Sa vie à grands traits L'homme est une force de la nature, un géant pour son temps.
Publié le 06/01/2014
Extrait du document
«
contre
lesSlaves.
En796, ilvainc lesAvars, unpeuple païensédentarisé autourduDanube, etilrentre aupalais en
traînant derrière luil’immense trésordesvaincus : deschariots entiersployant souslestonnes d’or.Cette fortune
lui servira àfinancer d’autres campagnes.
Leurénumération deviendraitfastidieuse.
Jadis,leschroniqueurs
s’amusaient parfoisàsouligner lecôté extraordinaire del’année 790.Parmi lesquarante-six quedura lerègne de
Charlemagne, c’estlaseule quinecompte aucunebataille.
Une deces guerres finirapartourner chezluiàl’obsession : cellemenée contrelesSaxons.
Cepeuple installé au
nord del’actuelle Allemagne avaitauxyeux duroi des Francs unimmense défaut :ilétait païen.
Illui fallut dix-huit
expéditions ettrente-deux ans decampagnes pourlesoumettre etleconvertir.
Etàquel prix ! Massacres,
déportations demasse, autantd’horreurs quiconduiraient aujourd’huiceluiquiyeut recours devantleTribunal
pénal international.
Lorsd’une seuleexpédition, dit-on,lestroupes franques firentpérir4 500 malheureux,
hommes, femmes,enfants,coupables duseul crime derefuser d’abjurer lesdieux quiétaient lesleurs.
Charlemagne n’enadorait qu’un.
Voilà sonautre face.Ilest sur terre pourservir leChrist, ilveut bâtir ici-bas unepréfiguration delacité céleste.
Cette route versleparadis, onvient delevoir, passe parfois pardes chemins quirappellent l’enfer.Onnepeut la
réduire àcela.
Sous sonrègne alieu unvaste mouvement d’organisation del’État, derénovation delaculture, de
développement économiqueaussi,quel’onappelle la« renaissance carolingienne ».
C’estaunom desafoi que
Charlemagne enest l’instigateur.
AdorerDieu,pourcegrand roi,c’est ordonner lemonde.
L’ample espaceimpérial
est structuré, gouvernéparlescélèbres missi
dominici (littéralement
les« envoyés dumaître », toujourspar
deux, unévêque etun laïc), lescomtes (de comes ,
le compagnon del’empereur), lesducs (dulatin dux ,
celui
qui conduit, lechef), lesmarquis (quitiennent les marches ,
c’est-à-dire lespetites provinces tamponsqui
protègent ledomaine auxfrontières, commela« marche del’Est », quitient lafrontière versleDanube, et
deviendra l’Autriche).
Onfait venir àla cour palatine quantité delettrés, quipeuvent régénérer lapensée
théologique etprotéger laculture.
L’Anglo-Saxon Alcuinestleplus célèbre.
Onfrappe unemonnaie d’argentqui
sert àfaciliter lecommerce.
Lescopistes mettent aupoint uneécriture pluslisible quecelles quiprécédaient.
On
l’appellera la« caroline ».
Etcomme aucunécolier nel’ignore, lechef desFrancs relance l’organisation de
l’enseignement, dispenséaupalais lui-même oudans lesmonastères.
Ceque l’onditmoins danslesécoles –tant
mieux, c’esttropimmoral –,c’est qu’iln’ajamais réussiàapprendre àlire niàécrire convenablement lui-même,et
que cela nel’apas empêché demonter haut.Trèshaut.
L’homme adonc leglaive dansunemain, lacroix dansl’autre, etilrègne surundomaine quicouvre lamoitié de
l’Europe.
Pourbiendesgens dans sonentourage, celarappelle destemps quel’onavait tropvitecrurévolus.
Ilne
manque queletitre.
C’est lepape quilelui donnera.
Commenaguère undeses prédécesseurs l’avaitfaitauprès
de Pépin, lepontife estvenu àPaderborn, oùdemeure alorsnotre roides Francs, implorer del’aide contre ses
rivaux.
Ilne s’agit plusdelutter contre lesLombards, quisont vaincus, maisdelesortir dessombres querelles
entre lesgrandes famillesromaines quigèrent lescandidatures autrône desaint Pierre.
Charlemagne acceptede
l’appuyer.
Quelquetempsplustard, ilse rend àRome pours’assurer queplus riennelemenace.
Etdans
l’ancienne capitaled’Occident, danslanuit deNoël del’an 800, alors qu’ils’agenouille pourprier, lesuccesseur de
saint Pierre dépose surson front souverain unecouronne oubliéedepuistroissiècles.
Trèsexactement troiscent
vingt-quatre ans aprèsladéposition dupetit Romulus Augustule parunroi barbare, unautre roibarbare relèveà
Rome ladignité impériale.
Ilétait roides Francs etdes Lombards, ildevient enoutre « Charles, grandetpacifique
empereur, gouvernant l’empiredesRomains ».
Les
vicissitudes delapostérité Brossée
àgrands traits,telleestdonc lavie dugrand Charles.
Lepoint quinous importe maintenant estde
s’interroger surlesinterminables vicissitudesdesapostérité.
À dire vrai, pour cequi concerne notrecadre national toutaumoins, lesconceptions ontradicalement changé
récemment.
Pendantlongtemps, vuedeFrance, l’affaire étaitvitepliée : Charlemagne étaitannexé purement et
simplement.
Onenfaisait undenos rois, aussi sûrement qu’Henri IV ouLouis XV.
Etcela remonte àloin.
Onvient
de mentionner la Chanson
deRoland ,
la plus belle deschansons degeste duMoyen Âge,leplus ancien texte
littéraire français.Sonapport ànotre littérature estimmense, sonrapport àla réalité historique estplus élastique.
Les montagnards basquesquiont attaqué l’arrière-garde franqueauviiie
siècle sontdevenus troissiècles plus
tard deperfides Sarrasins.
Charlesestdevenu lecélèbre « empereur àla barbe fleurie », quandiln’était alorsque
roi, etque toutes lesmonnaies deson époque lereprésentent soitglabre, soitmoustachu.
Ettout naturellement,
on luifait gouverner leroyaume de« France ladouce ».
Lepli est pris, ilfaudra longtemps pours’endéfaire.
Dans
la galerie desBatailles duchâteau deVersailles, parexemple, dontleroi Louis-Philippe, au
xixe
siècle, avait
demandé qu’ellesoitornée detoiles célébrant touteslesgrandes victoires del’histoire deFrance, oncroise parmi.
»
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