tournai mon arme vers McKinnon et lui mis une balle dans la tête.
Publié le 06/01/2014
Extrait du document
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47
Tess
meregardait commesije venais d’étrangler sonchat.
Non,plutôt comme sije l’avais coupéen
morceaux etjeté dans unmixer.
Unregard quejen’oublierai jamais.
Elle garda lesilence, pendant delongues minutes.
J’étaisàla torture.
Jene disais rien,moinon plus.
J’attendais simplement qu’elledigèrecequ’elle venaitd’entendre.
Au bout d’unmoment, lesilence étaitdevenu insupportable.
— Dis-moi quelque chose,fis-je,trèsdoucement.
Tess soupira aveclassitude.
Elleparla enfin, presque àvoix basse.
— C’est justeque… jene… c’estladeuxième foisenune semaine quetume balances destrucs deton
passé, etça… jene peux pascroire quetune m’en aiesjamais parlé…
Il yavait deladouleur danssesyeux.
Etjedétestais cela,carj’en étais responsable.
— Je n’en suispasparticulièrement fier.
— Quand même…
— Je… jeme dégoûtais.
J’aidumal àvivre avec l’idée d’avoir faitcela.
Etjene voulais pasteperdre non
plus, àcause deça.
Je laregardais, maintenant, etjen’étais passûrque nous nousenremettrions.
Elle n’essaya mêmepasdeme contredire, cequi nem’avançait guère.Ellesecontenta dedétourner le
regard, hochant latête, l’airrésolue, commesielle cherchait quelquechose–n’importe quoipour limiter les
conséquences deladispute.
— Pourquoi était-ilsiimportant del’arrêter ?Quelle estcette drogue surlaquelle iltravaillait ?
Je fronçai lessourcils.
C’étaitcequi rendait lasituation encorepire.
— Nous nel’avons jamaistrouvée.
Sonsecret adisparu aveclui.Etavec Navarro, jepense.
Mais
quelqu’un leveut, cesecret, quelqu’un quiestprêt àtout.
Je luiparlai deceque j’avais lusur McKinnon aprèsnotreretour duMexique.
J’avaischerché àen savoir le
plus possible àson sujet.
C’était devenu uneobsession.
J’avaismislamain surledossier quelaDEA avait
constitué surlui,etj’avais menéquelques investigations demon côté.
McKinnon étaitunhomme tranquille, modesteetrespecté, anthropologue etethnopharmacologue en
Virginie duNord.
Après avoirenseigné pendantdesannées àPrinceton (dontilétait diplômé) etàl’université
de Hawaii àManoa, ilavait obtenu delaNational Geographic Societyunebourse luipermettant d’allerétudier
les Indiens derégions reculées d’Amérique centraleetd’Amérique duSud etl’usage médical qu’ilsfaisaient de
certaines plantes.Durantsesvoyages, ilchercha lesremèdes traditionnels dontlesecret setransmettait
oralement d’unguérisseur àl’autre, eten conçut unefascination croissante.
Ils’était transformé enchasseur de
remèdes etdemeura quelquetempsdanscertaines tribusisolées del’Amazonie etdes Andes afind’établir la
nomenclature desplantes qu’ilsutilisaient, finançantsesprospections successivesendonnant desconférences
et en vendant articlesetreportages photographiques àdes journaux etdes magazines.
Sa vie etson œuvre avaient fusionné, etiln’avait nifemme nienfants.
— Comment a-t-ilfinipar découvrir unesuperdrogue ?demanda Tess.
Je luirappelai quedenombreuses cultures,surtoutenExtrême-Orient, considèrentquelecorps etl’esprit
forment untout, contrairement àce que prétend lamédecine occidentale.
Onnepouvait, selonelles,soigner
l’un sans soigner l’autre.J’avais découvert queleschamans amazoniens poussaientcettelogique àun niveau
plus élevé encore.
Ilscroyaient qu’unevraieguérison impliquait lecorps, l’esprit etl’âme.
Certains croyaient
que lesmaladies ducorps etles maladies mentales étaientcausées pardes esprits néfastes, queceux-ci
devaient êtreneutralisés grâceàdes rituels religieux quiimpliquaient souventlaprésence desubstances
psychoactives –des hallucinogènes commel’ayahuasca, dontilsse servaient poursoigner aussibienla
dépression quedescancers métastasés.
Pourunhomme commeMcKinnon, quiétudiait lesremèdes
administrés parlesguérisseurs etles chamans, çasignifiait qu’ilfallait apprendre etcomprendre lespropriétés
des concoctions quelesguérisseurs avaientmisesaupoint toutaulong dessiècles, etdes plantes
psychoactives qu’ellescontenaient.
— La quête deMcKinnon impliquaitqu’ilparticipe àdes rituels religieux etqu’il prenne toutessortes
d’hallucinogènes, dis-jeàTess.
Unjour, sontravail amis cette drogue surson chemin.
— Vous nesavez pasoùill’a découverte, avecquelle tribu?
— Non.
Etilest évident queNavarro nelesavait pasnon plus.
Pasplus quecelui quicourt après,
maintenant, qu’ils’agisse deNavarro oudequelqu’un d’autre.
— Mais ilest clair queceproduit estvraiment puissant… sansquoiilsne feraient pastout cela, cinqans
plus tard, non?Peut-être as-tufaitcequ’il fallait… Peut-être… peut-êtreques’ilavait vécu, leschoses seraient
bien pires, àl’heure qu’ilest…
Michelle avaitditlamême chose.
J’essayais dem’en persuader depuisdesannées, etlefait d’entendre
Tess lerépéter… ily avait peut-être duvrai.
Encet instant précis,j’étaisheureux queTess soitencore àmes
côtés.
—Mais alors, qu’est-ce quec’est ?demanda-t-elle.
Etcomment ceproduit aurait-il pusupplanter tousles
autres ?.
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