reporté sa rage sur Corliss.
Publié le 06/01/2014
Extrait du document
«
43
—
Ouah, regardez celui-ci!hurla Alex,surexcité, enmontrant lesavions exposés devantlemusée del’Air
et de l’Espace.
Ils se tenaient sousleBlackbird deLockheed, quilesdominait duhaut deses trois supports métalliques, à
l’entrée dumusée.
— C’est leplus rapide detous, unevraie fusée !poursuivit Alex,s’extasiant devantl’avionespion noiret
effilé quiavait volépour lapremière foisau-dessus deslacs delaZone 51,dans leNevada.
Bourré d’énergie, ilpassa duBlackbird auConvair SeaDart, pluspetit, quiflanquait également l’entréedu
musée.
Julia vitleplaisir s’afficher surlevisage deTess.
Suivant duregard legosse quicourait entous sens, elle
ne put s’empêcher desourire àson tour.
Ellesavait ceque Tess ressentait.
VoirAlex exprimer untelbonheur,
même pendant uninstant fugitif,aprèstoutcequ’il avait traversé, étaitaussi enivrant qu’unverredepur malt.
Tess setourna verselle.
— Etsion allait faireuntour àl’intérieur ?
Alex s’ytrouvait déjà.
Le musée circulaire étaitconstitué d’unerotonde extérieure pleined’avions detoutes formes etde toutes
tailles disposés autourd’unpavillon central.Unénorme hydravion delaSeconde Guerremondiale dominait
l’ensemble.
Alexavait expliqué àTess qu’ilétait déjà venu aumusée, maisqu’iln’avait jamaisvules films en
relief qu’on projetait auZable Theatre.
Cesfilms étaient agrémentés d’effetsspéciaux mécaniques qu’un
quelconque sorcierdumarketing avaitdécidé debaptiser «4D »–même si,àproprement parler,touslesfilms
en 3D étaient déjàprojetés àl’intérieur d’unmachin einsteinien àquatre dimensions.
Ils se promenèrent dansl’exposition, Alexmenant lamarche etgesticulant avecexcitation d’unavion à
l’autre.
L’endroit bourdonnait d’activité,aussianimé àl’intérieur quelapromenade àl’extérieur.
Juliasesurprit à
examiner lesalentours.
Toutessortesdegens setrouvaient là–familles, couples, citadins,étrangers, vieuxet
jeunes.
Cetéchantillon variéd’humanité avaitconvergé autourd’unremarquable aperçudugénie del’homme
lancé danssaquête poursatisfaire sondésir primitif devoler.
Ils étaient làdepuis unedemi-heure ets’apprêtaient àentrer danslasalle deprojection, quandunhomme
attira leregard deJulia.
UnLatino àla peau olivâtre vêtud’un jean, d’uncoupe-vent etde bottes decow-boy.
Le cordon d’untéléphone mains-libres luipendait àl’oreille, etilparlait danssonmicro.
Julianesavait pasbien
pourquoi sonregard s’étaitattardé surluiàcette seconde précise.Quelque chosedanssonattitude luisembla
bizarre, sansqu’elle puisseymettre unnom.
L’homme semblaitdéplacé.
Ilne ressemblait pasàun touriste.
Il
avait l’airmal àl’aise danscecontexte, commes’iln’était pasvraiment làpour regarder lesavions.
Aprèsl’avoir
observé pendant quelques secondes, Juliadécida qu’elledevenait parano.Pasuneseule foisiln’avait regardé
dans leurdirection.
Sansdoute répondait-il àun coup defillié àson travail.
Oubien avait-il étéobligé defaire
une balade avecsanouvelle petiteamieetlegosse decette dernière, etiln’avait pasenvie d’être là.Quelle
que soitson histoire, Juliaseditqu’il neméritait passonattention etdécida del’ignorer.
Elle seréprimanda mentalement àpropos decet incident.
Unepreuve supplémentaire qu’elleétait
incapable desedétendre toutàfait.
Elle faisait ceboulot depuis troplongtemps pourbaisser sagarde.
Elle
imaginait lesréflexions deses amis, maislefait estqu’elle aimaitsontravail auBureau.
Sameilleure amie,qui
avait étésacolocataire àl’université, prenaitplaisiràla taquiner àpropos dumariage etdes enfants, maisJulia
repoussait enriant lespiques etles encouragements.
Elleluipromettait d’essayerdesedétendre etde profiter
de ceque lavie avait àlui offrir, maisellessavaient toutesdeuxquecen’étaient quedesvœux pieux.
La file d’attente pourlaprojection avançait.Enentrant danslasalle, Juliapritsoin derepérer lesissues –
outre l’accès principal, ily avait aufond delapetite salledetrente-six placesdeuxportes donnant surlecentre
éducatif –et se rendit compte qu’ellel’avaitfaitmachinalement.
Même lorsqu’elle étaitdesortie, pourunejournée deplaisir avecungosse dequatre ans,ellen’était pas
fichue d’oublier sontravail.
Elle vitque Tess etAlex mettaient leurslunettes spéciales pourlerelief ets’asseyaient, prêtsàse laisser
absorber parlesdélices de Jet
Pack Adventure .
Elle décida deles attendre àl’extérieur delasalle, oùelle
pourrait télécharger lesdernières infossurson portable.
Uninstant, elleenvisagea mêmedefaire unessai au
simulateur devol –elle avait souvent voléàbord d’hélicoptères etde petits avions, maisellen’était jamais
montée dansunavion dechasse F-18–,mais ellen’eut pasletemps d’ypenser sérieusement.
Sontéléphone
vibra.
Elle vérifia l’identité deson interlocuteur.
Reilly.Ilappelait sansdoute pourprendre desnouvelles deson
fils.
—Où êtes-vous ?
Il semblait nerveux.
Elle secrispa, balayant machinalement leslieux d’unregard panoramique.
Reilly fitl’économie desformules depolitesse.
— Je veux quevous fassiez sortirAlexetTess delà,sans lesalarmer.
Davidestentrain deleur préparer
une planque..
»
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