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Vocabulaire: CHARME2, substantif masculin.

Publié le 10/11/2015

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Vocabulaire: CHARME2, substantif masculin. A.— Vieux, littéraire. Formule incantatoire. Craindre, enseigner les charmes. Tiens, voici un talisman sur lequel Ruggieri a prononcé des charmes (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Henri III et sa cour, 1829, IV, 7, page 188) : Ø 1.... jadis le charme était une mélodie capable (...) de changer les phénomènes visibles de la nature : c'était le carmen des latins, l'a??d? des Grecs, la formule du Zammaru assyrien. JULES COMBARIEU, Les Rapports de la musique et de la poésie, 1910, page 106. Ø 2. Chaque moment de l'existence avait son charme particulier. Certains chants accompagnaient les jeux des enfants; tel pêcheur ne pouvait rien prendre avant qu'il n'eût récité sa formule; (...). Ces charmes n'étaient pas seulement un assemblage de paroles dont le résultat était aussi certain que celui des recettes de cuisine ou d'une formule de chimie appliquée. (...). (...) une seule erreur dans la récitation d'un charme annule une fête compliquée et est cause de désastre pour ceux qui la célèbrent,... ROBERT HARRY LOWIE, Manuel d'anthropologie culturelle, 1936, pages 326-343. 1. Puissance magique ainsi produite. Synonymes : enchantement, ensorcellement, envoûtement. Un horrible charme la tenait prisonnière dans la forêt spectrale [la Reine] (PAUL DUVAL, DIT JEAN LORRAIN, Sensations et souvenirs, 1895, page 256) : Ø 3.... il emmenait avec lui [le duc de Lorraine] l'évêque de Nancy et douze membres du chapitre en cas de charmes à rompre et d'exorcismes à opérer. PAUL DUVAL, DIT JEAN LORRAIN, Sensations et souvenirs, 1895 page 262. SYNTAXE : Être, tenir quelqu'un sous un charme; briser, dissiper, rompre un charme. Charme de taciturnité (Dictionnaire du diable et de la démonologie (JULIEN TONDRIOT, ROLAND VILLENEUVE) 1968). — Spécialement. MÉDECINE. État de charme. État second de l'hypnose. — En particulier. Le mauvais charme. Faut-il qu'il l'aime [Elle] (...) pour l'embrasser, tout imprégnée du mauvais charme! [la fièvre] (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Sept dialogues de bêtes, 1905, page 89 ). — Par métaphore. Un charme m'a guéri : j'aime et je suis aimé (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mélanges et poésies, L'Esclave, 1828, page 341) : Ø 4. Réveille-toi, Maldoror! Le charme magnétique qui a pesé sur ton système cérébro-spinal, pendant les nuits de deux lustres, s'évapore. ISODORE DUCASSE, DIT COMTE DE LAUTRÉAMONT, Les Chants de Maldoror, 1869, page 320. Ø 5. Pour la première fois depuis que j'étais au monde, j'avais l'impression de n'être plus seul. Le charme qui m'enfermait en moi-même se rompait enfin. JULIEN GREEN, L'Autre sommeil, 1931, page 183. Ø 6.... Debussy a su rompre le charme et exorciser son art en se désenchantant lui-même. RENÉ DUMESNIL, Histoire illustrée du théâtre lyrique, 1953, page 146. 2. Par métonymie. Objet ou breuvage qui produit cet effet magique. Un collier de charmes. Bien plus tard, ce soir-là (...) Arlette de Morêtre confectionnait des « charmes » (JEAN-BALTHASAR MALLARD, COMTE DE LA VARENDE, La Sorcière, 1954, page 57) : Ø 7. Sa mère, Sycorax, était sorcière (...) elle composait des charmes efficaces avec des crapauds, des escarbots et des chauves-souris. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, La Vie littéraire, tome 2, 1892, page 300. 3. Par comparaison et ellipse, familier. Comme un charme. Comme par l'effet d'un charme, parfaitement. Se porter, pousser comme un charme. B.— Par extension. 1. Littéraire. Attrait puissant, fascination qu'exerce sur nous une personne ou une chose; qualité qui le produit : Ø 8. J'ai été pénétrée d'un tel charme, que j'ai eu simplement conscience d'une joie sans nom, tombant des feuillages, dormant sur les herbes. ÉMILE ZOLA, La Faute de l'Abbé Mouret, 1875, page 1402. Ø 9.... elles [les aubépines] m'offraient indéfiniment le même charme avec une profusion inépuisable, mais sans me laisser approfondir davantage, comme ces mélodies qu'on rejoue cent fois de suite sans descendre plus avant dans leur secret. MARCEL PROUST, Du Côté de chez Swann, 1913, page 137. Ø 10. La musique suspend à elle-même toute notre vie; cela ne veut point dire qu'elle plaise; c'est mal parler. Une belle fugue n'est pas toujours plaisante; je crois même qu'on y trouverait toujours quelque chose de déplaisant, surtout en ses départs. Un charme? Je veux bien. Mais il faut redresser tous ces mots-là; un charme est ce qui subjugue, plutôt que ce qui plaît. ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1929, page 835. Ø 11.... la musique révèle le sens du sens, qui est charme, en le soustrayant Telle est cette divine éternité d'un quart d'heure qui s'appelle la Ballade en Fa dièse de Gabriel Fauré; (...) : de cette oeuvre de charme et d'inexistence, de ce sortilège bergamasque (...), de ce presque-rien surnaturel, en « balbutiant »,... VLADIMIR JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, page 44. SYNTAXE : Le charme des eaux, de la lune, d'un paysage, des vieilles rues; le charme d'une parole, d'un regard; le charme du génie, de l'horrible, de l'inconnu, de la mort, du passé; charme captivant, douloureux, étrange, indéfinissable, musical, profond, sauvage, séducteur, secret, sensuel, slave; un charme de tristesse, d'enchantement et de mystère; éprouver un charme; céder au charme de quelqu'un; être retenu par un charme. Sa voix avait alors une douceur indéfinissable, un bizarre charme de pénétration et de tristesse (LOTI, Le Mariage de Loti, 1882, page 252). Une douceur étrange, une sorte de charme magique s'élevèrent des eaux touchées par le soleil (GENEVOIX, Éva Charlebois, 1944, page 53). Synonyme littéraire (XVIIe. siècle) le je-ne-sais-quoi. 2. Usuel (en corrélation avec l'adjectif charmant). Qualité de grâce, de beauté, de rêve, de noblesse qui a pouvoir de plaire extrêmement : Ø 12. Jamais je n'avais tant compris cette poésie bretonne, le charme paisible et suranné de ce pays. JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Journal intime, tome 1, 1878-81, page 175. Ø 13. On ne peut pas laisser sous le boisseau éternellement ce charme, cette grâce, cette merveille de dix-neuf printemps [Edmée] ! GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Chéri, 1920, page 26. SYNTAXE : Le charme de la fleur, du printemps; le charme de l'amitié, de la beauté, de la bonté, du coeur, de l'illusion, de la nouveauté, de la vie; charme aérien, berceur, caressant, délicieux, discret, enivrant, exquis, familier, ravissant; un souvenir plein de charmes. Synonymes : douceur, délicatesse, bonheur, plaisir. M. de Pomponne (...) homme aimable, plume excellente, le charme des sociétés de mesdames de Sévigné et de Coulanges (SAINTE-BEUVE, Portraits contemporel, tome 5, 1846-69, page 245). Cet esprit de charme et de grâce [Fénelon] n'en a pas l'air, mais il est moralement plus hardi que Bossuet (SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 2, 1863-69, page 123). Leur charme original [d'Azay-le-Rideau et de Chenonceaux] est tout entier dans l'élégance de leur silhouette, leurs heureuses proportions (L. HOURTICQ, Histoire générale de l'Art, La France, 1914, page 152). · Locution. Avoir, faire du charme; faire un numéro de charme; être tout au charme, sous le charme de quelqu'un; trouver un grand charme à... — Au pluriel. Les attraits physiques d'une femme. Elle avait serré ses charmes dans un corset majestueux (PIERRE-JEAN JOUVE, La Scène capitale, 1935, page 36) : Ø 14. Jupiter [dans le tableau du Titien] , qui a pris les oreilles et les pieds du satyre, lève le voile de la dormeuse [Antiope] et en contemple les charmes d'un oeil avide. THÉOPHILE GAUTIER, Guide de l'amateur au Musée du Louvre, 1872, page 96. 3. Le caractère particulier, agréable, poétique d'une atmosphère, d'un art, d'une occupation : Ø 15. [dans les rues de Paris, toiles peintes par Pissarro] Les perspectives, les éclairages, les tonalités des maisons, des foules, (...) sont d'une intense vérité, et on y sent l'atmosphère, le charme et l'âme de Paris. CAMILLE MAUCLAIR, Les Maîtres de l'impressionnisme, 1904, page 149. Ø 16. — Ça a son charme la bicyclette. En un sens, c'est même mieux que l'auto. On allait moins vite; mais les odeurs d'herbe, de bruyère, de sapin, la douceur ou la fraîcheur du vent vous pénétraient jusqu'aux os;... SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 219. SYNTAXE : Le charme de la conversation, de la flânerie; le charme de l'aquarelle, d'un climat, du football, d'un jardin, d'un pays, des voyages. La vie n'a qu'un charme vrai : c'est le charme du Jeu. Mais s'il nous est indifférent de gagner ou de perdre? (BAUDELAIRE, Fusées, 1867, page 630). Ce charme qui ne ressemble à rien, cette poésie subtile et particulière de la banlieue parisienne (COURTELINE, Femmes d'amis, 1888, page 138). Le charme suprême de cette oeuvre [de Prud'hon] tient à la tendre séduction de la couleur et de la lumière (L. HOURTICQ, Histoire générale de l'Art, La France, 1914, page 322). Forme dérivée du verbe "charmer" CHARMER, verbe transitif. A.— Vieilli. Soumettre à un charme, à un pouvoir magique. synonymes : enchanter, ensorceler, envoûter. Les Muses charment Amphion endormi, prodiguent sur lui des gestes d'enchantement (PAUL VALÉRY, Variété III, 1936, page 97) : Ø 1. « Ô Monsieur Patience! criait l'enfant en joignant les mains, ne me maudissez pas, ne me charmez pas, ne me donnez pas de maladie ». AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Mauprat, 1837, page 37 dans L. VINCENT, La Langue et le style rustiques de George Sand dans les « romans champêtres », 1916, page 197. — Par analogie. Charmer les oiseaux, les serpents, les tigres. Charmer la fureur des loups (PIERRE-JEAN DE BÉRANGER, Chansons, Le Chasseur et la laitière, tome 3, 1829, page 189 ). — Par extension. Enchaîner, leurrer, tromper. On peut charmer l'impatience de généreux coursiers en leur donnant à mâcher un frein d'or (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 4, 1848, page 778 ). Telles sont les chimères qui charment et égarent au matin de la vie (MARIE-JEANNE DURRY, Gérard de Nerval et le mythe, 1956, page 159) : Ø 2. La rêverie attire, enjôle (...) puis fait de vous son complice. Elle vous met de moitié dans les tricheries qu'elle fait à la conscience. Elle vous charme. Puis vous corrompt. VICTOR HUGO, L'Homme qui rit, tome 2, 1869, page 146. B.— Briser les effets d'un charme; endormir, calmer, apaiser. SYNTAXE : Charmer la fièvre, la maladie de quelqu'un. [Sylvinet à Fadette] — (...) vous êtes grande remégeuse, et vous savez charmer la maladie (G. SAND, La Petite Fadette, 1849, page 319). — Par métaphore. Charmer sa misère, ses tourments; charmer l'ennui, la mélancolie, la solitude de quelqu'un. — Populaire. Charmer le cabot. " Fermer la gueule à un chien en lui jetant une boulette empoisonnée ou quelque morceau de viande " (Dictionnaire de la langue verte (HECTOR FRANCE) 1907). Charmer la volaille. " Empêcher, par un moyen quelconque, les poules de crier quand on les vole " (Dictionnaire de la langue verte (HECTOR FRANCE) 1907). Charmer les puces. " S'enivrer. L'ivrogne, ne sentant plus la piqûre des puces, ou n'ayant pas la force de se gratter, les laisse s'ébattre à leur aise " (Dictionnaire de la langue verte (HECTOR FRANCE) 1907). C.— Enchanter, émerveiller. Synonymes : captiver, séduire, plaire. SYNTAXE : Charmer l'oreille, les yeux de quelqu'un; charmer l'âme, l'esprit, l'imagination de quelqu'un; charmer les jours, les loisirs de quelqu'un. Mes filles embellissent et charment ma vie (MAINE DE BIRAN, Journal, 1819, page 233). « Weber me charmait jusqu'à l'extase, » écrit-il dans ses Souvenirs (R. DUMESNIL, Histoire illustrée du théâtre lyrique, 1953, page 136) : Ø 3.... il met tout en oeuvre avec plus de faste que de discernement. Pour lui, charmer c'est éblouir, c'est surprendre,... EUGÈNE VIOLLET-LE-DUC, Entretiens sur l'architecture. 1872, page 185. Ø 4.... enfin c'était une volupté déjà étrange, (...) à céder à la fascination de l'eau. L'eau qui m'a toujours attiré, séduit, pris, charmé... PAUL DUVAL, DIT JEAN LORRAIN, Sensations et souvenirs, 1895, page 12. Ø 5. Les gosses comprennent très tôt que l'important pour eux c'est d'être mignon et de nous plaire. Leur coquetterie s'éveille en même temps que la conscience. Ils s'initient d'abord à leur métier qui est de charmer ce monstre : la grande personne. Quelles flatteries, dans les petites classes, à l'égard du maître! FRANÇOIS MAURIAC, Journal 2, 1937, page 191. — Emploi pronominal. Françoise se reprit à se charmer de l'avenir qu'elle lui imaginait [à Xavier] (SIMONE DE BEAUVOIR, L'Invitée, 1943, page 113 ). — Au passif, courant, mais moins usuel que enchanté. Être très heureux. Je suis charmé de faire votre connaissance, de vous voir.

« ? Sp?cialement.

M?DECINE.

?tat de charme.

?tat second de l'hypnose.

? En particulier.

Le mauvais charme.

Faut-il qu'il l'aime [Elle] (...) pour l'embrasser, tout impr?gn?e du mauvais charme! [la fi?vre] (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Sept dialogues de b?tes, 1905, page 89 ).

? Par m?taphore.

Un charme m'a gu?ri?: j'aime et je suis aim? (FRAN?OIS-REN? DE CHATEAUBRIAND, M?langes et po?sies, L'Esclave, 1828, page 341) : ? 4.

R?veille-toi, Maldoror! Le charme magn?tique qui a pes? sur ton syst?me c?r?bro-spinal, pendant les nuits de deux lustres, s'?vapore. ISODORE DUCASSE, DIT COMTE DE LAUTR?AMONT, Les Chants de Maldoror, 1869, page 320.

? 5.

Pour la premi?re fois depuis que j'?tais au monde, j'avais l'impression de n'?tre plus seul.

Le charme qui m'enfermait en moi-m?me se rompait enfin. JULIEN GREEN, L'Autre sommeil, 1931, page 183.

? 6....

Debussy a su rompre le charme et exorciser son art en se d?senchantant lui-m?me. REN? DUMESNIL, Histoire illustr?e du th??tre lyrique, 1953, page 146.

2.

Par m?tonymie.

Objet ou breuvage qui produit cet effet magique.

Un collier de charmes.

Bien plus tard, ce soir-l? (...) Arlette de Mor?tre confectionnait des ? charmes ? (JEAN-BALTHASAR MALLARD, COMTE DE LA VARENDE, La Sorci?re, 1954, page 57) : ? 7.

Sa m?re, Sycorax, ?tait sorci?re (...) elle composait des charmes efficaces avec des crapauds, des escarbots et des chauves-souris. ANATOLE-FRAN?OIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, La Vie litt?raire, tome 2, 1892, page 300.

3.

Par comparaison et ellipse, familier.

Comme un charme.

Comme par l'effet d'un charme, parfaitement.

Se porter, pousser comme un charme.

B.? Par extension.

1.

Litt?raire.

Attrait puissant, fascination qu'exerce sur nous une personne ou une chose; qualit? qui le produit?: ? 8.

J'ai ?t? p?n?tr?e d'un tel charme, que j'ai eu simplement conscience d'une joie sans nom, tombant des feuillages, dormant sur les herbes.. »

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