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Souvenez-vous, on l'a vu passer déjà lors du chapitre traitant de la bataille de Bouvines.

Publié le 06/01/2014

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Souvenez-vous, on l'a vu passer déjà lors du chapitre traitant de la bataille de Bouvines. Il était ce jeune candidat au trône impérial que soutenait discrètement Philippe Auguste. Il appartient, du côté de son père, à la grande famille Hohenstaufen et sera le dernier empereur de cette dynastie. Il est normand par sa mère, c'est pour ça qu'il est élevé à Palerme : dans la première moitié du xie siècle, un petit seigneur du Cotentin a enlevé la Sicile aux Arabes, et ses descendants y ont bâti un royaume - on l'appelle le royaume normand de Sicile. Ils le gouvernent toujours avec des principes de tolérance religieuse envers chacun, ce qui est rare à l'époque. De la Sicile normande, les musulmans n'ont pas été chassés. Chacun peut y pratiquer librement sa religion et Frédéric est l'héritier de ce principe. Il parle latin, sicilien, grec, arabe, normand, il aime toutes les civilisations, favorise les arts et la science et est fou de chasse au faucon - sur laquelle il a écrit un précieux traité. Le pape, après avoir lâché Otton, le vaincu de Bouvines, a fait son élection, mais leur belle alliance est de fort courte durée : rivalité de territoires dans le Sud de l'Italie, conflits de pouvoir comme il y en eut tant. L'empereur, comme bien d'autres avant lui, sera excommunié. Il le sera même par deux fois mais il s'en fiche bien. Il passe pour un des esprits les plus libres de son temps, et l'honorable Malet-Isaac, le plus classique des manuels d'histoire, nous dit qu'il « affirmait que Moïse, Jésus et Mahomet étaient trois imposteurs », ce qui semble presque irréel pour l'époque. Quoi qu'il en soit, on est sûr que la religion le souciait assez peu. C'est au moment même où il est excommunié qu'il se décide à une entreprise qu'il a repoussée dix fois : monter une croisade. La sienne sera la sixième (12281229). Il la mènera avec des méthodes qui scandaliseront les bons chrétiens du temps. Pour récupérer Jérusalem, ce à quoi personne n'est parvenu avant lui, il refuse de combattre et passe par la diplomatie. Il signe avec le successeur de Saladin le traité de Jaffa (1229), qui est une parfaite réussite. L'accord lui vaut même de pouvoir être couronné roi de Jérusalem. L'histoire rapporte qu'une seule chose l'ennuya, lors de la cérémonie : par courtoisie, son ami le sultan avait demandé aux muezzins de la Ville sainte de ne pas chanter la prière et cela déplut à l'empereur. Il voulait qu'à Jérusalem on continuât à entendre « la langue chaude des Arabes » qui lui rappelait son enfance. Jusqu'à sa mort à Lucera, la ville qu'il avait fondée dans le sud de l'Italie, sa garde, ses soldats furent musulmans. Après sa disparition, faute d'héritier, son beau royaume de Sicile et d'Italie du Sud passera pour un temps à des Français, le frère puis le neveu de Saint Louis, de la famille d'Anjou. Ils feront massacrer tout le monde. 1 Je conseille tout particulièrement 2 JC Lattès, 1983 ; J'ai lu, 1999. Les Croisades, compilation des articles de la revue L'Histoire, « Point », Le Seuil, 1988. 10 Rachi Un vigneron nommé Salomon Avec les rois et les batailles, on usait naguère d'un autre bon moyen de faire entendre les grandeurs de l'histoire de France aux enfants des écoles : le culte des grands hommes. Sur un plan pédagogique, il a ses vertus. J'avoue que, si j'étais instituteur, pour faire comprendre à mes élèves la richesse et la complexité de notre Moyen Âge, je ne manquerais certainement pas d'évoquer la vie d'un personnage remarquable et trop peu connu de nos contemporains : le rabbin Salomon, fils d'Isaac, « Rabbi Shlomo Its'haqi », celui que par tradition on ne désigne qu'en contractant ce nom. Cela donne Rachi. Notre homme (né en 1039 ou 1040 et mort en 1104 ou 1105) vécut dans la belle ville de Troyes, célèbre pour ses foires commerciales et située en Champagne. Comme tous les Champenois, il parlait un dialecte français. C'est en partie dans cette langue qu'il écrivit une oeuvre considérable, des commentaires irremplaçables visant à expliquer, à mieux comprendre, un des grands livres de sa religion, le Talmud. Par ailleurs - la littérature, aujourd'hui comme hier, a du mal à nourrir son homme -, il avait un métier très lié à sa Champagne natale : il vivait du produit de ses vignes. Oui, si j'étais instituteur, je serais content et fier d'apprendre à mes petits élèves que près de mille ans avant leur naissance, on pouvait croiser à Troyes, en Champagne, un grand écrivain de langue française, juif et vigneron. Repères - 797 : Isaac le Juif envoyé par Charlemagne auprès d'Haroun al-Rachid - v. 1040-1104 : vie et mort de Rachi - 1215 : quatrième concile de Latran, intensification de la lutte contre les hérésies et mesures de ségrégation contre les Juifs - 1348-1349 : Grande Peste ; massacre de nombreux Juifs, accusés d'avoir empoisonné les puits - 1394 : expulsion des Juifs du royaume de France Pendant longtemps, dans les livres d'histoire de notre pays, des Juifs, on ne parlait pas. Ou plutôt, on finissait par en parler lorsqu'ils apparaissaient miraculeusement et fort tard, avec l'affaire Dreyfus. Il fallait attendre les malheurs du pauvre capitaine accusé à tort d'avoir trahi son pays pour découvrir une réalité presque jamais évoquée dans le reste des manuels : il y avait donc des Juifs en France. Depuis quelques décennies, on a voulu remédier à cet oubli, et on a commencé à parler des Juifs au Moyen Âge sous un autre angle : celui de leur persécution. Il y a de quoi dire, en effet. L'antijudaïsme est une réalité de la chrétienté médiévale. Un spécialiste du haut Moyen Âge comme Bruno Dumézil fait remonter à Dagobert une première grande tentative d'en finir avec ceux qui étaient alors les derniers non chrétiens de la Gaule mérovingienne, en les forçant à la conversion. De son côté des Alpes, le roi des Lombards, écrit l'historien, les força à choisir « entre le glaive et l'eau du baptême » et le roi des Wisigoths d'Espagne chercha à les réduire en esclavage. Triste période. D'autres, pires encore, suivront. On a parlé, déjà, des violences terribles commises contre les Juifs en 1095, partout où ont déboulé ces foules fanatisées qui partaient à la première croisade. Délire eschatologique qui faisait croire que la mort des « perfides » hâterait le retour tant attendu du Messie ? Ou folie de troupes tellement désireuses d'en finir avec les « infidèles » qu'elles se firent la main sur les premiers infortunés rencontrés en chemin ? On discute toujours entre spécialistes pour connaître les raisons profondes de cette hystérie collective. On est sûr que des milliers de gens en furent les victimes, les Juifs de Rouen et surtout ceux de la vallée du Rhin, de Cologne, de Mayence. Bientôt, on impute aux fils d'Israël des forfaits imaginaires que toute l'Europe chrétienne tiendra pour aussi vrais que la résurrection du Seigneur et le bleu de la robe de la Sainte Vierge : ce sont les accusations de « crimes rituels », ces rapts d'enfants dont les Juifs se rendraient coupables aux alentours de Pâques pour leur faire subir mille tortures, comme « ils » en ont fait subir au Christ, et peut-être même les manger. La première accusation est attestée à Norwich, en Angleterre, vers 1150, et concerne l'enlèvement d'un certain petit Guillaume. À Pontoise, un petit Richard aurait subi le même sort, les accusations sont identiques. On en retrouvera un peu partout. Lors des massacres de 1095, les évêques souvent, les seigneurs parfois font ce qu'ils peuvent pour sauver des populations qui sont de leurs villes et de leurs villages depuis des siècles. L'empereur Henri IV signe des textes qui permettent aux Juifs de reprendre leur religion, car aucune conversion ne saurait être valide qui ait été imposée par la force. Au milieu du xiie, saint Bernard de Clairvaux, au moment des massacres déclenchés au début de la deuxième croisade, celle qu'il a prêchée lui-même, se met en colère : « Pourquoi tourner votre fureur contre les Juifs ? Ils sont l'image vivante de la passion du seigneur. » En d'autres termes, il ne s'agit pas d'aimer les Juifs puisqu'on sait qu'« ils » ont tué le Christ, mais c'est précisément parce qu'ils sont les témoins vivants de ce crime affreux qu'il ne faut pas les faire disparaître. C'est alors la position officielle de l'Église, elle est un peu alambiquée, c'est indéniable, mais elle a au moins un côté appréciable : elle pousse nombre d'ecclésiastiques à s'opposer aux exactions. Pourtant, peu à peu, les autorités vont elles aussi déchaîner la haine. En 1182, Philippe Auguste avait déjà chassé les Juifs de ses terres, ce qui lui avait permis de leur voler leurs biens, mais il les avait rappelés en 1198, se rendant compte qu'ils lui rapportaient plus d'argent quand il pouvait les écraser d'impôts. Le contexte général du début du xiiie siècle tend les choses un peu plus. L'époque est à la lutte contre les hérésies, à l'idée d'une domination sans partage du christianisme. Au quatrième concile de Latran (en 1215), l'Église décide de faire porter aux Juifs des signes distinctifs, pour qu'on ne les confonde plus avec les chrétiens, ici ce sera un chapeau, là la couleur jaune, ailleurs un insigne représentant les tables de la Loi. Saint Louis, on l'a écrit déjà, impose la rouelle, une pièce ronde de tissu. C'est lui aussi qui organise le procès public du Talmud (en 1240), le grand livre de la foi. Il a ouï dire que ce texte comportait des offenses aux chrétiens, il convient donc de le juger. Courageusement, des rabbins vont le défendre. Leur cause était évidemment perdue d'avance. Le Talmud et bien d'autres manuscrits précieux sont brûlés publiquement en 1242. Et peu à peu la situation des hommes, des femmes, des familles qui vivaient dans le royaume depuis des temps immémoriaux se précarise. De plus en plus de métiers leur sont interdits. Philippe le Bel les expulse à nouveau d'un royaume devenu bien plus vaste qu'il n'était un siècle plus tôt. Plus de 100 000 personnes, dit-on, doivent fuir dans la douleur, les pleurs, l'effroi. C'est une catastrophe pour le pays, qui perd des forces vives, et pour les exilés qui sont chassés de terres où ils vivaient depuis des siècles. Louis X les rappelle, mais sous conditions et peu ont le courage de réaffronter des lieux devenus si inhospitaliers. Le xive siècle qui s'ouvre est le pire. Il est celui de la Grande Peste, et dans ce contexte de panique les superstitions se déchaînent. Maintenant on accuse les Juifs d'empoisonner les puits : ils tuent bien les enfants à Pâques, pourquoi pas les pauvres paysans qui cherchent à boire ? Le pape essaie de démonter cette accusation en en montrant l'absurdité : pourquoi accuser les Juifs d'avoir propagé un mal dont ils meurent eux aussi ? Ses paroles portent peu. L'époque est sourde à tout argument, surtout les plus rationnels. En 1394 enfin, sur ordre du roi Charles VI, les Juifs sont définitivement expulsés de ce qui est maintenant la France. Beaucoup iront se réfugier en Alsace, qui est une terre d'Empire, ou en Provence, qui l'est aussi. Hélas, la Provence devient française à la fin du xve, il faut partir à nouveau. Certains trouveront refuge dans les États du pape, ces quelques communes autour d'Avignon. Les pontifes y protègent leur vie, mais quelle vie ? Des existences rendues misérables, dans les carrières, ces quartiers où nul n'a le droit d'entrer ou de sortir après la tombée du jour, et où presque tout leur est interdit. L'enseignement du mépris À bien des égards, c'est vrai, l'histoire du judaïsme médiéval en Europe est une sombre histoire. À l'époque, sur notre continent, seule la Pologne, dont les rois accueillent ceux que les croisés ont pourchassés, fait preuve de tolérance, et l'Espagne musulmane, bien sûr, qui se conforme à l'usage du monde islamique : les gens du Livre - Juifs et chrétiens - sont soumis à un régime d'impôt spécial, ils ne sont pas considérés comme des égaux des musulmans, ils sont soumis à certaines mesures discriminantes qui nous apparaissent aujourd'hui choquantes, mais au moins ils sont protégés. Partout ailleurs, et tout particulièrement en France et en Angleterre, la persécution est la règle. On a évidemment raison de rappeler ce passé détestable. D'abord, il aide à comprendre les racines lointaines de l'antisémitisme, ce fléau du xxe siècle, même s'il est d'une structure différente : au Moyen Âge, l'obsession est religieuse, nul ne parle encore de « race » juive, comme le feront les nazis. Les rois, l'Église y ont leur part, dispensant ce que le grand historien Jules Isaac a appelé « l'enseignement du mépris », c'est-à-dire cette haine officialisée et sciemment répandue. Les enfants disparus, Guillaume de Norwich et Richard de Pontoise, ont été canonisés comme « martyrs des Juifs » peu après leur mort, et jusqu'au milieu du xxe siècle on trouvait tout naturel d'en célébrer le culte. Il faudra attendre le grand concile de Vatican II, c'est-à-dire le début des années 1960, pour que cette théologie soit enfin abandonnée. Cette histoire est riche aussi pour ce qu'elle nous enseigne des rouages de toute forme de racisme. Prenons la figure classique du Juif usurier, ce Juif qui « par sa race » aurait forcément un goût immodéré et une connaissance particulière de l'or, de l'argent. Léon Poliakov, dans son Histoire de l'antisémitisme1, le grand livre classique sur la question, explique comment on en est arrivé là. De nombreux Juifs, à un moment donné de l'histoire, sont devenus prêteurs pour une raison fort simple : tous les autres métiers leur avaient été interdits les uns après les autres. Il explique aussi que, contrairement à ce que croient les gens qui ne l'ont pas étudié, le judaïsme était tout aussi opposé à l'usure que le christianisme ou l'islam. Mais comment condamner un métier quand il est devenu une nécessité vitale ? Les rabbins n'ont jamais accepté l'usure. Ils s'y sont résolus, nuance. On peut expliquer de la même façon la figure du « Juif errant », ce sans-patrie éternel, incapable de se fixer : bien sûr, les Juifs du Moyen

« 10 Rachi Un vigneron nomméSalomon Avec lesrois etles batailles, onusait naguère d’unautre bonmoyen defaire entendre lesgrandeurs del’histoire de France auxenfants desécoles : leculte desgrands hommes.

Surunplan pédagogique, ila ses vertus.

J’avoue que, sij’étais instituteur, pourfairecomprendre àmes élèves larichesse etlacomplexité denotre Moyen Âge,je ne manquerais certainement pasd’évoquer lavie d’un personnage remarquable ettrop peuconnu denos contemporains : lerabbin Salomon, filsd’Isaac, « RabbiShlomo Its’haqi », celuiquepartradition onnedésigne qu’en contractant cenom.

Celadonne Rachi. Notre homme (néen1039 ou1040 etmort en1104 ou1105) vécutdanslabelle villedeTroyes, célèbre pourses foires commerciales etsituée enChampagne.

CommetouslesChampenois, ilparlait undialecte français.

C’esten partie danscette langue qu’ilécrivit uneœuvre considérable, descommentaires irremplaçables visantàexpliquer, à mieux comprendre, undes grands livresdesareligion, leTalmud.

Parailleurs –la littérature, aujourd’hui comme hier, adu mal ànourrir sonhomme –,ilavait unmétier trèsliéàsa Champagne natale :ilvivait duproduit deses vignes.

Oui,sij’étais instituteur, jeserais content etfier d’apprendre àmes petits élèves queprès demille ans avant leurnaissance, onpouvait croiseràTroyes, enChampagne, ungrand écrivain delangue française, juifet vigneron.

Repères – 797 : IsaacleJuif envoyé parCharlemagne auprèsd’Haroun al-Rachid – v. 1040-1104 : vieetmort deRachi – 1215 : quatrième conciledeLatran, intensification delalutte contre leshérésies etmesures deségrégation contrelesJuifs – 1348-1349 : GrandePeste ;massacre denombreux Juifs,accusés d’avoirempoisonné lespuits – 1394 : expulsion desJuifs duroyaume deFrance Pendant longtemps, dansleslivres d’histoire denotre pays,desJuifs, onneparlait pas.Ouplutôt, onfinissait par en parler lorsqu’ils apparaissaient miraculeusement etfort tard, avecl’affaire Dreyfus.

Ilfallait attendre les malheurs dupauvre capitaine accuséàtort d’avoir trahisonpays pour découvrir uneréalité presque jamais évoquée danslereste desmanuels : ilyavait donc desJuifs enFrance.

Depuisquelques décennies, onavoulu remédier àcet oubli, eton acommencé àparler desJuifs auMoyen Âgesous unautre angle : celuideleur persécution. Il ya de quoi dire, eneffet.

L’antijudaïsme estune réalité delachrétienté médiévale.

Unspécialiste duhaut Moyen Âge comme BrunoDumézil faitremonter àDagobert unepremière grandetentative d’enfiniravec ceux qui étaient alorslesderniers nonchrétiens delaGaule mérovingienne, enles forçant àla conversion.

Deson côté des Alpes, leroi des Lombards, écritl’historien, lesforça àchoisir « entre leglaive etl’eau dubaptême » etleroi des Wisigoths d’Espagne cherchaàles réduire enesclavage.

Tristepériode. D’autres, piresencore, suivront.

Onaparlé, déjà,desviolences terriblescommises contrelesJuifs en1095, partout où ont déboulé cesfoules fanatisées quipartaient àla première croisade.Délireeschatologique quifaisait croire que lamort des« perfides » hâteraitleretour tantattendu duMessie ? Oufolie detroupes tellement désireuses d’en finiravec les« infidèles » qu’ellessefirent lamain surlespremiers infortunés rencontrés enchemin ? On discute toujours entrespécialistes pourconnaître lesraisons profondes decette hystérie collective.

Onest sûr que des milliers degens enfurent lesvictimes, lesJuifs deRouen etsurtout ceuxdelavallée duRhin, deCologne, de Mayence. Bientôt, onimpute auxfilsd’Israël desforfaits imaginaires quetoute l’Europe chrétienne tiendrapouraussi vrais que larésurrection duSeigneur etlebleu delarobe delaSainte Vierge : cesont lesaccusations de« crimes rituels », cesrapts d’enfants dontlesJuifs serendraient coupablesauxalentours dePâques pourleurfaire subir mille tortures, comme« ils »enont faitsubir auChrist, etpeut-être mêmelesmanger.

Lapremière accusation est attestée àNorwich, enAngleterre, vers1150, etconcerne l’enlèvement d’uncertain petitGuillaume.

ÀPontoise, un petit Richard auraitsubilemême sort,lesaccusations sontidentiques.

Onenretrouvera unpeu partout. Lors desmassacres de1095, lesévêques souvent, lesseigneurs parfoisfontcequ’ils peuvent poursauver des populations quisont deleurs villes etde leurs villages depuisdessiècles.

L’empereur Henri IVsignedestextes qui permettent auxJuifs dereprendre leurreligion, caraucune conversion nesaurait êtrevalide quiaitété imposée par laforce.

Aumilieu duxiie , saint Bernard deClairvaux, aumoment desmassacres déclenchés audébut dela deuxième croisade,cellequ’ilaprêchée lui-même, semet encolère : « Pourquoi tournervotrefureur contre les Juifs ? Ilssont l’image vivante delapassion duseigneur. » End’autres termes,ilne s’agit pasd’aimer lesJuifs puisqu’on saitqu’« ils » onttuéleChrist, maisc’estprécisément parcequ’ilssontlestémoins vivantsdececrime. »

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