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Vocabulaire: CHEMISE, substantif féminin.

Publié le 11/11/2015

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Vocabulaire: CHEMISE, substantif féminin. I.— [La chemise est un vêtement] A.— Partie de l'habillement d'homme et de femme couvrant le buste et les bras, généralement porté sur la peau. SYNTAXE : Chemise à col, sans col; chemise de coton, de flanelle, de tricot; enfiler, mettre une (sa) chemise; enlever, garder, ôter sa chemise; porter une chemise. — Par métaphore. ART CULINAIRE. Rare. Pomme de terre en chemise. Synonyme : pomme de terre en robe de chambre ou en robe des champs (Confer L Louis-Eustache Audot, La Cuisinière de la campagne et de la ville, 1896, page 367). Nègre en chemise. Dessert au chocolat nappé de crème fouettée (Confer Je sais cuisiner, Paris, Albin Michel, 1932, page 469). 1. En particulier. — Rare. Chemise de force. Synonyme : camisole* de force. Par métaphore. Le père de Drumont n'était homme à souffrir qu'on mit une chemise de force à l'esprit humain (GEORGES BERNANOS, La Grande peur des Bien-Pensants, 1931, page 44 ). — COSTUME MILITAIRE (du MOYEN ÂGE). Chemise de mailles. Cotte de mailles métalliques couvrant le torse, les bras et le haut des cuisses, porté par les hommes d'arme du Moyen-Âge. Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux dont Dictionnaire de l'Académie Française 1835, 1878. — HISTOIRE. Chemise ardente, chemise de soufre, chemise soufrée. Vêtement enduit de soufre que revêtaient les condamnés au bûcher. Vous avez de la chance d'être née au XXe. siècle : je vous vois très bien d'ici, dans la belle chemise soufrée... (GEORGES BERNANOS, Un Mauvais rêve, 1948, page 922 ). 2. Expressions et locutions, au figuré, familières. a) [Par référence à la chemise en tant que vêtement porté à même la peau] · Cacher quelqu'un ou quelque chose dans sa chemise, entre sa peau et sa chemise. Mettre tout en oeuvre pour cacher quelqu'un aussi secrètement qu'on le peut. Des criminels comme ça, qui ne sont pas coupables, (...) je crois que je les cacherais dans ma chemise (FRANÇOIS VIDOCQ, Mémoires de Vidocq, chef de la police de sûreté, jusqu'en 1827, tome 2, 1828-29, page 238 ). Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. siècle dont Dictionnaire de l'Académie Française 1835 et 1878 ainsi que dans Larousse du XXe. siècle en six volumes. · Être dans la même chemise que quelqu'un, (être ensemble) comme cul et chemise (populaire). Être toujours ensemble, inséparables. « Ces deux-là, c'est cul et chemise, toujours ensemble ou à se courir après » (JEAN-PAUL SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, page 258 ). S'entendre comme cul et chemise. Être en parfaite intelligence : Ø 1. Le Café de la route, à cette époque, était tenu par une surnommée Saucisse : Une vieille lorette de Grenoble... Naturellement, avec Langlois, en tout bien tout honneur, ils s'entendaient comme cul et chemise. JEAN GIONO, Un Roi sans divertissement, 1947, page 50. · Je ne suis pas dans sa chemise. Je ne peux pas répondre à sa place. Pensez-vous qu'il viendra ce soir? — Eh! dit l'autre, je ne suis pas dans sa chemise (ALBERT CAMUS, La Peste, 1947, page 1333 ). — Proverbes. · Entre la chair et la chemise il faut cacher le bien qu'on fait. " Il faut faire le bien sans ostentation " (Dictionnaire de l'Académie Française). · La peau est plus proche que la chemise. Les intérêts personnels passent avant ceux des autres. Remarque : 1. Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. siècle dont Dictionnaire de l'Académie Française 1835 et 1878 ainsi que dans Larousse du XXe. siècle en six volumes. 2. On rencontre la variante la chemise est plus proche que le pourpoint dans le Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842, Dictionnaire universel de la langue française (Louis-Nicolas Bescherelle) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe et du XXe. siècle (Pierre Larousse) et Dictionnaire de la langue française (Émile Littré). b) [Par référence à la chemise en tant que vêtement essentiel et dont on devrait normalement posséder plusieurs exemplaires] · Avec sa chemise. Sans autres biens que ses vêtements. À vingt-six ans, sans position, il épousa Adrienne par amour et, comme on dit, avec sa chemise (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Crainquebille, Adrienne Buquet, 1904, page 193 ). · Donner, engager, jouer, laisser, perdre, vendre (jusqu'à) sa (dernière) chemise. Donner, engager, etc. ses derniers biens ou ses derniers fonds. C'est Dembinski (...) jouant sa dernière chemise, jetant un louis, son dernier louis, sur un tapis vert (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1858, page 463) : Ø 2. Chacune des deux soeurs jurait qu'elle rachèterait la maison n'importe à quel prix, quitte à y laisser sa dernière chemise. ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 386. · N'avoir pas de chemise (à se mettre). Être dans l'indigence. La mauvaise fortune me persécute au point de n'avoir de chemise au dos (GÉRARD DE NERVAL, Les Filles du feu, Angélique, 1854, page 560 ). Remarque : On rencontre dans la documentation une variante plus expressive de la locution jeter son bonnet* par-dessus les moulins. Elle [Nana] qui avait lancé vingt fois sa chemise par-dessus les moulins (ÉMILE ZOLA, Nana, 1880, page 1315). c) [Par référence à la chemise en tant que vêtement dont on change souvent] · Changer de quelque chose (ou de quelqu'un) comme (on change) de chemise. En changer de façon répétée. Vous serez tout étonnée de vous voir changer d'avis, de jour en jour, comme on change de chemise (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1857, page 183 ). Qu'Agnès se mit à changer de mari comme de chemise était un intolérable bouleversement de l'univers (PIERRE DRIEU LA ROCHELLE, Rêveuse bourgeoisie, 1939, page 164 ). · Se moquer, se soucier de quelque chose (ou de quelqu'un) comme de sa première chemise. Considérer quelque chose ou quelqu'un comme indigne d'intérêt ou d'attention. Elle se moque de l'argent comme de sa première chemise; elle vivrait de pain et de lait (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Boubouroche, 1893, I, 3, page 45 ). B.— Spécialement. 1. [En tant que vêtement d'homme] Pièce du vêtement masculin en tissu léger, souvent porté à même le corps, couvrant le torse, à manches généralement longues, comportant un col et se fermant ordinairement par-devant au moyen de boutons : Ø 3.... l'usage s'est répandu d'interposer entre la chemise et le tégument soit un tricot de coton ou de laine, soit un gilet de flanelle. DOCTEUR MAXIME MACAIGNE, Précis d'hygiène, 1911, page 175. SYNTAXE : Chemise blanche; chemise amidonnée, empesée, molle; chemise ajustée, bouffante; chemise en (de) batiste, coton, percale, soie, toile, tussor; chemise à jabot; boutons, col, manches, poignets de chemise. a) En particulier. HISTOIRE. — Chemise brune. Partie de l'uniforme des membres du parti national-socialiste allemand. Ils marchent derrière un führer en chemise brune ou un duce en chemise noire (JEAN GUÉHENNO, Journal d'un homme de 40 ans, 1934, page 166 ). Par métonymie. Membre de ce parti : Ø 4. Quand mes camarades ont été déportés en Sibérie, j'étais à Vienne; d'autres ont été assassinés à Vienne par les chemises brunes et j'étais à Paris. SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 70. — Chemise noire. Partie de l'uniforme des membres du parti fasciste italien (Jean Guéhenno, Journal d'un homme de 40 ans, 1934, page 166). Par métonymie. Membre de ce parti : Un ancien combattant (...) que flatterait la perspective d'aller corriger Mussolini et ses chemises noires (JEAN-RICHARD BLOCH, Destin du siècle, 1931, page 188 ). — Chemise rouge. Partie de l'uniforme des volontaires garibaldiens. Jeune garibaldien en chemise rouge (BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 23 ). Par métonymie. Volontaire garibaldien. Il a été avec les chemises rouges quelque temps. C'est moi qui (...) l'ai engagé dans les troupes papales (PAUL CLAUDEL, Le Père humilié, 1920, I, 3, page 503 ). b) Expressions. — Être en bras, en manches de chemise. Être sans veste, avec ou sans gilet, en laissant voir les manches de la chemise. Les businessmen américains que l'on voit dans les pullman, en manches de chemise, l'été (GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, La Passion de Joseph Pasquier, 1945, page 158) : Ø 5. Mais là-bas dans l'immense chantier Vers le soleil des Hespérides, En bras de chemise, les charpentiers Déjà s'agitent. ARTHUR RIMBAUD, Derniers vers, 1872, page 155. — Être en chemise, en corps de chemise. Être sans veste et sans gilet, en laissant voir le corps de la chemise. Les bûcherons, en corps de chemise, le feutre en arrière pour dégager le front, faisaient leur travail (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, Le Château des sept portes, 1922, page 209 ). — Être en pans de chemise (rare). En chemise et sans pantalon : Ø 6. En pans de chemise et son pantalon des jours à la main, Noël hésitait. Honoré, adossé à la porte, mesurait tout l'avantage qu'il avait sur cet homme presque nu... MARCEL AYMÉ, La Jument verte, 1933, page 298. 2. [En tant que vêtement d'homme et de femme] — Chemise de nuit. Vêtement de nuit d'un seul tenant, souvent ample, couvrant le torse et les jambes, porté actuellement surtout par les femmes. La chemise de nuit qui l'entourait était plissée en long et bouffait un peu autour d'elle (GUSTAVE FLAUBERT, La Première éducation sentimentale, 1845, page 109) : Ø 7. Il enfilait sa chemise de nuit, sortie de sous un coussin, une chemise classique, comme toutes les chemises de nuit d'homme, brodée de rouge. LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 284. Remarque : On rencontre dans la documentation la variante plus rare chemise de lit. Il était malade, en chemise de lit et un cataplasme de papier gris sur la poitrine (JEAN GIONO, Le Grand troupeau, 1931, page 14). — Chemise américaine. Sous-vêtement de tricot à manches longues ou courtes. Le docteur (...) se dandinant autour de la caverne avec sa chemise américaine (ELSA TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, page 407 ). Remarque : Se dit aujourd'hui surtout pour un sous-vêtement de femme (confer Pet IT DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT) et DAVAU-COHEN 1972). II.— [Par analogie de fonction, la chemise est une couverture, un revêtement] A.— Feuillet double de papier ou de carton servant à ranger des documents. Mettez une chemise à cette liasse, à ce dossier (Dictionnaire de l'Académie Française). Elle passait des heures à classer les dossiers, à leur choisir des chemises multicolores (MARCEL ARLAND, L'Ordre, 1929, page 219 ). — Argot des jeux. Carte blanche placée sous un paquet de cartes pour en cacher la dernière (Confer Hogier-Grison (PSEUDONYME COLLECTIF), Les Hommes de proie, Le Monde où l'on triche, [1re série] , 1886, page 113). B.— Enduit, enveloppe ou revêtement servant à protéger, à renforcer, parfois à orner quelque chose. Pour mieux le préserver [son paroissien] , elle [Philomène] l'avait recouvert d'une chemise de mérinos noir cousue et piquée par elle-même (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Soeur Philomène, 1861, page 70 ). SYNTAXE : Chemise de crépi, de maçonnerie, de mortier; chemise de cuivre, de plomb; chemise d'un canon, d'un cylindre, d'un four, d'un moule, d'un projectile. — En particulier. 1. AMEUBLEMENT. Housse servant à protéger des meubles. Deux fauteuils (...) cachés sous des chemises de percaline grise à galons amarante (PROSPER MÉRIMÉE, Dernières nouvelles, 1870, page 47 ). 2. HORTICULTURE. Légère couverture de paille qui protège les couches de champignons des agents extérieurs, en particulier de la lumière (Confer Élie-Abel Carrière, Encyclopédie horticole, 1862, page 99). 3. MARINE. Chemise de chargement. Enveloppe de toile dont on tapisse la cale des navires qui chargent en grenier. Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires dont Dictionnaire de l'Académie Française 1932. Forme dérivée du verbe "chemiser" CHEMISER, verbe transitif. [Correspond à chemise II] TECHNOLOGIE. Garnir (quelque chose) d'un enduit, d'une enveloppe ou d'un revêtement protecteur. Chemiser un cylindre, un projectile. Les ouvriers rapides habillaient de paillons les bouteilles chemisées de papier rouge (PIERRE HAMP, Vin de Champagne, 1909, page 182 ). Le trou de sonde est chemisé par des tubes d'acier pour éviter les éboulements (JEAN STOCKER, Le Sel, 1949, page 52 ). — En particulier. HORTICULTURE. Chemiser des couches de champignons. Les recouvrir d'une légère couche de paille afin de les protéger des agents extérieurs, en particulier de la lumière (Confer Hervé Bazin, Le Bureau des mariages, 1951, pages 180-181). Remarque : On rencontre dans la documentation a) Un emploi correspondant à chemise I avec le sens de " confectionner, fournir une (des) chemise(s) (à quelqu'un) ". Vous aurez beau être habillé, chemisé, botté par les meilleurs faiseurs (...) les femmes diront de vous : " M. X***, oui, il est très soigné " (Paul Bourget, physiologie de l'amour moderne, 1890, page 53). b) Le participe passé adjectivé chemisé, ée. Qui est garni d'une enveloppe ou d'un revêtement protecteur. Un cylindre chemisé de cuivre (La Civilisation écrite, 1939, page 608).

« 2.

Expressions et locutions, au figur?, famili?res.

a) [Par r?f?rence ? la chemise en tant que v?tement port? ? m?me la peau] ? Cacher quelqu'un ou quelque chose dans sa chemise, entre sa peau et sa chemise.

Mettre tout en oeuvre pour cacher quelqu'un aussi secr?tement qu'on le peut.

Des criminels comme ?a, qui ne sont pas coupables, (...) je crois que je les cacherais dans ma chemise (FRAN?OIS VIDOCQ, M?moires de Vidocq, chef de la police de s?ret?, jusqu'en 1827, tome 2, 1828-29, page 238 ).

Remarque?: Attest? dans la plupart des dictionnaires g?n?raux du XIXe.

si?cle dont Dictionnaire de l'Acad?mie Fran?aise 1835 et 1878 ainsi que dans Larousse du XXe.

si?cle en six volumes.

? ?tre dans la m?me chemise que quelqu'un, (?tre ensemble) comme cul et chemise (populaire).

?tre toujours ensemble, ins?parables.

? Ces deux-l?, c'est cul et chemise, toujours ensemble ou ? se courir apr?s ? (JEAN-PAUL SARTRE, La Mort dans l'?me, 1949, page 258 ).

S'entendre comme cul et chemise.

?tre en parfaite intelligence?: ? 1.

Le Caf? de la route, ? cette ?poque, ?tait tenu par une surnomm?e Saucisse?: Une vieille lorette de Grenoble...

Naturellement, avec Langlois, en tout bien tout honneur, ils s'entendaient comme cul et chemise. JEAN GIONO, Un Roi sans divertissement, 1947, page 50.

? Je ne suis pas dans sa chemise.

Je ne peux pas r?pondre ? sa place.

Pensez-vous qu'il viendra ce soir? ? Eh! dit l'autre, je ne suis pas dans sa chemise (ALBERT CAMUS, La Peste, 1947, page 1333 ).

? Proverbes.

? Entre la chair et la chemise il faut cacher le bien qu'on fait.

" Il faut faire le bien sans ostentation " (Dictionnaire de l'Acad?mie Fran?aise).

? La peau est plus proche que la chemise.

Les int?r?ts personnels passent avant ceux des autres.

Remarque?: 1.

Attest? dans la plupart des dictionnaires g?n?raux du XIXe.

si?cle dont Dictionnaire de l'Acad?mie Fran?aise 1835 et 1878 ainsi que dans Larousse du XXe.

si?cle en six volumes.

2.

On rencontre la variante la chemise est plus proche que le pourpoint dans le Dictionnaire de l'Acad?mie Fran?aise, Compl?ments 1842, Dictionnaire universel de la langue fran?aise (Louis-Nicolas Bescherelle) 1845, Grand. »

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