prérogatives au moyen d'évocations des ancêtres et de tricheries généalogiques.
Publié le 06/01/2014
Extrait du document
«
clarinette
commémorative demes fonctions, etun collier dedisques encoquillage.
Ilaurait aussifallu, sansdoute, queje
me peigne ennoir pour éviter d’être reconnu parl’âme malfaisante, responsabledudécès ettenue parlarègle du mori
à
s’incarner danslegibier, s’offrant ainsiencompensation dudommage, maispleine dehaine vindicative enversson
exécuteur.
Carenun sens, cette nature meurtrière esthumaine.
Elleopère parl’intermédiaire d’unecatégorie spéciale
d’âmes quirelèvent directement d’elleetnon delasociété.
J’ai mentionné plushaut quejepartageais lahutte d’unsorcier.
Les bari forment
unecatégorie spécialed’êtres
humains quin’appartiennent complètementniàl’univers physique, niau monde social,maisdont lerôle estd’établir une
médiation entrelesdeux règnes.
Ilest possible, maisnoncertain, quetous soient nésdans lamoitié tugaré ; c’étaitlecas
du mien puisque notrehutteétaitceraetqu’il habitait, commeilse doit, chezsafemme.
Ondevient bari par
vocation,
et souvent àla suite d’une révélation dontlemotif central estunpacte conclu aveccertains membres d’unecollectivité
très complexe faited’esprits malfaisants ousimplement redoutables, pourpartie célestes (etcontrôlant alorsles
phénomènes astronomiques etmétéorologiques), pourpartie animaux etpour partie souterrains.
Cesêtres, dont
l’effectif segrossit régulièrement desâmes dessorciers défunts, sontresponsables delamarche desastres, duvent, dela
pluie, delamaladie etde lamort.
Onlesdécrit sousdesapparences diversesetterrifiantes : velusavecdestêtes trouées
qui laissent échapper lavapeur dutabac quand ilsfument ; monstres aériensquiémettent lapluie parlesyeux, narines,
ou cheveux etongles démesurément longs ;unijambistes àgros ventre etàcorps duveteux dechauves-souris.
Le bari est
unpersonnage asocial.Lelien personnel quil’unit àun ou plusieurs espritsluiconfère desprivilèges : aide
surnaturelle quandilpart pour uneexpédition dechasse solitaire, pouvoirdesetransformer enbête, etlaconnaissance
des maladies ainsiquedesdons prophétiques.
Legibier tuéàla chasse, lespremières récoltesdesjardins sontimpropres
à la consommation tantqu’il n’en apas reçu sapart.
Celle-ci constitue le mori dû
par lesvivants auxesprits desmorts ;
elle joue donc, danslesystème, unrôle symétrique etinverse decelui delachasse funéraire dontj’aiparlé.
Mais le bari est
aussi dominé parson ouses esprits gardiens.
Ilsl’utilisent pours’incarner, etle bari, monture
de
l’esprit, estalors enproie auxtranses etaux convulsions.
Enéchange desaprotection, l’espritexercesurle bari une
surveillance detous lesinstants, c’estluilevrai propriétaire, nonseulement desbiens maisducorps même dusorcier.
Celui-ci estcomptable enversl’esprit deses flèches cassées, dubris desavaisselle, deses rognures d’onglesetde
cheveux.
Riendetout celanepeut êtredétruit oujeté, le bari trane
derrière soilesdétritus desavie passée.
Leviel
adage juridique : lemort saisit levif, trouve iciun sens terrible etimprévu.
Entrelesorcier etl’esprit, lelien estd’une
nature sijalouse que,desdeux partenaires aucontrat, onnesait jamais lequel, enfin decompte, estlemaître oule
serviteur.
On voit donc que,pour lesBororo, l’univers physique consistedansunehiérarchie complexedepouvoirs
individualisés.
Sileur nature personnelle estclairement affirmée,iln’en estpas demême pourlesautres attributs : car
ces pouvoirs sontàla fois deschoses etdes êtres, desvivants etdes morts.
Danslasociété, lessorciers forment
l’articulation quirelie leshommes àcet univers équivoque desâmes malfaisantes, àla fois personnes etobjets.
À côté del’univers physique, l’universsociologique offredescaractères toutdifférents.
Lesâmes deshommes
ordinaires (jeveux direceux quinesont pasdes sorciers), aulieu des’identifier auxforces naturelles, subsistentcomme
une société ; maisinversement, ellesperdent leuridentité personnelle pourseconfondre danscetêtre collectif, Yaroe,
terme
qui,comme l’ anaon des
anciens Bretons, doitsans doute setraduire par :lasociété desâmes.
Enfait celle-ci est
double, puisque lesâmes serépartissent aprèslesfunérailles endeux villages dontl’unsetrouve àl’orient etl’autre à
l’occident etsur lesquels veillentrespectivement lesdeux grands hérosdivinisés dupanthéon bororo :àl’ouest, l’ané
Bakororo, et,àl’est, lecadet Ituboré.
Onremarquera quel’axe est-ouest correspond aucours duRio Vermelho.
Ilest
donc vraisemblable qu’ilexiste unerelation encoreobscure entreladualité desvillages desmorts etladivision
secondaire duvillage enmoitié del’aval etmoitié del’amont.
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