puis le petit.
Publié le 06/01/2014
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23
Des taches
sur lesoleil
Tempérons ceque nous avons écritauchapitre précédent : l’histoirepopulaire estsouvent confiteendévotion
pour lapersonne deLouis XIV etles fastes deVersailles.
Raressontleslivres quin’admettent pasque, pour le
reste, laFrance decetemps aaussi connu seszones d’ombre.
Lacirconspection àl’égard durègne ad’ailleurs
commencé forttôt.Louis alaissé derrière luiun royaume ruinéparlesdépenses somptuaires, letrain devie, les
constructions prestigieuses, lesguerres.
En1715, ladette royale représente troisfoislerevenu.
Levieux monarque
meurt danssonchâteau transformé ensombre tombeau, haïpar sessujets etdétesté parl’Europe quivoit enlui
un nouveau Nabuchodonosor, l’odieuxtyrandelaBible.
Depuis bienlongtemps, lesmanuels scolaires onttenu euxaussi àrappeler laface obscure delapériode : d’accord,
Louis aporté hautlagloire delaFrance, maisauprix decombien d’erreurs humaines ? L’écolerépublicaine ne
pouvait pass’abaisser àdonner quitus,pourlapostérité, àun roi.
Ilsemble pourtant quelegrand public, àqui l’on
s’adresse, aitoublié laleçon.
Danslamémoire collective, Louis XIV,c’esttoujours legrand genre, laperruque, la
galerie desGlaces etrien d’autre.
Tâchons doncànotre tourdelarafraîchir.
Classiquement, danslacolonne oùon
tient lecompte desaspects négatifs duGrand Siècle, ontrouve troissous-chapitres.
Repères
– 1661 :
« famine del’avènement » – 1667 :
prisedeLille – 1678 :
traitédeNimègue, laFranche-Comté française – 1681 :
annexion deStrasbourg – 1685 :
révocation del’édit deNantes – 1689 :
sacduPalatinat – 1692 :
trèsgrande famine – 1709 :
« grandhyver » La
révocation del’édit deNantes Le
premier estleplus connu.
Ilporte lenom delamesure administrative quienest lesymbole : la« révocation de
l’édit deNantes » (1685).Ilest bien autre chose : unvéritable « crimed’État », selonlemot del’historienne Janine
Garrisson 1
.
Il s’agit delapolitique royaleàl’égard desprotestants.
Dèslesannées 1670-1680, Louis XIVveuten
finir avec eux.Leroyaume encompte encoreenviron unmillion.
Représentent-ils unemenace ? Onendoute.
Richelieu aretiré au« parti huguenot » toutessesplaces fortesettous sescanons, lesprotestants n’ontpluspour
eux que ledroit d’aller autemple, quandilexiste, etde pratiquer leurculte, etencore, paspartout.
Autemps du
catholicisme triomphantetde l’absolutisme, c’estencore trop.Leroi demande doncquetous lesefforts soient
faits pour pousser lessectateurs dela« religion prétendue réformée », commeonl’appelle avecmépris, àrentrer
sagement danslesaint giron del’Église romaine.
Lesméthodes employées pouryparvenir soulèvent lecœur.
On commence parmettre enplace desmesures discriminatoires : interdictiondesenterrements dejour,
interdiction pouruncatholique d’épouserunehuguenote, interdiction pourunpatron protestant deprendre des
apprentis catholiques, etc.Partout oùl’on peut, ontrouve touslesprétextes pourabattre lestemples.
Onpose
que dèssept ans unenfant peutchoisir leculte qu’ilpréfère, etnaturellement onnenéglige aucune roueriepour
séduire etcâliner lesrejetons deparpaillots afindeleur faire préférer laVérité àl’Erreur : enclair, lesarracher à
leurs parents pourlesplacer dansdesécoles catholiques.
Latechnique deconversion laplus barbare alaissé un
nom célèbre etterrible : la dragonnade .
On envoie dansuneville les dragons du
roi, c’est-à-dire lessoldats,
on les fait loger chezleshuguenots enleur donnant toutelicence decomportement eton prévient les
propriétaires infortunésqu’uneseulechose pourra mettre finàcet état defait : leurpromesse d’abjuration.
Toute
licence àun dragon :
cela commence parladévastation totaledulogis, celavajusqu’au violdelafille sous les
yeux desparents ouàla torture desvieillards.
Nombreux sontceux quiabjurent, aumoins pourl’apparence.
Qui
peut résister àde telles méthodes ? Confiantdanslesrapports qu’onluiremet, leroi est bientôt persuadé quele
travail estfait etque l’ hérésie est
enfin extirpée : en1685, ilrévoque lecélèbre éditdetolérance quiavait faitla
gloire deson grand-père Henri IV.Lesrapports étaientfaux,d’innombrables Françaisrestaient fidèlesàla foi de
Calvin.
Alorsqu’on leurinterdit l’exil,plusde200 000 d’entreeuxfuient ceroyaume mauditpartous leschemins
cachés qu’ilstrouvent pourallervers« les paysduRefuge », làoù l’on veut biend’eux, àBerlin, enAngleterre,
dans lesProvinces-Unies (lesactuels Pays-Bas), oumême enAfrique duSud.
C’est unecatastrophe économique :
ces gens étaient artisans, boutiquiers, avocats,ilsemportent aveceuxleur savoir etleur force detravail.
Ceuxqui.
»
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