Vocabulaire: CHANTONNER, verbe.

Vocabulaire: CHANTONNER, verbe. A.— Emploi intransitif. Chanter à demi-voix. Synonyme : fredonner. Elle était gaie, heureuse, jeune, et chantonnait en travaillant (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, Le Pénitencier, 1922, page 750 ). — Par métaphore. [Le sujet désigne une bouillotte, une marmite sur le feu, une fontaine, un tramway qui glisse sur les rails] Tout parle, bruit, chantonne et rit (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1858, page 534 ). Les premières étoiles scintillaient et l'étrave bavardait, chantonnait, fendant l'eau (BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 177) : Ø Partout circule l'abondante joie de l'eau : elle murmure, elle chantonne, elle clapote, elle tintinnabule, (...). On connaît ici, surtout, la béatification de la paix, dans un silence que le doux bruit des eaux rend musical. ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1963, page 253. B.— Emploi transitif. Chantonner une chanson, une rengaine, une romance, les vêpres; chantonner doucement, tout bas; chantonner entre ses dents. Il se mit à chantonner des airs d'opérette et de café-concert jusqu'à Paris afin d'étourdir sa pensée (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, L'Épreuve, 1889, page 1124 ). Remarque : On rencontre dans la documentation chantonnant, ante, participe présent et adjectif. Qui chantonne. Elle [Mademoiselle] nous rentre difficilement à l'hôtel, sautillantes et chantonnantes sous la lune (COLETTE, Claudine à l'école, 1900, page 216). Par métonymie Qui se chantonne. Il s'entendait chuchoter en lui-même comme une chantonnante litanie : « Bouge pas, Raboliot... Bouge pas, mon gars... » (MAURICE GENEVOIX, Raboliot, 1925, page 108). DÉRIVÉS : Chantonnement, substantif masculin. Action de chantonner; air chanté à demi-voix. Un chantonnement aux lèvres. Attesté comme néologisme par Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse). Par métaphore. Le chantonnement de l'eau, de la source; le chantonnement de l'ascenseur, d'une bouillotte, d'un gaz, d'un moustique. La source, roulant sur les cailloux, continuait son chantonnement mélancolique (ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 90 ).