Vocabulaire: CHEVAL, -AUX, substantif masculin. A.— Mammifère domestique appartenant à la famille des Équidés, utilisé notamment comme animal de monture et de trait. Une promenade à cheval; des courses de chevaux; monter un cheval. Je mis mon cheval au trot sur le sol ferme (JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 204) : Ø 1. — Dites au cocher qu'il nous promène et qu'il nous conduise à la poste : (...). Il [Lewis] fit un petit discours au cocher, et le cheval se mit en marche, à petits pas. SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 424. SYNTAXE : a) Cheval alezan, blanc, bai, moucheté, pommelé; cheval de race; cheval fougueux, nerveux; cheval sauvage, pur sang. b) Cheval de boucherie, de carrousel, de cirque, de course, de labour, de manège, de selle, de trait. c) Crin, crinière, croupe, poitrail d'un cheval; harnais, mors, rênes, selle de cheval. d) Le hennissement, le galop, le trot, les ruades du cheval. e) Atteler, brider, harnacher un cheval; bouchonner, ferrer, soigner un cheval; aller, monter à cheval; faire une chute de cheval; pousser son cheval ventre à terre; monter un cheval en amazone, à cru (sans selle). — [En emploi nominal apposé] : Ø 2. Quand le poulain devient sage, ne gambade pas, se colle à la mère-cheval, mauvais signe. ALEXANDRE ARNOUX, Pour solde de tout compte, 1958, page 280. 1. Locution. À cheval : Ø 3. Le voyage sans fatigue, avec taxi, porteur, wagon-lit, le voyage en auto, en avion, à dos de chameau, à cheval, à pied, j'ai tout fait, tout aimé... ELSA TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, page 331. — Au figuré. Dans la dignité : Ø 4. Le règne du malheureux jeune homme, de 1174 à 1185 — (...) — ne devait donc être finalement qu'une lente agonie, mais une agonie à cheval, face à l'ennemi, toute raidie dans le sentiment de la dignité royale du devoir chrétien et des responsabilités de la couronne, en ces heures tragiques où au drame du roi répondait le drame du royaume. RENÉ GROUSSET, L'Épopée des Croisades, 1939, page 210. 2. Par métonymie. a) ALIMENTATION. Synonyme : viande de cheval. Aimer le cheval, manger du cheval. — Figuré et familier. Manger du cheval. Manger de la viande très dure. Il a mangé du cheval. Il a une force décuplée. b) ÉQUITATION. Synonyme : équitation. Aimer le cheval, faire du cheval; culotte de cheval. Je me mettrais à la discipline de la rame, des altères [sic] et du cheval (PAUL VALÉRY, Correspondance [avec André Gide] , 1894, page 212 ). c) Au pluriel. Synonymes : chevaux montés, cavaliers combattants. À la tête de sept cents chevaux, il [Fernand de Castro] envahit le nord du royaume de Léon (PROSPER MÉRIMÉE, Histoire de Don Pèdre Ier, roi de Castille, 1848, page 143 ). Remarque : On rencontre dans la documentation le substantif féminin chevale. La reine, la chevale a piaffé sur mon coeur! Ô trop pareille à moi, son ombre lui fait peur. Ô folle aux cheveux de femme, aux longs cils, aux grands yeux! Elle fait frémir son toupet, elle s'émouche de sa queue. Le sang au fond de ses naseaux est comme des dahlias en fleur (Henri de Montherlant, Encore un instant de bonheur, 1934, page 683). B.— Emplois métaphoriques ou figurés. 1. [Par référence à la robustesse, à la résistance du cheval] Familier. — Travailler comme un cheval. Travailler dur: Tu travailles comme un cheval, tu te crèves (GEORGES BERNANOS, Journal d'un curé de campagne, 1936, page 1101) : Ø 5. Il ne lui [Joseph] restait plus qu'à s'en aller planter des raves dans une de ses propriétés, car rien de plus vorace que tous ces biens que l'on croit posséder et qui, en réalité, vous possèdent et pour lesquels on travaille comme un cheval de trait, comme un forçat, comme un esclave. GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, La Passion de Joseph Pasquier, 1945, page 216. — Fièvre de cheval. Fièvre très forte. Médecine, remède de cheval. Médecine, remède puissant Santé de cheval. Santé robuste. Vie de cheval. Vie dure. Métier de cheval. Métier pénible : Ø 6. Si tout ce qu'on dit de l'autre monde doit aboutir à une banqueroute, c'est vraiment dur d'avoir fait mener aux pauvres gens une vie de cheval pour rien du tout. ERNEST RENAN, Drames philosophiques, 1888, page 480. Ø 7. Ma mère murmura que j'avais pourtant bien besoin d'être reconstitué, que j'étais déjà assez nerveux, que cette purge de cheval et ce régime me mettraient à bas. MARCEL PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, page 498. — Péjoratif. [Par opposition au cheval de selle] C'est un cheval, un cheval de bât, de carrosse, de charrue. C'est un homme grossier et brutal : Ø 8. Vous m'avez vu tout à l'heure avec un fier imbécile. Que voulez-vous? On finit par prendre des habitudes de cheval, à force de cultiver tous ces chameaux et, quelquefois, on tombe assez mal... LÉON BLOY, La Femme pauvre, 1897, page 51. 2. [Par référence à l'aspect physique du cheval] Profil de cheval. — [En parlant d'une femme] Femme grande, dégingandée et laide. — Comment ai-je pu aimer une si grande femme, pensait-il, ce grand cheval? (PAUL NIZAN, La Conspiration, 1938, page 215 ). 3. [Par référence à la position du cavalier sur le cheval] Locution adverbiale. À cheval (sur quelque chose). — À califourchon. À cheval sur un mur : Ø 9. Au fond, à cheval sur une chaise, le menton sur le dossier, se tenait un véritable cent-kilos à qui le charron était en train de couper les cheveux. ELSA TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, page 367. · [En parlant d'une chose] : Ø 10.... un ouvrier, en cotte bleue, un mégot aux lèvres; deux godillots tout neufs, en cuir épais, pendaient, à cheval sur son épaule. ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 586. · Rare : Ø 11. Ces derniers soirs, dans la cuisine, les mains à cheval sur les cuisses, il [le père] ouvrait de gros yeux sur les uns et sur les autres. HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, La Tour du Levant, 1931, page 193. · Chanson pour enfant : Ø 12. Longtemps il [mon grand'père] m'avait fait sauter sur sa jambe tendue en chantant : « A cheval sur mon bidet; Quand il trotte il fait des pets », et je riais de scandale. JEAN-PAUL SARTRE, Les Mots, 1964, page 44. — De part et d'autre de quelque chose : Ø 13. Cette zone frontière, à cheval sur la France et la Belgique, est peuplée surtout de hors-la-loi auxquels se mêlent nombre de bandits. MAXENCE VAN DER MEERSCH, L'Empreinte du dieu, 1936, page 37. — Locution figurée. Être à cheval sur quelque chose Être très strict sur quelque chose. Être à cheval sur les principes. Ils sont à cheval sur le règlement. Quand je suis entré chez Hoederer, ils me poussaient avec le canon de leurs mitraillettes (JEAN-PAUL SARTRE, Les Mains sales, 1948, 3e. tableau, 2, page 79 ). · Absolument : Ø 14. Il [André Suarès] ne pouvait s'empêcher d'avoir de l'éloignement pour les Coantré, gens qui avaient été désastreux à sa soeur, — gens plus superficiels, moins « à cheval » et moins nobles que les Coetquidan,... HENRI DE MONTHERLANT, Les Célibataires, 1934, page 804. — Péjoratif. Écrire une lettre à cheval à quelqu'un. Écrire une lettre injurieuse et menaçante : Ø 15. MME PETYPON. — Moi, pendant ce temps-là, j'écris une lettre à cheval à ma couturière. PETYPON. — À ta...? MME PETYPON. — Mais oui, elle devait déjà me livrer cette robe hier; alors, moi, ne voyant rien venir... GEORGES FEYDEAU, La Dame de chez Maxim's, 1914, I, 5, page 9. 4. Expressions et locutions diverses. a) Locution nominale. — Homme de cheval. · Cavalier (opposé à l'homme de [pied*] ) : Ø 16. Elle [la mère] vit une grande troupe d'hommes armés, de pied et de cheval, rangée sur la grève. VICTOR HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, page 544. Ø 17.... Maxime (...) redoute la mer. Quant à moi, j'y suis crâne. C'est, avec l'équitation, un talent que j'ai acquis en voyage, car je suis maintenant « aussi bon homme de cheval que de pied » comme M. de Montluc. GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1850, page 265. · Vieux. Homme qui aime les chevaux et pratique l'équitation : Ø 18. Une autre nuit, Papadakis m'interrogea : — Il était riche, ton grand-père? — Grand-père, pourquoi donc? — Pour t'avoir payé un bateau. — Ah! mon lougre? L'albatros? Oui, grand-père était millionnaire. — Mais pourquoi t'avoir payé un bateau, il était donc marin? — Tu veux rire, Papadakis! Grand-père était un homme de cheval, il n'a jamais mis les pieds sur un bateau. BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 217. Homme du monde. Tu es tout à fait un homme du monde, un gentilhomme de cheval dans l'acception la plus complète (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 2, Le Club des valets de coeur, 1859, page 104) : Ø 19.... des larmes remontaient aux yeux de la triste femme, tandis que lui [Séguin] ricanait de son air d'homme du monde, d'homme de cheval, mâtiné d'amateur de littérature et d'art... ÉMILE ZOLA, Fécondité, 1899, page 140. — Au figuré. · Selle à tous chevaux. Objets, remèdes utilisés dans de nombreuses circonstances. · Argot. [En parlant d'hommes] Chevaux à toute selle. APetites à plusieurs fonctions : Ø 20. Que voulez-vous, mon ami? quand on est de la boutique [= Préfecture de police] , il faut faire un peu de tout. Ne sommes-nous pas des chevaux à toute selle? FRANÇOIS VIDOCQ, Mémoires de Vidocq, chef de la police de sûreté, jusqu'en 1827, tome 3, 1828-29, page 357. b) Familier. C'est un... cheval. · C'est un bon cheval de trompette. C'est un homme qui ne craint pas le bruit, les menaces : Ø 21.... le peuple était pour Tartarin. Sa carrure, sa démarche, son air, un air de bon cheval de trompette qui ne craignait pas le bruit,... ALPHONSE DAUDET, Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon, 1872, page 13. · C'est un cheval échappé. C'est un homme emporté et indiscipliné. · Ça n'est pas le mauvais cheval. C'est un brave homme : Ø 22. On aura beau faire, il y a quelque chose entre nous qui ne colle pas. Mais je ne dis pas que tu sois le mauvais cheval et puis c'est vrai qu'on était mal parti. JEAN-PAUL SARTRE, Les Mains sales, 1948, 3e. tableau, 3, page 101. — C'est un cheval de retour. C'est un récidiviste : Ø 23.... maintenant on en était au forçat, au récidiviste, au « cheval de retour ». VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 1, 1862, page 316. — C'est son cheval de bataille. C'est son argument favori, son dada : Ø 24. « Par là, (...), le dogme et la controverse, qui ne sont que le cheval de bataille et les armes du sot et du fanatique, fussent insensiblement devenus plus rares dans la chaire;... » EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 2, 1823, page 343. c) Locutions verbales. — Vieux. Loger à pied et à cheval. Loger les voyageurs à pied et les voyageurs à cheval : Ø 25. Ils arrivèrent à Orangis vers les neuf heures et s'arrêtèrent à l'auberge de la cloche, où les époux Poitrine logeaient à pied et à cheval. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Les Dieux ont soif, 1912, page 126. — Tirer un homme à quatre chevaux. L'écarteler. Par métaphore. Je désirais sentir ma vie sans contradictions, ne pas être divisé, tiré à quatre chevaux, être un pour moi (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 1, 1896-98, page 38 ). — Au figuré. · Monter sur ses grands chevaux. Se mettre en colère et parler avec hauteur : Ø 26. — Oh! mon bon père, s'écria la petite Barniol en se jetant, sur un coussin, aux genoux de Phellion, ne monte pas sur tes grands chevaux! Il y a bien des imbéciles et des niais dans les conseils municipaux, et la France va tout de même. HONORÉ DE BALZAC, Les Petits bourgeois, 1850, page 97. · Faire quelque chose à pied, à cheval, et en voiture. Faire quelque chose de toutes les façons possibles : Ø 27. On mentait avec rage au delà de l'imaginaire, bien au delà du ridicule et de l'absurde, dans les journaux sur les affiches, à pied, à cheval, en voiture. Tout le monde s'y était mis. LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 69. · Lâcher son cheval : Ø 28.... l'attente est un état violent. Je lâche mon cheval, c'est-à-dire que je suis méprisant, insolent, menaçant; je me jette; j'achève mon malheur. Ce mouvement est commun; chacun en a l'expérience. Tous les mouvements d'humeur sont ainsi prévus, redoutés, et enfin confirmés par le gouvernement intérieur, qui achève alors l'événement, qui joue son rôle comme un acteur le jouerait. ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1928, page 792. d) Locutions proverbiales. · C'est un cheval à l'écurie. C'est une dépense permanente : Ø 29. Les Jardies sont un cheval à l'écurie; on ne les loue pas, et il faut payer mille francs par an en concierge, impositions et réparations. HONORÉ DE BALZAC, Lettres à l'Étrangère, tome 2, 1850, page 431. · Cela ne se trouve pas (dans le pas, sous le sabot, sous le pas) d'un cheval. C'est très difficile à trouver. Oui : un honnête homme ne se trouve pas sous le pied d'un cheval (GUILLAUME-VICTOR-ÉMILE, DIT ÉMILE AUGIER, Ceinture dorée, 1855, II, page 362 ). · Être mal à cheval. Être mal dans ses affaires. · Fermer l'écurie quand les chevaux sont dehors. Prendre des précautions quand il est trop tard. · Je lui ferai voir que son cheval n'est qu'une bête. Je lui ferai voir qu'il se trompe lourdement. · N'avoir ni cheval ni mule. Être sans ressources. e) Proverbes. À cheval donné, il ne faut pas regarder à la bouche ou à la bride. Il faut toujours être content d'un cadeau reçu. À cheval hargneux, étable à part. Il faut écarter les gens querelleurs. À jeune cheval, vieux cavalier. Il faut un homme expérimenté pour diriger des hommes inexpérimentés. À méchant cheval, bon éperon. Dans les affaires compliquées, il faut beaucoup de fermeté. Après bon vin, bon cheval. Après avoir bien bu, l'homme est plus hardi. Changer son cheval borgne contre un aveugle. Changer quelque chose de mauvais contre quelque chose de pire. Il est bien aisé d'aller à pied quand on tient son cheval par la bride. Il est facile d'endurer certains ennuis quand on peut s'en délivrer à volonté. Il fait toujours bon tenir son cheval par la bride. Il est bon d'être toujours maître de ses affaires. Il n'est si bon cheval qui ne bronche. Tout le monde peut se tromper. Il n'est si bon cheval qui ne devienne rosse. Tout homme est enclin à vieillir. Jamais bon cheval ne devient rosse. On ne perd jamais entièrement de bonnes qualités. Jamais coup de pied de jument ne fit mal à cheval. Un homme doit prendre galamment tout ce qui vient d'une femme. L'oeil du maître engraisse le cheval. Les affaires vont mieux quand on les surveille soi-même. Les chevaux courent les bénéfices et les ânes les attrapent. Les récompenses ne vont pas toujours à ceux qui les méritent. Quand le foin manque aux râteliers, les chevaux se battent. Les querelles naissent quand manque l'argent. f) [En référence] — [à l'Histoire] Cheval d'Alexandre, cheval de bronze, cheval de Caligula, cheval de Mazeppa, cheval noir d'Attila, cheval de Roland, cheval de Saint-Georges (confer cavalerie), cheval de Troie. — [à Richard III, Tragédie de Shakespeare] : Ø 30. Joseph se détacha de l'appareil et cria : « Ma voiture, tout de suite! » comme jadis un roi d'Angleterre, sur le champ de bataille : « Un cheval! Ma couronne pour un cheval! » GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, La Passion de Joseph Pasquier, 1945, page 200. — [à la Mythologie] Le cheval prophétique d'Achille, les chevaux ailés, les chevaux marins : Ø 31. La fable des chevaux ailés, notre Pégase, a sans doute pris naissance dans ces pays, où les bergers ont pu voir souvent un onagre sautant d'un rocher à un autre. HONORÉ DE BALZAC, La Peau de chagrin, 1831, page 233. — [à l'Écriture sainte] Le cheval-aigle, les chevaux de l'Apocalypse. C.— Emplois spéciaux. 1. ASTROLOGIE. Cheval du sagittaire. 2. ASTRONOMIE. Cheval ou Pégase; Petit Cheval. Constellations de l'hémisphère boréal. 3. MÉCANIQUE. au pluriel. Cheval, synonyme par abréviation de cheval-vapeur*. 4. COIFFURE. familier. Queue de cheval. Coiffure féminine consistant à nouer les cheveux derrière la nuque. Nouer ses cheveux en queue de cheval (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Claudine à l'école, 1900, page 33 ). 5. HÉRALDIQUE. Cheval animé, bordé, caparaçonné, passant Figure du blason représentant toujours le cheval de profil. 6. JEUX. a) Cheval à bascule, cheval de bois, cheval mécanique. J'avais des jouets, une voiture bleue avec des roues, un cheval de bois (JEAN GUÉHENNO, Journal d'un homme de 40 ans, 1934, page 25 ). b) Chevaux de bois. Manège dans une fête foraine. Un chevaux-de-bois musique dans le lointain (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 6, 1907, page 33 ). c) Cheval fondu Synonyme : saute-mouton (vieux) : Ø 32. Ils dominaient dans les récréations ainsi que dans les classes et montraient, au cheval fondu et dans les parties de barres, la maîtrise que nous leur reconnaissions en thème grec et en discours latin. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, La Vie en fleur, 1922, page 359. d) Petits chevaux. Jeu de hasard où l'on fait avancer des pions à tête de cheval. Je perds au chemin de fer, je perds aux petits chevaux (...) et je perds au bridge! (HENRY BERNSTEIN, Le Secret, 1913, II, 1, page 17 ). e) Cheval. Synonyme : cavalier (dans le jeu d'échecs) : Ø 33.... ces sauterelles à ailes bleues et rouges qui avancent dans les bruyères en sautant de biais comme le cheval aux échecs. JEAN GIRAUDOUX, Simon le Pathétique, 1926, page 238. f) Mise placée sur deux numéros dans le jeu de la roulette : Ø 34. Cheval. Terme des joueurs de roulette (...) « Pour le cheval, on vous a donné 17 louis ». LORÉDAN LARCHEY, Dictionnaire historique d'argot, Nouveau Supplément, 1889, page 54. 7. ART MILITAIRE. a) Cheval de frise. Solive traversée de part en part de pieux armés de fer et que l'on utilise comme moyen de défense ou comme barrage : Ø 35. Lorsqu'il [Bucquey] jeta les yeux sur le quai [du haut du Fort l'Evêque] , il fut effrayé... de cette quantité... de chevaux de frise et autres ingrédients qui, dit-il « formaient un spectacle des plus affreux... car on croyait voir une forêt toute hérissée de fer. » GÉRARD DE NERVAL, Les Illuminés, 1852, page 42. b) Cheval de bois (confer chevalet) : Ø 36. Celle-ci [la charpente] porte, au centre de ses rayons, un cheval de bois ou chevalet, instrument de torture dont l'application fut encore froidement réglée par une ordonnance de 1670. AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Les Beaux Messieurs de Bois-Doré, tome 1, 1858, page 26. 8. SCIENCES NATURELLES. a) BOTANIQUE. Queue-de-cheval. Synonyme vulgaire de la prêle* (Confer M. Nosban, Nouveau manuel complet du menuisier, de l'ébéniste, du layetier, du marqueteur, du sculpteur, tome 2, 1857, page 176). b) ZOOLOGIE. · Genre cheval. Genre de la famille des équidés dont le zèbre est une espèce : Ø 37.... en même temps que les rhinocéros et les hippopotames sont à leur apogée, enfin que le genre cheval fait son apparition. ALBERT DE LAPPARENT, Abrégé de géologie, 1886, page 369. · Antilope-cheval. Grande antilope d'Afrique Occidentale (Confer René Maran, Batouala, 1921, page 157). · Cheval marin. Synonyme vulgaire : hippocampe (Confer Henri Coupin, Animaux de nos pays, 1909, page 186). · Pied-de-cheval : Ø 38. La pluie faisait dans les gouttières le bruit de quelqu'un qui mâche du caoutchouc. Des regards comme des éclairs de chaleur. Une langue comme cette huître qu'on appelle pied-de-cheval. JULES RENARD, Journal, 1894, page 197. 9. SPORTS. Cheval d'arçons, (vieux) cheval de bois. Instrument rembourré muni de quatre pieds, avec ou sans poignées, et sur lequel des sportifs s'exercent à sauter, à voltiger. · Cheval de voltige. Un cheval de voltige en bois avec le rembourrage eût été dispendieux (GUSTAVE FLAUBERT, Bouvard et Pécuchet, tome 2, 1880, page 64 ). 10. TECHNOLOGIE. Petit cheval. Pompe alimentaire d'une chaudière à vapeur (Confer A. Croneau, Construction pratique des navires de guerre, tome 2, 1892, page 316). 11. TURFISME. Jouer un cheval dans une course; miser sur un cheval : Ø 39. J'ai joué le cheval que vous m'aviez indiqué, et, naturellement, j'ai perdu. PIERRE BENOÎT, L'Atlantide, 1919, page 15. · Parler cheval. Il tenait à la main un journal de sports. Pour combler le silence, j'essayai de parler cheval (FRANÇOIS MAURIAC, Le Noeud de vipères, 1932, page 204 ). · Longueur* de cheval : Ø 40.... lorsque je les vis arriver au but, devançant les coureurs de trois longueurs de cheval, je fus si joyeuse que je me mis à battre des mains comme une folle. ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Cristo, tome 1, 1846, page 775.