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Vocabulaire: CHEVILLE, substantif féminin.

Publié le 11/11/2015

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Vocabulaire: CHEVILLE, substantif féminin. A.— Tige de bois ou de métal. 1. Servant à assembler les pièces d'un ajustage et, par extension, à boucher un trou. Cheville de bois. À travers les trous des chevilles qui cousirent ces planches à la carcasse des bateaux, j'épiais la mort (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 4, 1848, page 401 ). Trous (...) bouchés (...) avec (...) une petite cheville de bois (YVAN QUÉRET, Manuel de l'industrie du gaz, 1923, page 217 ). — Cheville ouvrière. Grosse cheville joignant le train avant et le corps d'une voiture et qui supporte l'effort principal. Traverses de cheville ouvrière (MAURICE BAILLEUL, Notions de matériel roulant des chemins de fer, 1951, page 97 ). · Au figuré, locution familière. Personne jouant le rôle essentiel d'une affaire. Vaugelas, en ses dernières années, était donc devenu le grand travailleur, la cheville ouvrière de l'Académie, celui qui tenait la plume pour le Dictionnaire (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 6, 1863-69, page 349 ). La vertu (...) est la cheville ouvrière, le grand facteur du plan divin (ERNEST RENAN, Dialogues philosophiques, 1876, page 38 ). 2. Servant de tenon pour accrocher (quelque chose). ... et le fusil du grand-père, qui demeure suspendu, au-dessus de la cheminée, à la cheville où il l'attacha lui-même pour la dernière fois (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Nos enfants, 1887, page 2 ). — Vente, commerce à la cheville. Vente de viande en demi-gros, en quartiers aux abattoirs : Ø 1. Si elle [Violette] voyait toute cette bidoche, ces quartiers, ces abats accrochés à leurs chevilles, elle flancherait, elle tournerait de l'oeil. ALEXANDRE ARNOUX, Paris-sur-Seine, 1939, page 308. 3. Par extension. a) TECHNOLOGIE. Cheville à tourniquet. Bâton à serrer la corde qui assure la charge d'une charrette. Remarque : Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1932 ainsi que dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. siècle et dans DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965. b) MUSIQUE. Pièce de bois ou de métal, située à la partie supérieure du manche et servant à tendre les quatre cordes de l'instrument pour les mettre en accord : Ø 2.... après avoir été, comme un musicien qui accorde son violon, longtemps à tourner les chevilles pour que les cordes soient montées les unes par rapport aux autres, dans une tonalité concordante. GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1846, page 426. B.— Par analogie. 1. [de forme] a) VÉNERIE. " 1. Andouiller qui pousse sur les perches de la tête des cerfs, daims et chevreuils. 2. Troisième andouiller du cerf " (Dictionnaire de la chasse (PIERRE-LOUIS DUCHARTRE) 1973). Les bois du Vieux des Orfosses étaient moins amples et moins réguliers : leur empaumure, au lieu des espois d'antan (...) ne portaient plus que des chevilles nouées (MAURICE GENEVOIX, La Dernière harde, 1938, page 53 ). — HÉRALDIQUE. Andouillers de la ramure ou du massacre de cerf. Remarque : Attesté dans DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ) et Nouveau Larousse illustré. b) ZOOLOGIE. Apophyse osseuse du frontal qui supporte la corne : Ø 3.... nous allons nous occuper des cornes à chevilles osseuses qui prennent de l'accroissement par leur base, et qui par leur nature ont beaucoup de rapport avec les tégumens. GEORGES CUVIER, Leçons d'anatomie comparée, tome 2, 1805, page 612. 2. [de situation] a) Cheville du pied ou cheville. Partie du membre inférieur de l'être humain, située entre l'extrémité inférieure de la jambe et le pied et comprenant l'articulation tibio-tarsienne et les malléoles. Articulation de la cheville; fines chevilles; s'enfoncer jusqu'à la (aux) cheville(s). Une robe grise (...) tombe à plis lourds jusqu'à la cheville arrondie de tes jambes nues (ALPHONSE DE LAMARTINE, Les confidences, 1849, page 377 ). La soie verte de la portière le coupait [le pied] juste au-dessus de la cheville, cheville si délicate qu'elle ne pouvait appartenir qu'à une femme (PAUL DUVAL, DIT JEAN LORRAIN, Sensations et souvenirs, 1895, page 126 ). Figuré et familier. Ne pas aller (venir) à la cheville de quelqu'un. Lui être très inférieur. Défauts qui nous limitent et nous empêchent d'arriver à la cheville de nos prédécesseurs (FRANÇOIS MAURIAC, Journal 2, 1937, page 155 ). b) (Être) en cheville. (N'être) ni le premier, ni le dernier, (être) en intermédiaire. — Langage des. MÉTIERS. Atteler un cheval en cheville. L'atteler devant le limonier et derrière un autre cheval. Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. siècle ainsi que dans Larousse du xxe. siècle en six volumes et Grand Larousse encyclopédique. — JEUX. [Au jeu de l'hombre] N'être ni le premier ni le dernier à jouer. Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. siècle dont Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1878, ainsi que dans Larousse du xxe. siècle en six volumes et Grand Larousse encyclopédique. — Argot. Être en cheville avec quelqu'un. Lui être associé : Ø 4. Par exemple, faire arrêter Rochard avec deux ou trois autres, et les accuser d'avoir été en cheville avec Léopold pour préparer un attentat fasciste. MARCEL AYMÉ, Uranus, 1948, page 277. C.— Au figuré. 1. VERSIFICATION. Mot de remplissage introduit pour le rythme ou la mesure mais inutile au sens : Ø 5.... c'était la contexture de ces vers râpeux et gourmés, dans leur tenue officielle, dans leur basse révérence à la grammaire, de ces vers coupés, à la mécanique, par une imperturbable césure, tamponnés en queue, toujours de la même façon, par le choc d'un dactyle contre un spondée. Empruntée à la forge perfectionnée de Catulle, cette invariable métrique, sans fantaisie, sans pitié, bourrée de mots inutiles, de remplissages, de chevilles aux boucles identiques et prévues; cette misère de l'épithète homérique revenant sans cesse, pour ne rien désigner, pour ne rien faire voir, tout cet indigent vocabulaire aux teintes insonores et plates, le suppliciaient. GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, À rebours, 1884, page 38. 2. Locution familière. · Il n'y manque pas une cheville. Il ne manque rien à cet ouvrage. Remarque : Attesté dans Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN ) 1892. · Autant de trous, autant de chevilles; pour un trou il y a vingt chevilles. [En parlant d'une personne] Qui n'est jamais à court d'arguments ou d'expédients. Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. siècle dont Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1878, ainsi que dans Larousse du xxe. siècle en six volumes. · Il ne lui faut plus qu'une cheville pour tenir. [En parlant d'une personne] Qui n'a plus qu'à se maintenir dans la position à laquelle il est arrivé. Remarque : A testé dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. siècle et dans Larousse du xxe. siècle en six volumes. DÉRIVÉS : 1. Chevillard, substantif masculin. BOUCHERIE. Boucher en gros, commissionnaire qui vend la viande à la cheville aux bouchers détaillants. Les chevillards parisiens (...) achètent les bêtes envoyées sur le marché de La Villette par des marchands de bestiaux (MAURICE WOLKOWITSCH, L'Élevage dans le monde, 1966, page 177 ). Se dit également chevilleur dans Nouveau Larousse illustré-Grand Larousse encyclopédique 2. Chevillier, cheviller, substantif masculin. MUSIQUE. Partie supérieure du manche sur laquelle sont situées les chevilles. Notre violon n'a plus changé (...). Le manche et l'ardente volute qui fait chapiteau au bout du cheviller (ANDRÉ SUARÈS. Le Voyage du Condottière, tome 1, 1927 [1910] , page 86 ). Le manche [des violons de J. Arnati] (...) avait les parois du chevillier fort épaisses (W. MAIGNE, JÉSUS-CHRIST MAUGIN, Nouveau manuel complet du luthier, 1929, page 27 [encyclopédie Roret] ). 3. Chevillon, substantif masculin. TECHNOLOGIE. a) Bâton utilisé par les tourneurs et les ourdisseurs. b) Bâton tourné joignant les montants d'une chaise. Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. siècle ainsi que dans Larousse du XXe. siècle en six volumes et Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (Paul Robert) Forme dérivée du verbe "cheviller" CHEVILLER, verbe transitif. A.— Assembler (quelque chose) avec des chevilles; par extension, boucher des trous avec des chevilles. On chevillait, et, l'armature assujettie, on enlevait les appuis (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1928, page 135 ). — Par métaphore : Ø C'est qu'il faut que la queue du diable lui soit soudée, chevillée et vissée à l'échine d'une façon bien triomphante pour qu'elle résiste à l'innombrable multitude de gens qui la tirent perpétuellement! VICTOR HUGO, Lucrèce Borgia, 1833, I, 2, 1, page 54. — Spécialement. MARINE. Cheviller en cuivre. Mettre des chevilles en cuivre. ... brick « la Catherine », de trois cents tonneaux, doublé et chevillé en cuivre (EUGÈNE SUE, Atar Gull, 1831, page 2 ); (Confer également Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844, page 109). B.— Au figuré. 1. Unir de façon indissoluble. Elle avait la méchanceté chevillée dans le corps (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, Le Château des sept portes, 1922, page 184 ). Le métier (...) lui avait chevillé au corps (...) le respect du prêtre (HENRI QUEFFÉLEC, Un Recteur de l'île de Sein, 1944, page 206 ). 2. VERSIFICATION. péjoratif, familier. Cheviller des vers et absolument cheviller. Mettre des mots de remplissage qui ne sont utiles que pour la rime ou la mesure. De dépit, il brisa ses alexandrins, chevilla des rimes à la césure, et, de sa tragédie, fit un opéra (VICTOR-JOSEPH ÉTIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, tome 3, 1813, page 55 ).

« — HÉRALDIQUE.

Andouillers de la ramure ou du massacre de cerf. Remarque : Attesté dans DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ) et Nouveau Larousse illustré. b) ZOOLOGIE.

Apophyse osseuse du frontal qui supporte la corne : Ø 3....

nous allons nous occuper des cornes à chevilles osseuses qui prennent de l'accroissement par leur base, et qui par leur nature ont beaucoup de rapport avec les tégumens. GEORGES CUVIER, Leçons d'anatomie comparée, tome 2, 1805, page 612. 2.

[de situation] a) Cheville du pied ou cheville.

Partie du membre inférieur de l'être humain, située entre l'extrémité inférieure de la jambe et le pied et comprenant l'articulation tibio-tarsienne et les malléoles.

Articulation de la cheville; fines chevilles; s'enfoncer jusqu'à la (aux) cheville(s).

Une robe grise (...) tombe à plis lourds jusqu'à la cheville arrondie de tes jambes nues (ALPHONSE DE LAMARTINE, Les confidences, 1849, page 377 ).

La soie verte de la portière le coupait [le pied] juste au-dessus de la cheville, cheville si délicate qu'elle ne pouvait appartenir qu'à une femme (PAUL DUVAL, DIT JEAN LORRAIN, Sensations et souvenirs, 1895, page 126 ).

Figuré et familier.

Ne pas aller (venir) à la cheville de quelqu'un. Lui être très inférieur.

Défauts qui nous limitent et nous empêchent d'arriver à la cheville de nos prédécesseurs (FRANÇOIS MAURIAC, Journal 2, 1937, page 155 ). b) (Être) en cheville.

(N'être) ni le premier, ni le dernier, (être) en intermédiaire. — Langage des.

MÉTIERS.

Atteler un cheval en cheville. L'atteler devant le limonier et derrière un autre cheval. Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe.

siècle ainsi que dans Larousse du xxe.

siècle en six volumes et Grand Larousse encyclopédique. — JEUX.

[Au jeu de l'hombre] N'être ni le premier ni le dernier à jouer. Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe.

siècle dont Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1878, ainsi que dans Larousse du xxe.

siècle en six volumes et Grand Larousse encyclopédique. — Argot.

Être en cheville avec quelqu'un.

Lui être associé : Ø 4.

Par exemple, faire arrêter Rochard avec deux ou trois autres, et les accuser d'avoir été en cheville avec Léopold pour préparer un attentat fasciste. MARCEL AYMÉ, Uranus, 1948, page 277. C.— Au figuré. 1.

VERSIFICATION.

Mot de remplissage introduit pour le rythme ou la mesure mais inutile au sens : Ø 5....

c'était la contexture de ces vers râpeux et gourmés, dans leur tenue officielle, dans leur basse révérence à la grammaire, de ces vers coupés, à la mécanique, par une imperturbable césure, tamponnés en queue, toujours de la même façon, par le choc d'un dactyle contre un spondée.

Empruntée à la forge perfectionnée de Catulle, cette invariable métrique, sans fantaisie, sans pitié, bourrée de mots inutiles, de remplissages, de chevilles aux boucles identiques et prévues; cette misère de l'épithète homérique revenant sans cesse, pour 2. »

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