Le meurtre des enfants innocents est un problème célèbre, soulevé dans le texte de parashat Noach.
Publié le 06/01/2014
Extrait du document
«
choses
:à mesure queleseaux montent, l'océanengouffre laterre ferme, etles montagnes et
tous lestraits distinctifs dupaysage disparaissent ;lorsqu'ils finissentparréapparaître —
comme ilsétaient apparus audébut de parashat
Bereishit, lorsque
Dieuavait séparé l'eaudela
terre -nous sommes censésleressentir certainement commeuneseconde Création.
Celien entre
le crime etlechâtiment, autreinstance dusouci, dans Noach, concernant
lafaçon dontles
opposés coïncident secrètement peut-être,estrendu évident dansunélément verbalfrappant
du texte :car lemot queDieu emploie quandildit « Je suissurlepoint dedétruire » toutechair
est ma sh'ch
i th
am, qui
est, comme lesmots pourdire« corruption », dérivédelamême racine, sh-ch-th.
Dans Noach, le
châtiment collelittéralement aucrime.
Compte
tenudecette préoccupation obsessionnelle deséparer, dedistinguer, depurifier, ce
qui estfrappant danslerécit del'insatisfaction deDieu vis-à-vis desaCréation etde sadécision
de déclencher unDéluge quival'oblitérer, c'estsadétermination dedétruire « toutechair ».
Le
mot « toute » soulèvequelques difficultés, puisqu'ilimplique quecertains innocents aumoins
vont périr dansledésastre.
Carnous pouvons présumer quedans ladésignation de« toute
chair » soninclus, parexemple, lespetits enfants oumême lesbébés —une catégorie de
personnes peususceptible d'avoirétéengagée danslemétissage desespèces.
Defaçon
surprenante, danslamesure oùilfait preuve d'unegrande humanité parailleurs, Friedman ne
montre aucunintérêt pourcette implication troublantequeDieu pourrait êtrecapable detuer
des innocents ;il préfère s'attarder surla« pureté » deNoé etson absence de« tache », de
façon àmontrer combien lesauteurs decerécit étaient largesd'esprit (« Etilest important
qu'une histoire composée pardes Juifs aitsouligné lavertu dequelqu'un quin'est pasun
Juif... » ; et
ce passage aété eneffet invoqué danscertains débatspoursoutenir l'idéequ'il
pourrait yavoir unecatégorie degens appelés lesJustes, c'est-à-dire desnon-Juifs quiont
essayé desauver desJuifs pendant laSeconde Guerremondiale —des gens, probablement,
comme CiszkoSzymanski surqui j'allais apprendre, entemps voulu,beaucoup dechoses).
Rachi, deson côté, sedébat, brièvement certes,aveclesimplications sombresdeNoach.
Son
unique commentaire surl'expression « lafindetoute chair » estlesuivant :« Là oùon
rencontre lapromiscuité, lacatastrophe envahitlemonde etdétruit àla fois lebien etlemal. »
Cela semble impliquer quesoitlepéché même signalé parsh-ch-th souilletousceux quiysont
vaguement liés,ycompris, disons,lesvictimes passives dumétissage ;soit lescoupables, à
travers leuractivité pécheresse sansdiscrimination, provoquentlechâtiment desinnocents —
interprétation quiala vertu denepas imputer leblâme àDieu.
Rien detout cela, ilfaut ledire, nesemble trèssatisfaisant quandonabandonne les
abstractions descommentateurs etqu'on prend letemps desedemander àquoi peut
ressembler l'extinctiondelavie d'un petit enfant parnoyade ouautrement.
Mêmeaprèsavoir
médité lecommentaire deRachi, ilest difficile denepas penser, vulafaçon dontlaTorah se
préoccupe demaintenir desdistinctions entreleschoses, quel'annihilation desinnocents et
des coupables sansdiscrimination danslerécit duDéluge aquelque chosederelâché etde non
cascher, quiestàla fois inhabituel etdérangeant.
Maispeut-être quedans certaines
circonstances —lorsqu'on exécutedesprojets àune échelle gigantesque, parexemple, des
projets dereconfiguration dumonde entier– l'habilité degarder àl'esprit touslesdétails, de
faire certaines distinctions, devientcontreproductive.
EST
-ce que quelqu'un savaitaveccertitude quandShmiel etEster avaient péri?ai-je demandé
au bout d'une heure etdemie environ denotre conversation, lejour oùlegroupe étaitréuni.
J'avais déjàadopté leverbe deJack, périr..
»
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