ont répondu.
Publié le 06/01/2014
Extrait du document
«
Peut-être
existe-t-il, parmilestrésors cachésdanslesgreniers etles fosses septiques
des
maisons encoredebout, quiont autrefois appartenu auxJuifs deBolechow, unecachette
remplie delettres, d'albums dephotos, debijoux, enveloppés dansdescouvertures etfourrés
dans unevalise encuir, elle-même plongéedanslepurin, etparmi ceslettres, peut-on en
trouver uneavec untimbre américain, quicommence parces mots,
Cherfrère, nousavons
épuisé touteslespossibilités ici,mais nous nepouvons pasréunir lasomme hlaquelle tufaisais
référence.
Estera-t-elle essayéd'écrire àses frères etsœurs auxEtats-Unis ? … Peut-être.
Comme toutesleslettres quemon grand-père, JeanetteetJoe Mittelmark ont(peut-être)
écrites àShmiel sontdepuis longtemps tombéesenpoussière, nousnepouvons riensavoir.
J'ai néanmoins essayé.Aucours dumois quiaprécédé notredépart enUkraine, j'aiorganisé
une réunion dema mère etde ses cousins – les enfants survivants desfrères etsœurs de
Shmiel – pourleurdemander quelssouvenirs ilsgardaient decette époque, justeavant la
guerre, aumoment oùarrivaient encoreleslettres deShmiel.
Cestrois cousins avaientgrandi
ensemble, parfoisdanslesmêmes immeubles, dansleBronx ;ils savaient touslesmêmes
choses.
Nousnoussommes assis,unaprès-midi dejuin 2001, danslepatio ducousin dema
mère àChicago, etils se sont remémorés.
Maisilsn'étaient pasassez âgés,ilsn'étaient pas
assez proches decequi sepassait, pourpouvoir savoiravecexactitude ;ce dont ilsétaient
certains, defaçon catégorique, c'étaitquetout lemonde adorait Shmieletque tout cequ'il
était possible defaire pour luil'avait été.Jevoulais desfaits établis, desdétails, unehistoire,
une anecdote quiaurait eul'asymétrie réconfortante delavérité, maisjen'ai obtenu quele
doux ronronnement desplatitudes rassurantes.
Le cousin dema mère, Allan,notrehôte,adit avec fermeté, Ilsauraient faittout cequi était
possible pourlessortir delà.
Allan estlefils delasœur cadette, cellequim'avait écritautrefois, Je
ne vais pastedire quand
je suis néeparce qu'ilaurait mieuxvaluquejene sois jamais née, et
jene me demande jamais
pourquoi ilest devenu psychologue.
Les autres ontapprouvé avecenthousiasme.
Jeme souviens dumoment oùlanouvelle est
arrivée, aprèslaguerre, qu'ilsétaient tousmorts, adit d'une voixtraînante l'autrecousine de
ma mère, Marilyn.
Marilyn adeux ansdeplus quemamère, maiselleaun front, unnez etune mâchoire d'une
douceur, d'unedélicatesse presquetranslucide quiluiviennent, meconfie-t-elle inutilement,
de samère, latante préférée dema mère, Jeanette (c'était sa
peau à
elle quiétait tellement
belle, maisonpeut levoir surles photos, a-t-elle
ditàun moment donné,pendant ceweek-
end, avec cesurprenant accentprofond duSud qu'elle apris, après tantd'années loinduBronx.
Phoooh-tos.
J'ai
denombreuses photosdelamère deMarilyn – l'une dansunesomptueuse
robe demariée endentelle quesesriches cousins, sabelle-famille àprésent, avaientachetée
pour parer l'épouse captée;l'autre aété prise justeavant samort, àl'âge detrente-cinq ans.
Dans ladernière, meditma mère, Jeanette étaitmuette, incapable deparler àcause dela
première desattaques quiallaient finalement latuer – et jesuis obligé d'êtred'accord, carla
beauté légendaire dontj'aisisouvent entendu parlern'arien d'évident danscesphotos dece
qui semble êtresimplement unedame juivedudébut dusiècle dernier plaisante àregarder.
Je
me demande àprésent sila raison pourlaquelle jeme suis senti bizarrement soulagé
d'entendre safille medire, presque cinquante ansaprès samort, qu'elle étaitréellement une
beauté, netenait pasaufait dene pas vouloir encoreadmettre, àce moment-là, l'idéequetant
d'histoires dema famille étaient peut-être desembellissements oumême desinventions)..
»
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