longtemps.
Publié le 06/01/2014
Extrait du document
«
heureusement
cellequenous avions prévudeconsacrer àune marche danslaville etàla
découverte dessites touristiques.
Notrepremière interview avecKlara étaitprévue pourle
samedi.
C'estparce quenous avons manqué levendredi quenous n'avons paspuvoir lessites
touristiques etque ceque nous avons vude laville estlimité àce que nous avons puobserver
depuis lesvitres denotre taxi,pendant quenous foncions chezKlara Freilich, lesamedi, etàce
que nous avons pudécouvrir lorsquenousl'avons revue,ledimanche etlelundi.
Dubleu, du
gris, dublanc, avecdestouches debrique rouge;des tourelles etdes flèches, etdes immeubles
massifs ;de l'eau partout.
Nousavons jetédescoups d'œildanstouslessens etbavardé avec
l'interprète polonaisequej'avais engagée àl'avance, grâceauconcierge del'hôtel :une femme
née enPologne quidevait avoir,j'aipensé, prèsdecinquante ansetvivait àStockholm depuis
de nombreuses années.Ewaétait belle, avecunprofil marqué, unair intelligent, etdes cheveux
noirs trèscourts, unetête quifaisait penser àune pièce demonnaie romaine.
Alorsqueletaxi
s'enfonçait danslabanlieue deStockholm parcette matinée couverte dusamedi, nousavons
expliqué àEwa cequ'était notreprojet, quiétait Klara etce que nous espérions apprendre.
La cloche d'untramway aretenti quelque part,plusfortque d'habitude, sansdoute àcause de
la température del'air.
Ewanous aregardés etasouri.
C'était unprojet trèsintéressant pour
elle, a-t-elle dit,parce qu'elle-même étaitjuive.
Quelle coïncidence ! avons-nousdit,même sije
n'étais plusdutout surpris désormais parlescoïncidences.
Ewanous aun peu parlé d'elle.
Elle
a dit que c'était seulement lorsqu'elleavaitlaissé laPologne etépousé lefils d'un rabbin
orthodoxe qu'elleavaitappris ceque c'était qued'être juive.
Mon pèreétait communiste etma mère nel'était pas,a-t-elle expliqué.
Jen'ai donc riensude
la religion oudelajudéité avantquenous allions enIsraël.
Jesuis entrée dansunesynagogue
pour lapremière foisdema vielorsque jeme suis mariée àGoteborg, enSuède.
Le chauffeur aconsulté lafeuille depapier surlaquelle nousavions écritl'adresse quenous
avait donnée Meg.Bandhagen semblaitêtreconstitué d'énormes blocsd'immeubles
modernistes inoffensifs;à moins d'yvivre, ai-jepensé, ildevait êtreimpossible detrouver le
domicile dequi que cefût.
Alors queletaxi explorait lentement unerueaprès l'autre, Mattet
moi avons sourietdit, presque simultanément, quenous comprenions ceque ressentait Ewa:
nous n'avions pasbeaucoup penséànotre judéité, nilui nimoi, avant denous lancer dansce
projet.
La voiture s'estarrêtée.
Nousétions arrivés.
Klara Freilich nousattendait danslepetit halldeson appartement quiétait, Mattetmoi l'avons
immédiatement remarqué,remplidechaussures soigneusement alignéeslelong d'un mur.
Ce
truc deschaussures àBolechow ! m'a-t-il
ditavec cegrand sourire rapide,avecsespetites
fossettes.
J'airegardé Klaraquime tendait lamain.
Elleétait habillée aveclesoin etl'élégance
un peu apprêtée desfemmes quiont ététrès jolies dansleurjeunesse.
Bienquecefût l'heure
du déjeuner, elleétait habillée commesielle allait sortir pourdîner :un élégant tailleurà
pantalon enlaine noire, undouble rangdeperles.
Sescheveux étaientnoirfoncé etson rouge à
lèvres, rougeélectrique.
Elleétait assez menue.
Pendant qu'ellenousregardait attentivement,
Matt etmoi, sesyeux brillaient derrièred'énormes monturesdorées,dontlesverres étaient
légèrement teintés,jen'ai paspum'empêcher deleremarquer, enrose.
Elleavait unvisage
rond, dontlaséduction étaitaccrue plutôtquediminuée parunpetit nezspirituel, unpeu
épaté.
SonfilsMarek, unhomme degrande tailleàla poigne solideetàla physionomie slave,
s'est avancé pourfairelesprésentations enanglais, etnous noussommes tousserrés lamain,
en hochant latête eten souriant exagérément, commec'esttoujours lecas lorsque lelangage
fait défaut.
Klaraadit quelque choseàMarek et,avec unpetit rirecomme pours'excuser, il.
»
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