ruine, écrit-il, ils ont été corrigés.
Publié le 06/01/2014
Extrait du document
«
mort,
ilétait resté drôle :lorsqu'elle avaitouvert lecoffre contenant sespapiers, elleavait
trouvé unenote, écrite indubitablement delamain demon grand-père, quisavait quemamère
ne lirait cette notequ'àsamort – « Maintenant Marlene,commençait-elle, tuvas cesser de
pleurer parcequetusais àquel point tues moche quandtupleures... »).
Commeellel'avait fait
pour samère, elleadonné laplupart deses affaires àdes organisations caritativesjuives,mais
il yavait aussi denombreuses chosesquiavaient unintérêt privéspécifique etune importance
pour lafamille, qu'ellearapportées àLong Island.
Parmi ceschoses, ilyavait, parexemple, lelivre d'un bleudélavé, intitulé Sefer
HaZikaron
LeKedoshei Bolechow, le
« Livre-mémorial desmartyrs deBolechow ».
Enlevoyant, cejour
d'été 1980, jeme suis souvenu del'avoir vudans sonappartement unjour, desannées
auparavant, lorsquej'étaisvenuseulluirendre visite,j'avais quinze ansàce moment-là et
j'étais déjàenquelque sortel'historien officieldelafamille, cedont mongrand-père tiraitune
grande fierté,indépendamment dufait qu'il aimait metaquiner àpropos demes questions
importunes.
Aucours decette visite, ilavait voulu quejel'aidasse àfaire letri « des choses
inutiles » dansunequantité devieilles boîtes,comme ilavait dit,etj'étais restéassisàcôté de
lui pendant desheures, unjour, jetant leschoses qu'ilmetendait – des paquets delettres
entourées d'élastiques oudeficelle, devieux permis deconduire, desarticles du Reader's
Digest qu'il
avait découpés – dans unegrande poubelle decuisine, doublée d'unsacen
plastique blanc.Aun moment donné,ilétait alléaux toilettes etj'avais rapidement mislenez
dans undes paquets delettres, quisetrouvait êtresacorrespondance avecsatroisième
épouse, unefemme quis'appelait Alice.J'avais parcouru rapidement leslettres etune phrase
m'avait sautéauxyeux – Franchement,
jeme fiche detes 400000 dollars,j'aidel'argent àmoi (j'avais
supposé naturellement quecette missive appartenait àla période deleur divorce).
Je
m'en veux, aujourd'hui, denepas avoir fourré toutlepaquet dansmavalise.
Mongrand-père
n'aurait jamaisremarqué.
Maisjesuis aussi conscient dufait que, àce moment-là, jene
m'intéressais pasaux mariages demon grand-père aprèslamort inattendue dema grand-
mère, parcequejeconsidérais quec'était del'histoire « récente » et,par conséquent, sans
intérêt réel.Evidemment, sonmariage avecAlice en1970 estplus éloigné demoi entrain
d'écrire ceslignes quenel'était l'époque oùShmiel étaithomme d'affaires àBolechow, lejour
où j'étais assisàtrier lacorrespondance inutiledemon grand-père.
En tout cas,c'était lejour oùmon grand-père avaitsortile Sefer
HaZikaron LeKedoshei
Bolechow, le
« Livre-mémorial desmartyrs deBolechow », etme l'avait montré, etjeme
demande sic'est aussi lejour où,peut-être aucours decette nuit-là, aprèsquejesuis alléme
coucher, mongrand-père arelu lelivre etécrit pour moi(j'aime lecroire), surcette feuille de
papier àl'en-tête deson entreprise, touteslesinformations dontj'avais besoin poursavoir qui
était quietàquelles pagessetrouvaient leursphotos, anticipant surlemoment oùilne serait
plus làpour meledire lui-même.
Il yavait uneautre chose qu'elle avaitrapportée, unechose quej'avais vuebien desfois depuis
mon enfance, maisàlaquelle jen'avais jamaisrepensé.
C'étaitceportefeuille bizarre,longet
mince, aveccecuir boutonneux, qu'ilavait sisouvent glissédanslapoche intérieure d'unedes
vestes qu'ilaimait porter.
Jel'ai reconnu, biensûr,mais jamais jen'aurais devinécequ'il
contenait.
Car, lorsque nousavons finalement ouvertceportefeuille, voicicequ'il contenait :de
nombreuses feuillespliées,couvertes d'uneécriture régulière, volontaire, élégante,en
allemand.
Mamère avaitunpeu étudié l'allemand, ilya longtemps, sansbeaucoup desuccès –
elle aimait raconter l'histoire deson professeur d'allemand aulycée quis'attendait àde
grandes chosesdelapart d'une filledont lenom était Marlene Jaegeretqui avait été.
»
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