travaillé pour Oncle Shmiel.
Publié le 06/01/2014
Extrait du document
«
Stas
avait alors étéjeté dans unecellule delaGestapo etbattu pendant deuxjours.
Lorsqu'il
était finalement rentré,ilétait tellement méconnaissable quesafemme s'étaitévanouie.
Peu
de temps après,craignant poursavie, Stas Latyk avaitdisparu danslaforêt.
Lydia, samère et
son frère, Mikhailo, avaientapprisplustard qu'il avait rejoint lesRusses etqu'il était revenu à
Bolekhiv aprèslaguerre, maisàce moment-là safamille étaitpartie enAmérique etpour une
raison quelconque, parcequelemonde étaitcequ'il était alors, etàcause d'autres choses
encore, ilsne l'avaient jamaisrevu.
J'ai aussi appelé Michael Latyk,quiestaujourd'hui lenom deMikhailo, lefils deStas.
Ilvit au
Texas.
Ilaété très chaleureux lorsquejel'ai appelé, àl'improviste, lelendemain dujour où
j'avais parléàsa sœur, etila dit que oui,bien sûr,ilserait heureux departager sessouvenirs de
son père, delaguerre, detout.
Ilaconfirmé ceque Lydia m'avait ditausujet delagrande
amitié deson père etde Shmiel, ajoutant seulement quelesdeux hommes s'affrontaient
régulièrement, ils'en souvenait trèsclairement, dansdesmatchs delutte.
De
lutte ?
J'étais impatient depouvoir raconter çaàma mère.
De quoi d'autre sesouvenait-il ?ai-je demandé.
C'étaitdurpour lui,a-t-il répondu :il était un
petit garçon, c'étaituneépoque horrible, ilavait vudes choses atroces.
Ilétait dans lafoule qui
s'était rassemblée devantleDom Katolicki, cettenuitd'octobre :il avait vudes gens alignés
contre lemur etabattus.
Ilyavait euun jour dejuin oùilétait dehors, àmanger descerises
dans unarbre, quand ilavait soudain entendu descoups defeu etvu des gens abattus en
pleine rue.Après ça,iln'avait paspumanger pendant troisjours.
Ilavait vud'autres choses
encore.
Unefemme, enceinte desix ousept mois, blessée, demandant àvoir undocteur, un
docteur.
Etpuis, ilyavait eulafois où,après unedesgrandes Aktionen, il
avait vuun garçon
de son âge quiavait prisune balle dansl'épaule droitependant larafle – Non,
attendez, c'était
l'épaule gauche,ilpouvait encorelevoir dans satête – mais avaitréussi àsurvivre.
Ilse
souvenait d'avoirvucegarçon quatrejoursplustard, assisdevant unebarrière du Lager.
Il
était enfait assis aupied delabarrière, sesouvenait Michael,toutgonflé parlafaim, etil
prenait...
Sa voix s'est brisée etila commencé àsangloter.
Je suis désolé, jesuis désolé.
Jene peux pasledire.
Ça va, ai-je ditsur leton que jeprends pourm'adresser parfoisàmes enfants.
Prenezvotre
temps, respirez.
Il apris une longue inspiration etdit, Ilprenait...
Sa voix s'est brisée denouveau.
Jen'arrivais pasàimaginer lachute deson histoire, maisassisà
mon bureau, jeme suis rendu compte quejeserrais lecombiné sifort que j'avais lapaume de
la main trempée desueur.
Finalement, MichaelLatyk,encejour d'août 2005auTexas, alonguement inspiréetdit, Ilétait
assis là,gonflé parlafaim, aupied delabarrière, etilprenait lespoux qu'ilavait surlecorps et
les mangeait.
Puis ila ajouté, Jesuis désolé, jene peux plusparler deces choses-là.
J'ai approuvé delatête etjeme suis souvenu quej'étais autéléphone.
Oui,ai-je dittout
doucement, vousm'avez ététrès utile, j'apprécie beaucoup quevous m'ayez ditces choses, ma
famille etmoi sommes vraiment reconnaissants....
»
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