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? Les préfixés sont BISAÏ EUL, EULE n.

Publié le 29/04/2014

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? Les préfixés sont BISAÏ EUL, EULE n. (1315), réfection de besaiol (1283), de bis- « d eux fois », pour « père ou mère des aïeuls », T RISAÏ EUL, EULE n. (1552, trysaieul), de tri-, pour la génération précédente, QUADRISAÏ EUL, EULE n. étant rare. ? v oir AT AVISME, AVUNCULAIRE, ONCLE. AIGLE n. m. et f ., réfection (XIIe s.) de e igle (1165), est, comme la variante ancienne aille (XIIe s.), issu du latin aquila par des formes orales °agwila, °aug(w)ila d 'où °aigila. L'hypothèse d'un emprunt à l'ancien provençal aigla, d e même origine, a été émise, mais est moins vraisemblable. Le mot est indifféremment féminin (comme en latin) et masculin en ancien français ; le masculin l'emportant en français moderne, au sens propre. L ? Le mot désigne un grand oiseau rapace diurne, soit de manière spécifique, soit plus vaguement un grand oiseau de proie, notamment dans des syntagmes : aigle pêcheur « pygargue » ; aigle Jean le Blanc « circaète », aigle de mer (1564) désignant plusieurs oiseaux marins. ? Aigle étant surtout féminin jusqu'au XVIIe s., on a employé aiglesse pour « aigle femelle » (XIIe s.-1611). ? Au sens strict du mot, pour le rapace diurne de l'ordre des F alconiformes, plusieurs désignations ont cours : aigle royal pour la plus grande espèce d'Europe et, en Afrique, aigle blanchard d es forêts, aigle huppard, aigle bateleur d es savanes. ? L'oiseau est chargé d'un fort pouvoir symbolique, ce qui rend compte d'expressions comme regard d'aigle au figuré, « vue géniale » (1798), oe il d'aigle « perçant », n ez en bec d'aigle « busqué (avec une idée de noblesse) », et de valeurs figurées, un aigle « homme de génie » (XVIIe s. ; in Richelet, 1680), aussi appliqué à des personnages illustres : l'aigle de Meaux, Bossuet ; l'Aigle, Napoléon ; etc. et dans l'expression ce n'est pas un aigle « c'est une personne médiocre » (1768). ? Au sens latin de « figure, image d'un aigle », le mot désigne une figure du blason (XIIe s.), l'enseigne des légions romaines (1680), celui de l'empire d'Allemagne (XVIIe s.), puis de Napoléon. Il est plus souvent féminin dans ces emplois. ? Il a servi à nommer des monnaies frappées d'un aigle (1472), notamment aux États-Unis (1838), et des ordres honorifiques (aigle blanc, 1694). Le mot désigne spécialement un lutrin d'église à l'image de l'aigle (1690) et des papiers portant un aigle en filigrane (grand-aigle, 1723 ; petit-aigle, 1838). ? De nombreuses expressions avec aigle ont eu cours en alchimie, du fait des valeurs symboliques attachées à l'oiseau : aigle blanc (1721), nom d'un sel de mercure ; aigle noir (1752), d'un sel de cobalt ; aigle de Vénus (1752). ? En histoire naturelle, on a nommé aigle une raie (1791), la sciène (1845), une fougère (fougère aigle ou aigle impériale ). ? Parmi les dérivés, le seul resté vivant est AIGLON n. m. (1546), « petit de l'aigle », qui succède à aiglel (XIIe s.), aiglet (XVIe s.), avec un sens spécial en blason (1636) et, au XIXe s., un emploi figuré pour « personnage ridicule », sorti d'usage. ? L'emploi comme surnom du prince impérial, fils de Napoléon, popularisé par la pièce d'Edmond Rostand, vient de celui d'aigle à propos de Napoléon Ier. ? AIGLONNE n. f . (1863) est rare. ? v oir AQUILIN ; p eut -êt re ANCOLIE, AQUILON. AIGRE a dj. e st issu (XIe s. au figuré ; 1170, Chrétien) du latin classique acer, acris, passé en latin populaire à la 2e d éclinaison. Le mot signifie « aigu, pointu » et au figuré (Pline) « piquant au goût », notion exprimée par acidus (-> acide) e t acutus, q ui a donné aigu*. Acer, lui-même adapté savamment en âcre*, q ualifie aussi les odeurs piquantes et s'est dit des personnes (Plaute) pour « fougueux, impétueux ». L ? L'adjectif, écrit aussi e gre e n ancien français, s'est employé en parlant des personnes et des animaux, pour « avide » (en judéo-français, XIe s.), « féroce » (XIIIe s.), « ardent au combat » (id.), « passionné, ardent » (av. 1188). Ces valeurs ont disparu, et celle de « désagréable, acariâtre » (1370), toujours vivante, correspond plutôt à une métaphore du sens concret (ci-dessous), comme on le voit par une expression du genre ê tre aigre comme verjus (Voltaire). ? L'ancien français connaît aussi un emploi pour « pénible », d'une chose (egre faim, v. 1121). Dès le XIIe s., le mot s'emploie au sens de « qui a une saveur piquante désagréable » servant à former le composé vinaigre (-> vin) e t se disant par analogie d'un son, d'une voix aiguë et pénible (XVIe s., Montaigne), d'une odeur (1690), de couleurs vives et déplaisantes (1762), de sensations physiques (vent, bise aigre, 1835). En technique, l'adjectif qualifie un métal cassant (XVIe s., Amyot), une terre acide (1845). ? Au figuré, il se dit (XVe -XVIe s.) d'un comportement désagréable, irritant, des paroles, avec une valeur très voisine de celle d'acide e t acerbe. La substantivation (l'aigre) pour « goût, odeur aigre » (1660) est utilisée dans la locution tourner à l'aigre (1835), qui se dit du vin et au figuré (Balzac) pour « s'aigrir ». ? En ancien français, on rencontre aigre, n. m., pour « vinaigre » (XIe s., en judéo-français) et (1494) pour « ferment ». ? Le dérivé AIGRIR v., aussi e grir e n ancien français, apparaît (fin XIIe s.) au participe passé aigris (du soleil qui brûle, pique), et comme intransitif pour « devenir aigre ». ? S'aigrir (1538) s'emploie aussi au figuré (dès le XVe s.) pour « s'irriter » puis « devenir désagréable, irritable, amer », sens qui se développe au XIXe s. en même temps que AIGRI, IE a dj., q ui ne semble substantivé (un aigri) q u'au XXe s., et que le transitif aigrir. Dans ces emplois, le verbe a dans la langue classique le sens de « rendre vif, aigu (un sentiment pénible ou dangereux) » ; au XIXe s., la valeur dominante du mot passe de la peine éprouvée à l'amertume désagréable pour les autres. Il a pour dérivé AIGRISSEMENT n. m., au figuré (1560) et au sens concret (1575, Thevet), enfin au sens psychologique moderne d'aigrir e t aigri (attesté XXe s.). ? Les préfixés e naigrir v. t r. (XIIIe -XVIIe s.) « rendre aigre » et d ésaigrir v. t r. et int r. (1487-XIXe s.) ont disparu. ? ? De l'adjectif viennent plusieurs autres dérivés. AIGREMENT a dv. signifie d'abord (v. 1170) « avec impétuosité », puis « avec une intention désagréable, blessante » (1316). ? Il a pris en français moderne les nuances psychologiques d'aigre e t aigrir, e t demeure rare au sens concret (1380). ? AIGREUR n. f . e st la réfection (1380) de formes anciennes, comme aigror (XIe s.), pour « saveur, goût aigre ». Comme l'adjectif, il s'emploie au figuré en ancien français pour « ardeur », « violence » puis « amertume à l'égard de qqn » (1492), d'où par métonymie une aigreur « parole offensante » (déb. XVIIe s., d'Aubigné) et « début de brouille » (1654). ? Il se dit aussi du caractère d'un son aigre (1553) et des métaux dits aigres (1690). ? Au pluriel, aigreurs désigne l'acidité gastrique (1718). ? AIGRELET , ET T E a dj. e st d'abord figuré (1562, d'une douleur), sens où il remplace aigret (XIIIe -XVIe s.). Il s'emploie aussi au sens concret (1636, d'un fruit), et a repris par métaphore la valeur psychologique d'aigre, aigrir (1798). ? ? Le composé AIGRE-DOUX, DOUCE a dj. e st une création poétique du XVIe s. (1541, Marot ; 1549, Du Bellay), d'abord employée au figuré pour « à la fois pénible et agréable », puis au concret (1546), enfin avec la valeur moderne d'aigre pour « d'une douceur apparente, pleine d'agressivité » (1690). ? AIGRE-DE-CÈDRE n. m. a d ésigné (1614) un jus acide de cédrat. ? La famille de aigre était plus riche en ancien et moyen français : en témoignent des mots comme aigras (1406) « verjus », aigrun (1260) « légume à saveur acide », dont l'équivalent italien a donné agrume*, aigreté, n. f . (XIIIe s.), « caractère aigre », ou besaigre (1743) « devenu aigre (du vin) ». ? v oir ÂCRE, AGRIOT T E, AGRUME, G RIOT T E ; VIN (VINAIGRE). AIGREFIN n. m. e st très probablement un emploi métaphorique (1670) d'une variante de aiglefin, églefin (-> églefin). Désignation péjorative, le mot a été interprété par aigre* e t faim (avoir aigre faim) ou fin, a dj. (« un homme fin, et difficile à tromper », Furetière, 1701), et a pu subir l'influence de agriffer (provençal agrifa), agripper. ? Le mot désigne d'abord un officier ou un soldat de mauvaise mine, tricheur au jeu, puis (1740) un chevalier d'industrie. Il est aujourd'hui un peu archaïque et ne s'emploie guère comme adjectif (1824, in T. L. F.). AIGRETTE n. f . e st emprunté sous la forme égreste (mil. XVIe s.), puis aigrette, à l'ancien provençal °aigreto (provençal moderne e igreto), dérivé de aigron « héron », mot d'origine germanique (-> héron). ? Le mot désigne un oiseau voisin du héron, blanc, portant un faisceau de plumes effilées sur la tête, puis (1532) ce faisceau de plumes ou un faisceau analogue, utilisé comme ornement, et aussi (1611) les plumes sur la tête de l'oiseau. Cette métonymie a détaché le mot de ses origines, la désignation de l'oiseau étant alors sentie comme celle d'un oiseau qui porte une aigrette. ? Une influence de l'homonyme aigrette, d e aigre (« plante acide »), n'est pas à exclure, peut-être avec l'idée de « pointu », liée au latin acer. Aigrette s'emploie aussi en parlant de plantes en forme de faisceau (1694), puis en électricité (1746). Diverses extensions, au sens étendu de « forme allongée et épanouie », sont en usage depuis le XIXe s. (une aigrette d'écume, de fumée, d'étincelles...). ? ? Le dérivé AIGRET T É, ÉE a dj. e st apparu à propos des plantes (1694). AIGU, UË a dj. e st le produit (XIIIe s.) de l'évolution phonétique de agu, agud (1080 et jusqu'au XVIe s.), issu du latin acutus « coupant, tranchant » et « pénétrant (de l'esprit) ». Le ai- (pour a-) s'expliquerait soit par un latin populaire acuutus (Guiraud), soit par l'influence de aigre*, q ui provient de la même famille de mots latins, puis de aiguille*, aiguiser*. En effet, le latin classique acutus avait donné régulièrement le nom e u (attesté dans des noms de lieux : Bloch et Wartburg citent Montheu, d e Mons acutus), forme trop brève, refaite en agu, probablement d'après le latin. Acutus, comme acumen « pointe », est dérivé de acus, forme ancienne à côté de acies, d e la même famille que acer (-> acier, aigre) ; acutus (sous-entendu clavis) désigne spécialement le clou. Les autres langues romanes ont des adjectifs proches du latin (italien acuto, e spagnol agudo). L ? Le mot français, sous la forme agu, puis aigu q ui triomphe au XVIe s., se dit (1080) d'une forme pointue (Cf. acéré), puis d'un mal violent (XVe s. ; aigu, 1680), d'une personne ou d'un caractère violent (XIIIe s.), d'un son perçant (agu, XIIIe s. ; aigu, 1643), avec en ancien et moyen français des valeurs proches de celles de aigre*. ? C ependant, à la différence de aigre e t comme acéré, aigu a pris, comme acutus e n latin, la valeur figurée et positive de « vif et pénétrant », en parlant de l'esprit (1180-1190, Chrétien de Troyes), d'où « spirituel », à propos d'un écrit (1548). ? Perdant sa valeur initiale de « pénible, criard », en parlant des sons, il désigne en musique les sons élevés dans l'échelle musicale, par opposition à g rave. ? En grammaire, accent aigu se dit (1690) d'après le latin (du son et de la syllabe) d'un accent dirigé obliquement vers le haut et marquant que le e sur lequel il est placé se prononce sur un ton plus aigu (é) ; il est, là aussi, opposé à g rave. Le substantif agu, « pointu, tranchant » (v. 1150), puis aigu (XVIe s.), est sorti d'usage. L'aigu désigne aujourd'hui l'ensemble des sons élevés dans l'échelle musicale (1622). ? ? Les dérivés aguement a dv. (v. 1265), devenu aigûment (1752) ; agüeté n. f ., d evenu aiguité

« ❏ voir AQ UIL IN ; peut-ê tre AN COLIE , AQ UIL O N . L AIG RE adj. e st i s su ( XI e s .

a u f ig uré ; 1 170, C hré ti e n ) d u l a ti n c la ssiq ue ace r, a cris , p assé e n l a ti n popula ir e à l a 2 e d éclin ais o n .

L e m ot s ig nif ie « a ig u, p oin tu » e t a u f ig uré ( P lin e) « p iq uan t a u goût » , n oti o n e xprim ée p ar acid us (→ a cid e) e t acu tu s, q ui a d on né aig u*. Ace r, l u i- m êm e a d ap té sa v am men t e n âcre *, q ualif ie a u ssi l e s o d eurs p iq uan te s e t s 'e st d it d es p ers o n nes ( P la u te ) p our « f o ug ueux, i m pétu eux » . ❏ L 'a d je cti f , é crit a u ssi eg re e n a n cie n f ra n çais , s 'e st e m plo yé e n p arla n t d es p ers o n nes e t d es an im au x, p our « a v id e » ( e n j u d éo -fra n çais , XI e s .) , « f é ro ce » ( XIII e s .) , « a rd en t a u c o m bat » (id .) , « p assio n né, a rd en t » ( a v .

1 188).

C es v ale urs o n t d is p aru , e t c e lle d e « d ésa g ré ab le , a cariâ tr e » (1 370), to ujo urs v iv an te , c o rre sp on d p lu tô t à u n e m éta p ho re d u s e n s c o n cre t ( c i- d esso us), c o m me on l e v oit p ar u n e e xpre ssio n d u g en re êtr e a ig re c o m me v erju s ( V olta ir e ).

◆ L 'a n cie n f ra n çais co n naît a u ssi u n e m plo i p our « p én ib le » , d 'u n e c ho se ( eg re f a im , v .

1 121). Dès l e XII e s ., l e m ot s 'e m plo ie a u s e n s d e « q ui a u n e s a v eur p iq uan te d ésa g ré ab le » s e rv an t à fo rm er l e c o m posé vin aig re (→ v in ) e t s e d is a n t p ar a n alo g ie d 'u n s o n , d 'u n e v oix a ig uë e t p én ib le ( XV I e s ., M on ta ig ne), d 'u n e o d eur ( 1 690), d e c o ule urs v iv es e t d ép la is a n te s ( 1 762), d e s e n sa ti o n s phy siq ues ( ven t, b is e a ig re , 1 835).

E n te chn iq ue, l 'a d je cti f q ualif ie u n m éta l c assa n t ( XV I e s ., Am yot) , u n e te rre a cid e ( 1 845).

◆ A u f ig uré , i l s e d it ( XV e - XV I e s .) d 'u n c o m porte m en t d ésa g ré ab le , ir rita n t, d es p aro le s, a v ec u n e v ale ur tr è s v ois in e d e c e lle d ' acid e e t ace rb e. La s u bsta n ti v ati o n (l'a ig re ) p our « g oût, o d eur a ig re » ( 1 660) e st u ti lis é e d an s l a l o cu ti o n to urn er à l'a ig re ( 1 835), q ui s e d it d u v in e t a u f ig uré ( B alz ac) p our « s 'a ig rir » .

◆ E n a n cie n f ra n çais , o n re n co n tr e aig re , n.

m ., p our « v in aig re » ( XI e s ., e n j u d éo -fra n çais ) e t ( 1 494) p our « f e rm en t » . ❏ L e d ériv é AIG RIR v., a u ssi eg rir e n a n cie n f ra n çais , a p para ît ( fin XII e s .) a u p arti c ip e p assé aig ris (d u s o le il q ui b rû le , p iq ue), e t c o m me i n tr a n siti f p our « d even ir a ig re » .

◆ S'a ig rir ( 1 538) s'e m plo ie a u ssi a u f ig uré ( d ès l e XV e s .) p our « s 'i r rite r » p uis « d even ir d ésa g ré ab le , i r rita b le , am er » , s e n s q ui s e d év elo ppe a u XIX e s .

e n m êm e te m ps q ue AIG RI , IE adj.

, q ui n e s e m ble su bsta n ti v é (u n a ig ri) q u'a u XX e s ., e t q ue l e tr a n siti f aig rir . D an s c e s e m plo is , l e v erb e a d an s l a la n gue c la ssiq ue l e s e n s d e « r e n dre v if , a ig u ( u n s e n ti m en t p én ib le o u d an gere ux) » ; a u XIX e s ., l a vale ur d om in an te d u m ot p asse d e l a p ein e é p ro uvée à l 'a m ertu m e d ésa g ré ab le p our l e s a u tr e s. ■ I l a p our d ériv é AIG RIS SEM ENT n.

m ., a u f ig uré ( 1 560) e t a u s e n s c o n cre t ( 1 575, T he vet) , e n fin au s e n s p sy cho lo g iq ue m od ern e d ' aig rir e t aig ri ( a tte sté XX e s .) . ■ L es p ré fix és en aig rir v.

t r. ( XIII e - XV II e s .) « r e n dre a ig re » e t désa ig rir v.

t r.

e t in tr. ( 1 487- XIX e s .) on t d is p aru . ◈ De l 'a d je cti f v ie n nen t p lu sie urs a u tr e s d ériv és.. »

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