Régime, est devenu républicain sous la Convention.
Publié le 06/01/2014
Extrait du document
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La Révolution
Quel bilan ? Quelavenir ?
Elle ainventé lanation, etcela apu déboucher surlenationalisme.
Elleaproclamé lesdroits del’homme, eton ne
peut s’empêcher del’associer àla guillotine.
Elleaouvert lavoie àla démocratie, etafini par accoucher de
l’Empire.
Onvient delevoir, iln’est pasfacile des’y retrouver danslerécit delaRévolution française.Enpenser la
cohérence nonplus.
Leproblème n’estpasnouveau.
Dèslafin delapériode révolutionnaire s’ouvreuneautre
querelle, celledeson interprétation.
Pour Michelet, etlagauche delapremière moitiéduxixe
siècle, laRévolution françaiseestune heure béniede
l’histoire puisqu’elle voitenfin letriomphe duvrai héros, « lepeuple » –même si,on lesait, « lepeuple » estun
héros trèsflou dont personne n’ajamais réussiàdéterminer l’identité.Pourladroite catholique delamême
époque, elleestmaudite danssonessence, pouravoir oséébranler lesbases saines d’unesociété d’ordres, Dieu,
le roi, l’Église.
Lamartine, leromantique augrand cœur, exalte lesGirondins, dontilécrit l’histoire.
Àla fin dece
même siècle,lesgrands historiens socialistes n’entiennent quepour Robespierre, précurseurd’unidéal desociété
égalitaire.
Pourlescontrer, leursrivaux radicaux-socialistes célèbrentDanton,sonrival etsa victime, Dantonqui
désapprouva laviolence, etdont onrépète lesnobles envolées : « mieuxvautcentfoisêtre guillotiné que
guillotineur », « aprèslepain, l’éducation estlepremier besoindupeuple ».
Enjanvier 1891, lorsd’un débat
parlementaire exaltépoursavoir s’ilfaut ounon interdire àla Comédie-Française dejouer unepièce
antirobespierriste parfaitementoubliéeaujourd’hui ( Thermidor ,
de Victorien Sardou),Clemenceau croiten
terminer enassommant sesadversaires desaformule choc :« LaRévolution françaiseestunbloc ! » Letrait se
veut définitif.
Iln’en finitavec rien,lespolémiques reprendront àla première occasionetchaque campcontinuera
à fissurer le« bloc » commeilen atoujours été.
Mythologie
révolutionnaire Durant
lesdeux siècles quil’ont suivie, lapassion autourdelaRévolution aété tumultueuse.
Denos jours, sans
aucun doute, laSeconde Guerremondiale apris cette place d’événement historiquefondateurdenotre
mythologie politique :Vichycontre laRésistance, collabocontrearméedel’ombre et« les pires heures denotre
histoire », formuleconvenue ressasséeàpropos detout etn’importe quoi.C’estdésormais entre 1940 et 1945
que setient lenœud névrotique delamémoire nationale.
Pendantlescent cinquante ansquiprécédèrent, 1789et
1793 jouèrent cerôle.
Dans lavie politique française, aumoins jusqu’à lapremière moitiéduxxe
siècle, c’estdans
la mythologie révolutionnaire quel’onvapiocher lesréférences quel’ons’envoie àla figure.
« Terroriste ! » était
un mot courant quinedésignait alorsniun islamiste barbuniun indépendantiste basqueposeurdebombes, mais
un partisan desMontagnards.
« Septembriseur ! » étaituneinsulte quetout lemonde comprenait : elledésignait
les auteurs desmassacres deseptembre 1792 danslesprisons parisiennes.
L’historiographie estàl’avenant.
Peu
de périodes ontétéaussi décortiquées, tantcoupées enpetits morceaux quel’onoppose lesuns auxautres, peu
ont suscité autantd’interprétations aussidivergentes.
Surleplan universitaire, unedesgrandes batailles du
xx e
siècle aeu lieu dans lesannées 1960quand l’historien FrançoisFuretetquelques-uns deses proches (comme
Denis Richet ouMona Ozouf) ontdécidé derompre avecladomination communiste surl’histoire delaRévolution
et de jeter àterre le« catéchisme » sectairequi,selon eux,luiservait degrille delecture.
Pourlesmarxistes, 1789
est une « révolution bourgeoise » quiinvente des« libertés formelles », cettepoudre auxyeux quin’ad’autre
intérêt quedepermettre àla bourgeoisie dedétrôner l’aristocratie etd’asseoir lesystème quiluiconvient, le
capitalisme.
1793etlaTerreur, endonnant lepouvoir auxsans-culottes, préfigurentlaseule révolution qui
compte, puisqu’elle estcensée avoirapporté auxhommes lapaix etlesocialisme, larévolution russede1917.
François Furetpassera unepartie desavie d’universitaire àdémonter patiemment cettethèse : pourlui,grâce à
des élites éclairées, 1789nousaapporté deslibertés indispensables, etlaTerreur estundérapage sinistre.
Aujourd’hui, lesderniers admirateurs delarévolution russeontduplomb dansl’aile, lesthèses deFuret dominent,
et, selon lejeu debalancement leplus classique dansl’histoire delapensée, cesont celles-là, considérées comme
trop libérales ,
que dejeunes historiens cherchent àremettre encause.
De son côté, levieux courant contre-révolutionnaire n’apas désarmé.
Onl’avu refleurir àla fin decemême
xx e
siècle, aumoment oùles célébrations deson bicentenaire replaçaient1789souslesfeux del’actualité,
derrière unautre grand historien commePierreChaunu etquelques polémistes, liésaucourant deladroite
catholique.
Biensûr,l’arsenal idéologique dececamp s’était alorsconsidérablement modernisé.Aucundeses
penseurs n’auraiteul’idée devoir dans laRévolution lerésultat d’un« complot maçonnique » inspiréparSatan,
comme lefaisaient leursaînés auxixe
siècle, ensuivant lathèse alorstrèspopulaire d’unauteur jésuite, l’abbé
Barruel.
Leraisonnement qu’ilsutilisent recoupe celuidont ilsse servent contrelesLumières, etdont nous avons.
»
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