quinze ans le jour de 1943 où elle était rentrée chez elle après avoir fait des courses dans le centre de la ville et tout le monde parlait dans la rue.
Publié le 06/01/2014
Extrait du document
«
Janina Latykn'avait plusqu'une choseànous révéler etj'étais nerveux quandj'aidit, àla fin de
notre longue conversation, Maintenant,peut-ellenousmontrer quellemaison c'était?
Elle ahoché latête.
Avant quenous neressortions dechez elle,j'aiditàAlex, S'ilvous plaît,
dites-lui quemafamille avécu dans cette villependant plusdetrois cents ansetque jesuis àla
fois honoré etreconnaissant del'avoir pourvoisine.
Il atraduit maphrase etelle m'a souri enposant lamain surson cœur, avantdelatendre vers
moi.
Même
chosepourvous, a
dit Alex.
Nous avons quitté lamaison etmarché lentement danslarue.
Mme Latyks'estarrêtée devant
la première maison,lamaison oùnous étions entrés lejour denotre arrivée, lamaison avecla
trappe etlacachette, etelle apointé ledoigt verselle.
Je
lesavais, me
suis-je dit.J'aiété là-dedans, jesuis descendu danscetendroit tellement froid.
C'est lamaison, adit Alex.
Elledit,Sivous voulez, ellepeut vous montrer l'endroit oùilsles ont
tués.
Levoisin atout vu,tout lemonde asu.
J'ai dit, Oui.
La porte quidonnait surlefond dujardin setrouvait àl'arrière delamoitié delamaison
occupée parlafemme russe,etelle aété agitée etanimée lorsque Alexluiafait savoir
pourquoi nousétions deretour.
Avecungrand sourire, elleaouvert leportail devant moi.
J'étais debout contrelabarrière etjeregardais verslefond dujardin, unjardin touten
longueur, àla végétation dense,avecdesrangées delégumes etde vignes quis'étiraient
jusqu'au boutdecette propriété assezvaste.
MmeLatyk, prèsdemoi, apointé ledoigt.
Au
bout dujardin, s'élevait unantique pommier àdouble tronc.Elleadit quelque choseàAlex.
Il
m'a dit,C'est là-bas.
D'un paslent, j'aicommencé àmarcher versl'arbre.
Leslégumes, lesvignes, lesframboisiers
avaient tantpoussé au-dessous dessentiers àpeine visibles qu'ilétait parfois difficile de
trouver unappui solide.
Aubout dequelques minutes,jesuis arrivé devant l'arbre.
Sonécorce
était épaisse, etlepoint oùles deux troncs divergeaient étaitàla hauteur demon épaule.
De
temps entemps, uneminuscule gouttedepluie, àpeine plusgrosse quedelarosée, éclatait
sur une feuille.
Maisj'étais parfaitement sec.
J'étais devant l'endroit.
Pendant unmoment, jesuis resté là,àréfléchir.
C'estunechose quedeseretrouver àl'endroit
auquel vousavezpensé depuis longtemps, unbâtiment, untemple, unmonument quevous
avez vudans destableaux, deslivres oudes magazines, unendroit où,pensez-vous, vousêtes
censé éprouver certaines sensations qui,lorsque lemoment estvenu d'être dansl'endroit en
question, sontprésentes ounelesont pas:admiration craintive,fascination, terreur,chagrin.
C'en estune autre quedeseretrouver dansunendroit d'ungenre différent, unendroit que
vous avezcrupendant longtemps parfaitement hypothétique, unendroit dontvouspouviez
dire c'est
l'endroit oùças'est passé et
penser, c'étaitdansunchamp, c'étaitdansunemaison,
c'était dansunechambre àgaz, contre unmur oudans larue, mais lorsque vousprononciez ces
mots pourvous-même, cen'était pastant l'endroit quisemblait importer quele truc
ensoi, la.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Prénom Nom Ville, le Date Rue CP Ville Au directeur du centre de détention de.
- Prénom Nom Ville, le Date Rue CP Ville Monsieur le Préfet Rue CP Ville Monsieur le Préfet, Je me permets de solliciter de votre bienveillance l'attribution de l'Ordre du mérite en faveur de Monsieur Pierre Saulat, 64 ans.
- Que pensez-vous de cette opinion d'un critique contemporain : « Une danse, une belle mise en scène sont depuis six mille ans miracle d'un jour. Le cinéma promet l'éternité à la danse, à la lumière d'un projecteur, à l'ombre fugitive d'un visage, à l'intonation perdue, au soupir unique d'un artiste, au bruit qui naît de la rue... Aucun autre art ne peut sauver l'expression d'un visage ou le chant d'un oiseau perdu dans un marais... Le cinéma donne l'éternité à l'éphémère. »
- A des touristes «férus de dieux, de folklore et d'histoire», un personnage de la romancière Andrée Chédid souhaiterait montrer Le Caire sous un jour différent : « Regardez ma ville rapiécée, ma cité de tintamarre et de mouches!». Les touristes des pays riches, qui partent à la découverte du tiers monde, vous semblent-ils prêts à répondre à cette invitation? Quelle serait votre attitude? Répondez à l'aide d'exemples précis.
- Commentez ces lignes d'André Maurois : «La plupart des écrivains, consciemment ou non, fardent la vie ou la déforment ; les uns parce qu'ils n'osent pas montrer la vanité de tout ce à quoi s'attachent les hommes et eux-mêmes ; les autres parce que leurs propres griefs leur cachent ce qu'il y a, dans le monde, de grandeur et de poésie ; presque tous parce qu'ils n'ont pas la force d'aller au-delà des apparences et de délivrer la beauté captive. Observer ne suffit pas ; il faut pénétrer