LEXIQUE PHILOSOPHIQUE (de Problématique à Psychanalyste)
Publié le 10/07/2010
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Problématique : chez Kant, qualifie un jugement qui énonce une simple possibilité. S'oppose à apodictique et à assertorique. Le substantif désigne l'ensemble des problèmes que pose une question, et plus particulièrement la méthode et la démarche que l'on se propose d'adopter pour les aborder. La philosophie consiste la plupart du temps à problématiser.
Problème : question que l'on doit résoudre.
Procession : chez Plotin, avancée grâce à laquelle une hypostase naît d'une autre.
Processus : succession de faits et d'opérations qui aboutissent à un résultat précis. Dans l'inconscient, Freud distingue le processus primaire, qui relève du Principe de plaisir, du processus secondaire, qui concerne le Principe de réalité, dont l'importance progresse avec le cours de la vie.
Prochain : une espèce a pour genre prochain, en Logique, celui qui lui est immédiatement supérieur en extension. Cause prochaine : celle qui précède immédiatement l'effet. De façon courante, le prochain désigne nos semblables.
Production : en économie, concerne la fabrication des biens ; différente de distribution et de consommation. Chez Marx, la production prend un relief particulier parce que l'homme se définit par la place qu'il occupe par rapport aux moyens de production : le prolétaire n'a que sa force de travail, alors que le capitaliste est propriétaire des moyens de production.
Profit : bénéfice réalisé par un entrepreneur ou un commerçant. Le but recherché par le capitalisme est le profit.
Profond : ne se limite pas à la surface, cherche sous l'apparence les fondements souterrains. La réflexion ne peut travailler qu'en profondeur. Bergson distingue le "moi superficiel", tourné vers la vie pratique courante, et le "moi profond", ou "moi fondamental", qui se situe au niveau de la durée, mouvante et infiniment subtile.
Progrès : développement. Condorcet parle des "progrès de l'esprit humain". L'idéologie du progrès consiste à penser qu'au fur et à mesure que l'histoire avance l'homme et sa civilisation s'améliorent, surtout grâce aux avancées de la science. L'histoire du XXe siècle a relativisé cette illusion, trop généreuse pour être vraie.
Projection : en Psychologie, consiste à déformer ses perceptions extérieures en fonction de ses intérêts. Pour la psychanalyse, la projection permet au moi de déplacer vers des choses ou des personnes extérieures des désirs qu'il réprouve ou ignore en lui.
Prolégomènes : introduction, avant-propos, préliminaires.
Propédeutique : enseignement préparatoire à l'étude d'une science.
Proposition : expression d'un jugement qui peut être vrai ou faux. En Logique, le calcul des propositions évalue la validité d'une combinaison de propositions.
Propre : n'appartient qu'a l'objet que l'on considère.
Propriété : caractère propre ou distinctif d'un être. En droit, se distingue de la possession, qui n'est qu'un état de fait, alors que la propriété est un état de droit.
Providence : action de Dieu sur le monde ; il en détermine les lois et peut, d'après la religion, intervenir par miracles interposés.
Providentialisme : conception qui, comme le fait Bossuet, explique l'histoire du monde et l'univers par la Providence.
Prudence : pour Platon, qualité du sage, savoir qui guide l'action. Chez Aristote, la capacité de juger avec intelligence et la vertu nécessaire à la réalisation du bien. Une des quatre vertus cardinales.
Psittacisme : du latin psittacus ; pensée purement verbale, où le raisonnement se fait par des paroles auxquelles aucun objet de pensée ne correspond.
Psychanalyse : a pour père Freud qui, d'ordinaire, se situe à trois niveaux pour la définir. Il la considère d'abord comme une technique qui cherche à rendre compte de certains phénomènes (actes, paroles, rêves, etc.) en y décelant l'expression de l'inconscient du sujet. L'association libre est le principal moyen utilisé : grâce à elle, c'est le sujet qui dessille lui-même les grands traits de l'interprétation. L'art consiste alors à faire saisir les structures inconscientes à travers la toile d'araignée associative. On a tenté, le plus souvent avec malheur, d'utiliser cette méthode pour expliquer les oeuvres littéraires ou artistiques. A son second niveau, la psychanalyse désigne la cure psychanalytique elle-même. De la part du patient, elle implique un investissement libidinal, cela s'entend, mais surtout financier : elle peut durer des années, à raison de plusieurs séances par semaine sur un divan à parler... Le psychanalyste doit une sorte de "neutralité bienveillante" à son client. Il écoute de façon "flottante" et ne parle qu'avec parcimonie. Le plus gros de l'interprétation doit être le fait de l'analysé. Le rôle des rêves, de la petite enfance, du discours et de ses tropes est essentiel. Dans la cure, le moment du transfert est stratégique. En un mot, la cure vise à permettre à l'analysé de prendre conscience des aspects les plus stratégiques de sa structure inconsciente, de les gérer et, par là, d'obtenir un mieux-être, ou un moins-mal-être. La dernière dimension de la psychanalyse, la plus importante pour la culture et la philosophie, est que d'elle découle une psychologie différente : inconscient, stades de la sexualité infantile, pulsion, rêve, Principe de plaisir ou de réalité, instinct de vie ou de mort, censure, refoulement, sublimation, etc., toutes ces notions ont radicalement transformé la conception que nous nous faisons de la psyché au XXe siècle. Quant à la notion d'inconscient, elle entraîne la philosophie vers des continents nouveaux en jetant le grand soupçon sur la toute-puissance de la pensée maîtresse d'elle-même comme de l'univers, chère à la philosophie classique.
Psychanalyste : celle ou celui qui fait de la psychanalyse sa profession et reçoit des patients, dans des cures souvent très longues pour que "ça" dure, moyennant espèces sonnantes et trébuchantes. Se pose alors le problème du statut de l'analyste : il n'en a aucun. En droit, tout le monde peut exercer la psychanalyse, sans la moindre qualification ! Il existe cependant des sociétés de psychanalyse qui estiment que, pour être analyste, il convient d'avoir fait une analyse dite "didactique" auprès d'un psychanalyste confirmé qu'elles reconnaissent : s'instaure alors un mode de recrutement par cooptation, et l'on se prend à imaginer ce qui peut s'ensuivre en matière de népotisme. Dès le vivant de Freud, l'histoire de la psychanalyse fut une affaire d'héritage. Chaque petit maître s'est entouré d'une école pour assurer sa maîtrise. On a assisté dernièrement, après la mort de l'un d'entre eux, sorte de rhétoriqueur surréaliste au cynisme resplendissant, à ce que l'on a appelé "la guerre des lacanoïdes - dissociés au nom du père". Devant un telle zizanie, le moindre mal et la prudence élémentaire invitent à ne considérer parmi les psychanalystes praticiens que les médecins. Ils sont les seuls à pouvoir utiliser la psychanalyse comme un moyen parmi d'autres lorsqu'elle leur semble la plus appropriée ou constitue à leurs yeux un complément utile à une autre thérapeutique. Prétendre intervenir sur le psychisme d'autrui impose déontologie, connaissance et expérience, en particulier du corps et de ses maladies, à moins de vouloir en revenir à un dualisme caricatural. Dix années d'études, plus une psychanalyse, c'est peu : qui refuse pareille évidence risque fort de s'octroyer une place d'honneur parmi les charlatans.
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Propriété :caractère propre ou distinctif d'un être.
En droit, se distingue de la possession, qui n'est qu'un état de fait, alorsque la propriété est un état de droit.
Providence :action de Dieu sur le monde ; il en détermine les lois et peut, d'après la religion, intervenir par miracles interposés.
Providentialisme : conception qui, comme le fait Bossuet, explique l'histoire du monde et l'univers par la Providence.
Prudence :pour Platon, qualité du sage, savoir qui guide l'action.
Chez Aristote, la capacité de juger avec intelligence et lavertu nécessaire à la réalisation du bien.
Une des quatre vertus cardinales.
Psittacisme :du latin psittacus ; pensée purement verbale, où le raisonnement se fait par des paroles auxquelles aucun objet depensée ne correspond.
Psychanalyse :a pour père Freud qui, d'ordinaire, se situe à trois niveaux pour la définir.
Il la considère d'abord comme unetechnique qui cherche à rendre compte de certains phénomènes (actes, paroles, rêves, etc.) en y décelantl'expression de l'inconscient du sujet.
L'association libre est le principal moyen utilisé : grâce à elle, c'est le sujet quidessille lui-même les grands traits de l'interprétation.
L'art consiste alors à faire saisir les structures inconscientes àtravers la toile d'araignée associative.
On a tenté, le plus souvent avec malheur, d'utiliser cette méthode pourexpliquer les oeuvres littéraires ou artistiques.
A son second niveau, la psychanalyse désigne la curepsychanalytique elle-même.
De la part du patient, elle implique un investissement libidinal, cela s'entend, maissurtout financier : elle peut durer des années, à raison de plusieurs séances par semaine sur un divan à parler...
Lepsychanalyste doit une sorte de "neutralité bienveillante" à son client.
Il écoute de façon "flottante" et ne parlequ'avec parcimonie.
Le plus gros de l'interprétation doit être le fait de l'analysé.
Le rôle des rêves, de la petiteenfance, du discours et de ses tropes est essentiel.
Dans la cure, le moment du transfert est stratégique.
En unmot, la cure vise à permettre à l'analysé de prendre conscience des aspects les plus stratégiques de sa structureinconsciente, de les gérer et, par là, d'obtenir un mieux-être, ou un moins-mal-être.
La dernière dimension de lapsychanalyse, la plus importante pour la culture et la philosophie, est que d'elle découle une psychologie différente :inconscient, stades de la sexualité infantile, pulsion, rêve, Principe de plaisir ou de réalité, instinct de vie ou demort, censure, refoulement, sublimation, etc., toutes ces notions ont radicalement transformé la conception quenous nous faisons de la psyché au XXe siècle.
Quant à la notion d'inconscient, elle entraîne la philosophie vers descontinents nouveaux en jetant le grand soupçon sur la toute-puissance de la pensée maîtresse d'elle-même commede l'univers, chère à la philosophie classique.
Psychanalyste :celle ou celui qui fait de la psychanalyse sa profession et reçoit des patients, dans des cures souvent très longuespour que "ça" dure, moyennant espèces sonnantes et trébuchantes.
Se pose alors le problème du statut del'analyste : il n'en a aucun.
En droit, tout le monde peut exercer la psychanalyse, sans la moindre qualification ! Ilexiste cependant des sociétés de psychanalyse qui estiment que, pour être analyste, il convient d'avoir fait uneanalyse dite "didactique" auprès d'un psychanalyste confirmé qu'elles reconnaissent : s'instaure alors un mode derecrutement par cooptation, et l'on se prend à imaginer ce qui peut s'ensuivre en matière de népotisme.
Dès levivant de Freud, l'histoire de la psychanalyse fut une affaire d'héritage.
Chaque petit maître s'est entouré d'uneécole pour assurer sa maîtrise.
On a assisté dernièrement, après la mort de l'un d'entre eux, sorte de rhétoriqueursurréaliste au cynisme resplendissant, à ce que l'on a appelé "la guerre des lacanoïdes - dissociés au nom du père".Devant un telle zizanie, le moindre mal et la prudence élémentaire invitent à ne considérer parmi les psychanalystespraticiens que les médecins.
Ils sont les seuls à pouvoir utiliser la psychanalyse comme un moyen parmi d'autreslorsqu'elle leur semble la plus appropriée ou constitue à leurs yeux un complément utile à une autre thérapeutique.Prétendre intervenir sur le psychisme d'autrui impose déontologie, connaissance et expérience, en particulier ducorps et de ses maladies, à moins de vouloir en revenir à un dualisme caricatural.
Dix années d'études, plus unepsychanalyse, c'est peu : qui refuse pareille évidence risque fort de s'octroyer une place d'honneur parmi lescharlatans..
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