quelques idées assez vagues mais toujours très ancrées.
Publié le 06/01/2014
Extrait du document
«
chef
estsans limites.
Passons surlesinitiatives personnelles desflagorneurs, ilyen asous touslesrégimes.
Souvenons-nous desmoyens officielsmisauservice delapropagande : le« catéchisme impérial »ordonneaux
curés d’enseigner auxouailles, entreautres grands principes théologiques etsacrés, « ledevoir d’obéissance »
envers l’Empereur etsa politique.
Lesbulletins delaGrande Arméequichantent lestriomphes del’Aigle
indomptable sontlusdans lesécoles, surlesscènes etdans lesprêches, aveccette obsession dubourrage decrâne
qu’on neretrouvera àce niveau quedans lesrégimes lesplus sinistres duxxe
siècle.
L’ogre
etles grognards Tout
demême !, s’exclamera-t-on.
Etlagloire, lesvictoires, toutecetteépopée quifittant rêver lesgénérations
qui suivirent ? Etlagrandeur delaFrance, rendueàson sommet ? Vraiment ?
Le premier reversdecette bellemédaille quivient àl’esprit estévidemment soncoût humain.
Unmillion demorts
français selonlaplupart desestimations, troismillions devictimes autotal, celafaitcher payé ledéfilé sousl’Arc
de Triomphe.
Ondira quelacritique n’estpasneuve.
C’estexact.
Elleapparaît dèslarestauration surletrône des
Bourbons, poursaper lesouvenir decelui quelapropagande royalistenommele« boucher ».
Dèslafin deson
règne, danslescampagnes, enmurmurant, onl’appelait l’« ogre », parcequesesbesoins enhommes étaienttels
qu’il faisait enlever lesenfants deplus enplus jeunes.
Nombreux sontceux quirefusèrent d’ailleursdes’enrôler.
Vers lafin durégime, oncomptait plusde100 000 réfractaires cachésdanslesforêts etles montagnes pour
échapper àce qui ressemblait àun voyage versl’abattoir.
Onreste às’interroger surlesmotivations descentaines
de milliers d’autres quiysont allés.
Lalégende napoléonienne aessayé deforger lesouvenir des« grognards », ces
râleurs invétérés maistoujours tellement valeureux, prêtsàmourir pourleurempereur.
Sansdoute yen avait-il.
Et
combien d’autres, pauvresgossesemmenés deforce, àqui onafait parcourir l’Europeàla marche, lespieds
saignant dansdemauvaises chaussures, écrasésparunbarda, pourfinirfauchés parune fusillade dansces
batailles terribles quilaissaient, ausoir, 20 000 ou25 000 cadavres surunchamp d’herbe, sansautre dernier
hommage quelavisite desdétrousseurs.
Mortspourquoi, morts pourqui ?
Et après ? dirontlescocardiers, finissons-en aveccette vieille chanson depacifistes d’arrière-garde chantéecent
fois ! L’Empereur aquand même faitbeaucoup pourlaFrance.
Cepoint-ci estimportant, tantilpasse pourune
évidence.
C’esteneffet uneévidence, maisellejoue àl’inverse : sil’on s’en tient àun seul point devue
patriotique, lebilan del’Empire estclair, c’estundésastre.
Napoléon abeaucoup gagné,c’estvrai,mais iln’a su
consolider aucuneconquête etatant perdu aufinal qu’illaisse laFrance beaucoup pluspetite qu’ilnel’atrouvée.
Le Directoire, enpartie grâceàlui d’ailleurs, avaitagrandi considérablement leterritoire etconstitué autourdela
République uneceinture de« républiques sœurs »quilaprotégeaient.
Quinzeansplus tard, lesconquêtes sont
parties enfumée.
NiceetlaSavoie sontperdues, ellesneredeviendront françaisesqu’en1860.LeRhin, pourles
révolutionnaires, faisaitpartiedes« frontières naturelles » delaFrance, exactement commelesont toujours pour
nous lesPyrénées oul’Atlantique.
LaFrance nereprendra jamaispiedsursarive gauche.
Enfin,toutàses chimères
de domination del’Europe, danslevague espoir des’attirer lesoutien desAméricains contrel’ennemi anglais,
Bonaparte acommis cequi peut sembler uneerreur incroyable : ila vendu auxÉtats-Unis, etpour unebouchée de
pain, l’immense Louisiane–environ lequart duterritoire américain actuel.Nousparlions durayonnement de
notre pays.Imagine-t-on sapuissance sicette gigantesque provinceétaitrestée pendant quelques décennies
encore notrecousine ? « Guerres
delaliberté » contretyranfrançais N’oublions
pas,enfin, unpoint devue trop facilement omisparlesFrançais : celuidesEuropéens.
Vusous cet
angle, unefoisencore, leprocès estsans appel.
Lebilan desguerres napoléoniennes estdramatique.
Celase
ressent dèslachute del’Aigle.
Aprèsleurentrée dansParis en1814, lesvainqueurs sesont retrouvés aucongrès
de Vienne pourrefaire l’Europe àleur manière, ouplutôt àla manière del’homme fortdumoment, leministre
autrichien Metternich.
Le« système » qu’ilmetenplace prétend chercher unsavant équilibre entrelespuissances,
pour éviter qu’aucune nesoit tentée decommander àtoutes lesautres.
Politiquement, sesidées sontmoins
subtiles : ilpousse, partoutoùc’est possible, aurétablissement desmonarchies lesplus réactionnaires etréussira
pendant plusdetrente ansàfaire régner unordre defer sur l’Autriche etlamoitié del’Allemagne.
Du temps deNapoléon, l’occupation del’Europe n’avaitdéjàeuqu’une vertu :susciter l’explosion dunationalisme
antifrançais leplus agressif.
« Lespeuples n’aiment paslesmissionnaires armés »,avaitprévenu Robespierre
quand lesGirondins, en1792, avaient déclenché cequ’ils pensaient êtreune« guerre depropagande » auservice
d’idéaux qu’ilscroyaient universels.
Partout,ledrapeau tricolore provoque desrejets puissants.
Partout,les
mythologies nationales,siimportantes ence xixe
siècle quilesforge, vontseconstruire surlesouvenir exaltédes
nobles batailles contreletyran français.
EnAllemagne, paysquin’existe pasencore, touslescœurs vibreront
pendant desannées àl’évocation des Freiheitskriegen
,
les guerres delaliberté.
L’Angleterre n’oublierajamais.
»
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