lame sur une pierre du mur, l'autre lui cloue la sienne dans la gorge (PETRUS BOREL, Champavert, les contes immoraux, Barraou, le charpentier, 1833, page 57 ).

B.? Au figur?.

1.

Maintenir sur place, figer.

?tre clou? par l'admiration, l'?motion, la peur, la stupeur, la surprise; par l'infirmit?, la maladie.

Je suis clou?e ici mon pauvre chat, pour tout ce mois de janvier (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Correspondance, tome 1, 1812-76, page 329 ).

La baronne ?tait ? demi couch?e sur une berg?re jaune o? la clouait un acc?s de goutte (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 1, L'H?ritage myst?rieux, 1859, page 406 ).

La Voix de Chantal le cloua au seuil, stup?fait (GEORGES BERNANOS, La joie, 1929, page 658 ).

2.

R?duire au silence.

Quelqu'un ?tait l?, un inconnu dont je ne pouvais voir le visage et dont la pr?sence m'avait clou? la voix dans le gosier (PAUL DUVAL, DIT JEAN LORRAIN, Sensations et souvenirs, 1895, page 20. »

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