LEXIQUE PHILOSOPHIQUE (de NATURE à OBJECTIVATION)

Nature (état de) :

dans la théorie du "droit naturel", fiction inventée pour parler d'un état qui serait antérieur au contrat social et permettrait d'en établir l'intelligibilité. Rousseau, après d'autres, utilise cet argument dans sa philosophie politique.

Naturel :

concerne tous les aspects de la nature. Le droit naturel procède de la seule nature humaine et s'oppose au droit positif, expression de la culture. La religion naturelle serait celle qui n'aurait de compte à rendre qu'a la raison : religion rationnelle, sans révélation.

Néant :

ce qui n'est pas. Le "non-être" que Parménide oppose à l'être et dont Platon dira qu'il est "d'une certaine façon". Pour Hegel, le néant deviendra le moteur de la dialectique parce que l'être et le non-être sont "identiques" si on les appréhende dans le devenir et si on les met dans la perspective du développement rationnel de l'Esprit absolu. Pour Heidegger, "le Néant n'est pas l'opposé indéterminé à l'égard de l'existant, il se dévoile comme composant de l'être de cet existant".

Néantisation :

consiste à "néantiser" ; termes créés par Sartre pour traduire Heidegger. "Le pour-soi surgit comme néantisation de l'en-soi" dit Sartre, pour qui la néantisation ouvre le chemin de la liberté.

Nécessaire :

doit être absolument ce qu'il est, d'un point de vue logique. Synonyme d'apodictique. S'oppose à contingent.

Négatif :

contient une négation. S'oppose à affirmatif.

Négation :

contraire d'affirmation. Pour la Logique classique, la négation est seconde, alors qu'Hegel la décèle à l'intérieur de l'être, ce qui rend possible "le travail du négatif" dans la dialectique et la constitution du devenir.

Négativisme :

comportement psychologique qui s'oppose systématiquement, sans jamais proposer quoi que ce soit de positif.

Négativité :

chez Hegel, activité de la négation constituant le second moment de la dialectique.

Névrose :

état psycho-pathologique grave. Etrangère à toute altération physiologique, elle n'entraîne aucune détérioration fondamentale du psychisme. Freud explique la névrose par le refoulement de pulsions sexuelles causé par des impératifs sociaux. Si la psychanalyse distingue parfois les névroses obsessionnelles, hystériques ou phobiques, dans tous les cas la névrose se caractérise par un sentiment d'angoisse et de souffrance. Le névrosé a conscience de l'existence d'un mal intérieur à lui-même et dont il ne voit pas la cause, d'où son malheur. Faut-il la chercher dans la petite enfance et dans des conflits inconscients mal résolus ? Freud le pense.

Nihilisme :

conception philosophique qui nie l'existence de toute vérité et de toute valeur morale ou politique. Pour Nietzsche, le nihilisme signifie l'absence de fin : "les fins manquent", "le devenir est sans but", "Dieu est mort".

Noématique :

a rapport avec le noème.

Noème, noèse :

chez Husserl et dans la phénoménologie, le noème est l'objet intentionnel qui a un sens et une réalité, c'est une représentation ; la noèse est l'acte même de penser qui implique l'existence de l'objet de la pensée. Pour les Phénoménologues, la conscience est nécessairement conscience de quelque chose, intention de signification. L'expression "corrélation noétique-noématique" met l'accent sur cette caractéristique de la conscience et sur la liaison nécessaire qui existe entre noèse et noème.

Noétique : .

a rapport avec la noèse.

Nombre :

rapport entre une grandeur et une autre qui a statut d'unité. L'intuition du nombre est une notion fondamentale de l'entendement humain. Loi des grands nombres : la probabilité mathématique rejoint l'expérience si l'on met en jeu un assez grand nombre de cas.

Nominalisme :

conception philosophique qui estime que la réalité de l'idée se réduit au nom. Pour le nominalisme scientifique, la science n'est que langage et conventions.

Non-moi :