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problème venait probablement de l'âge de Tess et des nombreuses années pendant lesquelles elle avait pris la pilule.

Publié le 06/01/2014

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problème venait probablement de l'âge de Tess et des nombreuses années pendant lesquelles elle avait pris la pilule. Quelles que soient les raisons, et malgré le recours aux méthodes de fécondation in vitro les plus erformantes, nous n'étions parvenus à rien. Ces tentatives épuisantes s'étaient transformées en une longue série d'épreuves, chaque échec causant de nouveaux traumatismes psychologiques. Tess était de plus en plus éprimée par un sentiment d'incapacité personnelle qui me semblait délirant : c'était la femme la plus capable t la plus généreuse que je connaissais. Mais elle savait à quel point je voulais être père, pas seulement le eau-père de Kim, et malgré mes efforts pour cacher la déception que je ressentais au fond de moi, malgré tout e que je lui racontais, je n'avais pas réussi à lui cacher comme il l'aurait fallu ce que je ressentais. Trouvant otre vie commune de plus en plus difficile, elle était partie pour la Jordanie au prétexte de se documenter sur n roman qu'elle préparait. Ce n'était que récemment, et grâce à un coup du sort - Tess avait été enlevée à etra par un agent iranien cinglé -, que nous avions recommencé à vivre ensemble. Et maintenant ça. Oui, la nouvelle allait lui faire mal. Elle risquait aussi de faire éclater notre couple et c'était une perspective à laquelle je voulais ésespérément éviter de penser. Tess était ma vie. Je savais cependant que la soudaine réapparition d'une ex avec un gosse en remorque constituerait au mieux une source constante de frictions et, au pire, des problèmes à même de torpiller notre couple. Pour ne rien arranger, Michelle Martinez était une femme intelligente, drôle, très sexy et - ultime pelletée de terre sur mon cercueil - quelqu'un dont je n'avais jamais parlé à Tess. J'avais tout simplement caviardé cet épisode de ma vie. Aussi ravissante que fût Tess - et elle l'était au plus haut point, le mot « lumineuse » jaillissant dans mon esprit chaque fois que je tentais de la décrire -, même si j'étais dingue d'elle et qu'elle le savait, j'étais convaincu qu'elle se sentirait inévitablement menacée par cette irruption de mon passé. N'importe qui le serait. A commencer par moi, aucun doute. Et, là encore, j'éprouverais probablement les pires difficultés à la convaincre qu'elle n'avait rien à craindre. Ce qui était vrai, pourtant. J'avais éprouvé pour Michelle une passion brûlante, mais le brasier qui consumait ma vie avait pour nom Tess. J'étais tout sauf pressé d'avoir cette conversation avec elle, même si je me la répétais déjà dans ma tête. Et puis, alors que je me dirigeais vers le parking en m'inquiétant pour Tess, des pensées bien plus sombres surgirent dans mon esprit, pour occuper de nouveau le devant de la scène : Michelle et un petit garçon que je n'avais jamais vu, cernés par de terribles dangers. Je commençai à me demander avec angoisse si je n'aurais pas mieux fait d'utiliser un avion du Bureau. 5 San Diego, Californie Lorsque la porte de la chambre s'ouvrit, mon coeur se serra. Pas d'angoisse mais sous l'effet d'une surcharge émotive qui me souleva. Une bonne surcharge émotive. Michelle n'avait pas changé. Même peau veloutée et même teint de miel. Même saupoudrage délicat de aches de rousseur sur son nez fin et ses joues ciselées. Des yeux sombres de félin, fenêtres sur une âme pétrie d'intelligence et de malice. Un corps svelte tout en courbes qui aurait fait tourner la tête de Hugh Hefner, le patron de Playboy. Exactement comme dans mon souvenir. Mais ce n'était pas ça qui causait mon émotion. C'était l'enfant de quatre ans qui se tenait silencieux à côté d'elle et s'accrochait à sa main en me regardant ixement. J'en oubliai de respirer. Lorsque Michelle m'avait dit qu'Alex avait quatre ans, je n'avais pas songé à quel point un enfant de cet ge est petit. Petit et fragile. Je n'avais pas beaucoup fréquenté de gosses aussi jeunes. Je n'avais ni neveux ni ièces et Kim avait une dizaine d'années quand j'avais commencé à sortir avec Tess. Aparo excepté, je n'étais roche d'aucun de mes collègues en âge d'être parents. D'où le choc et l'appréhension que j'éprouvais. Et là, oudain, dans ce couloir d'hôtel insipide, je me sentis transporté comme je ne l'avais jamais été et je sus u'Alex était mon fils. -- Tu restes planté là comme un burro ou tu me prends dans tes bras ? me lança Michelle. J'arrachai mon regard d'Alex pour le porter sur elle. Malgré sa bravade, je décelai dans ses yeux la peur qui couvait. Elle était presque imperceptible et d'autres ne l'auraient pas remarquée. Moi si. Je souris, la pris par les épaules et l'attirai vers moi, lui donnai un baiser maladroit, pas tout à fait sur les lèvres mais pas sur la joue non plus. Ses bras m'entourèrent et elle me serra contre elle en enfouissant sa tête au creux de mon cou. Je ne vous mentirai pas, et ne me reprochez pas de le dire, ce fut formidable. Embarrassant, oui, mais formidable. Nous restions sans bouger, chacun respirant le souffle de l'autre, pris dans un tourbillon de sentiments roublants, un passé inachevé entrant en collision avec un présent brutal, immobiles et silencieux, faisant durer a partie agréable de notre rencontre, conscients que la vraie raison de nos retrouvailles prendrait bientôt le essus. Puis nous nous écartâmes, chacun soutenant le regard de l'autre dans une commémoration ilencieuse de ce que nous avions été, jusqu'à ce que Michelle se tourne et, les mains tendues comme une nimatrice de jeu télévisé, me désigne son fils. -- Voilà... Alex, dit-elle dans un mélange de fierté, de gêne et de souffrance. Je reportai mon attention sur l'enfant, qui me fixait d'un air incertain, et je sentis quelque chose se tordre en moi. Je me rendais soudain compte que c'était plus que de l'incertitude qui lui faisait écarquiller les yeux. C'était de la peur. Lorsque je me penchai pour lui dire bonjour, il recula et se réfugia derrière la cuisse de sa mère, la serrant des deux bras. -- Non, implora-t-il d'une petite voix. Michelle pencha la tête pour le regarder. -- Alex, qu'est-ce qui te prend ? Le garçonnet ne répondit pas et demeura tapi derrière sa jambe. Du regard, j'interrogeai Michelle. Elle s'accroupit, voulut faire passer Alex devant elle mais il résista en criant : -- Non ! -- Arrête, Alex, dit Michelle, d'une voix calme mais ferme. -- Non, maman, non, gémit-il. -- Mich, ça ne fait rien, plaidai-je. Elle ignora mon intervention. -- Alex, tu arrêtes, insista-t-elle, plus ferme encore mais toujours calme. C'est mon ami Sean. S'il te plaît, u cesses de faire l'imbécile et tu lui dis bonjour. Il est là pour nous aider. Le garçon leva les yeux vers moi et recula de nouveau, tout tremblant. -- Ça ne fait rien, répétai-je avec un geste apaisant. La journée a dû être éprouvante pour lui. Elle le dévisagea un instant puis le pressa contre elle. -- Je sais, mais... D'habitude, il est vraiment aimable et je pensais qu'au moins, avec toi... Elle laissa sa phrase en suspens, visiblement nerveuse et agacée. -- Après ce que vous venez de subir, tous les deux... ce n'est peut-être pas une mauvaise chose qu'il se éfie des inconnus. -- Sans doute, dit Michelle en secouant la tête. Il fait des cauchemars, ces temps-ci et... c'est compliqué. Elle posa sur moi des yeux emplis de souffrance et je soupçonnai que, malgré tout ce qu'elle avait enduré e jour-là, elle était probablement navrée que ma première rencontre avec Alex se passe aussi mal. -- Je suis désolée. Ça n'a rien à voir avec toi, tu le sais, j'espère ? -- Ne te tracasse pas. Je m'appuyai sur un genou pour avoir le visage à peu près au niveau de celui d'Alex et je tendis la main. -- Salut, dis-je. C'est super de faire ta connaissance, Alex. Au bout d'une longue seconde, l'enfant me regarda furtivement puis ferma les yeux et s'abrita de nouveau errière sa mère. Exaspérée, Michelle me lança un nouveau regard d'excuse auquel je répondis d'un léger hochement de ête. Malgré les circonstances, Alex et moi avions au moins fait connaissance. Un tout petit pas mais important our nous trois. Il restait un long chemin cahoteux à parcourir, j'en étais persuadé, beaucoup de temps perdu à rattraper et quantité de décisions difficiles à prendre. -- Entre, me dit Michelle. Je m'avançai et la vis inspecter le couloir dans les deux sens avant de refermer la porte derrière moi.

« 5 San Diego, Californie Lorsque laporte delachambre s’ouvrit,moncœur seserra. Pas d’angoisse maissous l’effet d’une surcharge émotivequime souleva.

Unebonne surcharge émotive. Michelle n’avaitpaschangé.

Mêmepeauveloutée etmême teintdemiel.

Même saupoudrage délicatde taches derousseur surson nezfinetses joues ciselées.

Desyeux sombres defélin, fenêtres surune âme pétrie d’intelligence etde malice.

Uncorps svelte toutencourbes quiaurait faittourner latête deHugh Hefner, le patron de Playboy . Exactement commedansmonsouvenir. Mais cen’était pasçaqui causait monémotion. C’était l’enfant dequatre ansquisetenait silencieux àcôté d’elle ets’accrochait àsa main enme regardant fixement.

J’en oubliai derespirer. Lorsque Michelle m’avaitditqu’Alex avaitquatre ans,jen’avais passongé àquel point unenfant decet âge estpetit.

Petitetfragile.

Jen’avais pasbeaucoup fréquentédegosses aussijeunes.

Jen’avais nineveux ni nièces etKim avait unedizaine d’années quandj’avaiscommencé àsortir avecTess.

Aparo excepté, jen’étais proche d’aucun demes collègues enâge d’être parents.

D’oùlechoc etl’appréhension quej’éprouvais.

Etlà, soudain, danscecouloir d’hôtel insipide, jeme sentis transporté commejene l’avais jamais étéetjesus qu’Alex étaitmon fils. — Tu restes planté làcomme un burro ou tume prends danstesbras ?me lança Michelle. J’arrachai monregard d’Alexpourleporter surelle.

Malgré sabravade, jedécelai danssesyeux lapeur qui couvait.

Elleétait presque imperceptible etd’autres nel’auraient pasremarquée.

Moisi.Je souris, lapris par lesépaules etl’attirai versmoi,luidonnai unbaiser maladroit, pastout àfait sur leslèvres maispassurla joue nonplus.

Sesbras m’entourèrent etelle meserra contre elleenenfouissant satête aucreux demon cou. Je ne vous mentirai pas,etne me reprochez pasdeledire, cefut formidable.

Embarrassant, oui,mais formidable.

Nous restions sansbouger, chacunrespirant lesouffle del’autre, prisdans untourbillon desentiments troublants, unpassé inachevé entrantencollision avecunprésent brutal,immobiles etsilencieux, faisantdurer la partie agréable denotre rencontre, conscients quelavraie raison denos retrouvailles prendraitbientôtle dessus.

Puisnous nousécartâmes, chacunsoutenant leregard del’autre dansunecommémoration silencieuse deceque nous avions été,jusqu’à ceque Michelle setourne et,les mains tendues commeune animatrice dejeu télévisé, medésigne sonfils. — Voilà… Alex,dit-elle dansunmélange defierté, degêne etde souffrance. Je reportai monattention surl’enfant, quime fixait d’unairincertain, etjesentis quelque chosesetordre en moi.

Jeme rendais soudain comptequec’était plusquedel’incertitude quiluifaisait écarquiller lesyeux.

C’était de lapeur.

Lorsque jeme penchai pourluidire bonjour, ilrecula etse réfugia derrière lacuisse desamère, la serrant desdeux bras. — Non, implora-t-il d’unepetitevoix. Michelle penchalatête pour leregarder. — Alex, qu’est-ce quiteprend ? Le garçonnet nerépondit pasetdemeura tapiderrière sajambe.

Duregard, j’interrogeai Michelle.Elle s’accroupit, voulutfairepasser Alexdevant ellemais ilrésista encriant : — Non ! — Arrête, Alex,ditMichelle, d’unevoixcalme maisferme. — Non, maman, non,gémit-il. — Mich, çane fait rien, plaidai-je. Elle ignora monintervention. — Alex, tuarrêtes, insista-t-elle, plusferme encore maistoujours calme.C’estmonamiSean.

S’ilteplaît, tu cesses defaire l’imbécile ettului dis bonjour.

Ilest làpour nous aider. Le garçon levalesyeux versmoietrecula denouveau, touttremblant. — Ça nefait rien, répétai-je avecungeste apaisant.

Lajournée adû être éprouvante pourlui. Elle ledévisagea uninstant puislepressa contreelle. — Je sais, mais… D’habitude, ilest vraiment aimableetjepensais qu’aumoins, avectoi… Elle laissa saphrase ensuspens, visiblement nerveuseetagacée. — Après ceque vous venez desubir, touslesdeux… cen’est peut-être pasune mauvaise chosequ’ilse méfie desinconnus. — Sans doute, ditMichelle ensecouant latête.

Ilfait des cauchemars, cestemps-ci et…c’est compliqué. Elle posa surmoi des yeux emplis desouffrance etjesoupçonnai que,malgré toutcequ’elle avaitenduré ce jour-là, elleétait probablement navréequemapremière rencontre avecAlexsepasse aussimal. — Je suis désolée.

Çan’a rien àvoir avec toi,tulesais, j’espère ? — Ne tetracasse pas. Je m’appuyai surungenou pouravoir levisage àpeu près auniveau decelui d’Alex etjetendis lamain.. »

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