LE 12 août 2001, deux de mes frères, ma soeur et moi sommes descendus d'une Volkswagen Passat bleue et exiguë et nos pieds ont touché la terre humide de Bolechow.
Publié le 06/01/2014
Extrait du document
«
milliers
dedollars, unecoordination minutieuseentreungrand nombre degens surdeux
continents, toutcelapour unvoyage quiallait durer àpeine sixjours, dontunseulement, en
réalité, seraitpassé àfaire ceque nous étions venusfaire,àsavoir parler auxgens dans cet
endroit crucialqu'était Bolechow, laville dont j'avais entendu parler,etau sujet delaquelle
j'avais pensé, rêvéetécrit pendant prèsdetrente ansunendroit dontj'avais pensé(alors) qu'il
serait leseul oùjepourrais découvrir cequi leur était arrivé àtous – quand jepense àtout ça,
j'ai honte denotre décontraction, denotre mauvaise préparation etde notre naïveté.
Nous étions venus, aprèstout,sanslamoindre idéedeceque nous pourrions trouver.
Quelques moisplustôt,enjanvier, quandl'idéedecevoyage avaitprisforme pourlapremière
fois, j'avais envoyé une-mail àAlex Dunai àL'viv, luidemandant s'ilyavait àsa connaissance
encore unepersonne vivantàBolechow, assezâgéepouravoir connu mafamille.
Alexm'a
répondu pourmedire qu'il avait parlé aveclemaire delaville etque laréponse étaitoui.La
ville était minuscule, a-t-ildit;si nous venions, ilnous suffirait demarcher danslesrues etde
parler àquelques personnes poursavoir quiavait puconnaître Shmieletsa famille, quiserait
en mesure denous raconter cequi s'était passéenréalité.
Comme j'étaisdéterminé àyaller de
toute façon – comme j'avaisétéobsédé depuisledébut parl'idée dem'y rendre tout
simplement, commesil'atmosphère etlesol del'endroit pouvaient noustransmettre quelque
chose deconcret etde vrai –, celam'avait suffi.C'était surcette mince possibilité – la
possibilité quenous pourrions, pourrionssimplement, tomberparhasard, undimanche après-
midi, surunUkrainien quiserait nonseulement assezâgépour avoir étéadulte, soixante ans
plus tôt,cequi était déjàbeaucoup demander, maisencore lesaurait connus – que jem'étais
engagé àm'y rendre, avecmesfrères etma sœur, même sije ne leur avais pasdit,àce
moment-là, àquel point leschances étaientréduites.
Par conséquent, aucœur decevoyage, quiavait l'aird'être unsymbole, presqueuncliché sur
l'entente familiale, ilyavait une tromperie cachée.
Pourtant, nousavons bienfinipar découvrir cequi était arrivé aOncle Shmiel etàsa famille...
par hasard ;et c'est peut-être pourcette raison qu'iln'est pasnécessaire quejeme sente
coupable, mêmeaprésent, commecelam'arrive parfois,d'avoiremmené mesfrères etma
sœur pourunvoyage quiaurait étéprobablement uniqueet,essentiellement, ratépour cequi
est delacollecte desinformations, s'iln'y avait eulecousin germain dema mère enIsraël,
Elkana...
Elkana,ledernier mâlesurterre àêtre unJäger néàBolechow, quiavait abandonné le
nom defamille, prisunnom hébraïque etscellé, decefait, l'extinction, enquelque sorte,d'une
certaine partiedel'héritage delafamille dema mère, même sile fait qu'il ya encore desJäger
en Israël, même sousunautre nom,apermis lasurvie decette chose plusprimitive, plus
biologique, quesont lesgènes delafamille.
Elkana,lefabuleux, lelégendaire cousinqui(nous
le savions) étaitunesorte degrand macher en
Israël, quiavait faitsauter desponts pendant la
guerre d'Indépendance etqui, lorsdeses rares visites àLong Island pournous voir,obtenait de
la police localequ'elle letransportât jusquecheznous enhélicoptère, pournotre plusgrande
joie etnon sans provoquer unesecrète jalousie chezlesautres enfants duquartier.
Elkana,qui
avait gardé lesens familial desapropre importance, uneconfiance absoluedanslafascination
exercée parsesrécits etses drames etqui, pour cette raison même, avaitpartagé lesnouvelles
de notre voyage àBolechow aveccertaines personnes, quienavaient parléàd'autres, quien
avaient parléàd'autres...
L'ADNn'estpaslaseule chose quisoit partagée ausein d'une famille.
En même temps, jesuis bien conscient dufait que l'histoire decequi estarrivé àShmiel
n'aurait jamaisexisté, n'aurait jamaisvalulapeine d'être racontée, sicette même
autoglorification inoffensiven'avaitpaspoussé Shmielàrester enPologne, àse vanter d'êtrele
premier danssonvillage, comme l'avaitditunjour mon grand-père, etàrester avec.
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