Je l'ai regardée, sidéré.
Publié le 06/01/2014
Extrait du document
«
j'éprouvais
unsentiment deprotection àl'égard deKlara, qui,jelesavais désormais, avaitété
contrainte d'endurerdeshorreurs inimaginables etdont lacoquetterie presqueadolescente,
les danseuses enporcelaine, lestableaux bucoliques, l'éléganceaffectéeetlegoût pour lesjolis
vêtements etles bijoux étaient peut-être, medisais-je àprésent, unesorte derécompense
superficielle, deréparation futilepourleschoses horribles quilahantaient encore.J'aidonc
choisi decroire quesonYankel avaitétéundes bons policiers juifs.
Anna adit quelque choseàShlomo, quis'est tourné versmoietatraduit.
Elledit,Ilpeut avoir
honte delafaçon dontilsse sont comportés, du traitement.
Puis
Shlomo adit, J'aiune histoire pourvous, unehistoire privée,maisellenepeut pasfigurer
dans votre livre,ilfaut quevous arrêtiez votremagnétophone.
J'ai éteint lemagnétophone.
Ilacommencé àparler.
C 'est peu detemps après,justeaumoment oùnous nousapprêtions àquitter l'appartement
d'Anna, qu'unsouvenir particulier estrevenu enmémoire àShlomo etatout changé.
Nous avions parlédeDusia Zimmerman, lafille dont lefrère avaitété,dumoins selonMeg
Grossbard, lepetit amideLorka pendant l'Occupation...
mêmesi,maintenant quenous avions
entendu parlerd'uncertain Halpern, maintenant quenous avions entendu direqueLorka avait
été plus « facile » quenes'en étaient souvenus lesautres, ilétait biendifficile desavoir.
Yulek
Zimmerman avaitpéri,disait Shlomo, maissasœur avaitsurvécu.
Ilm'a raconté unehistoire
remarquable.
Aprèslaguerre, elles'était mariée avecunBelge àqui elle n'avait révéléqu'elle
était juive quebien desannées aprèslemariage.
Maistoutlemonde savaitqu'elle refusait de
parler àqui que cesoit, qu'elle défendait savie privée avecténacité.
Hé bien, ai-jeplaisanté, commeçanous n'aurons pasbesoin d'allerenBelgique.
C'étaitbien
assez quenous soyons allésenSuède, quenous ayons faitcevoyage defolie deNew Yorkà
Londres, deLondres àStockholm, etretour deStockholm àLondres, deLondres àTel-Aviv !
Et jeme suis ditque çasuffisait commeça,cette course-poursuite aprèsDyziaLew,jusqu'en
Israël.
C'est àcet instant précisqueShlomo s'estlittéralement frappélefront duplat delamain.
Oooooh ! s'est-ilexclamé, Oh ! ! !J'aioublié ! ! ! VousétiezenScandinavie ! Ilya un habitant
de Bolechow quivitàCopenhague.
Aïe,aïe,aïe,aïe !
J'ai dit, Qui ?
J'ai pensé, Peut-être qu'iln'est pasimportant.
Mais Shlomo, reprenant sesesprits, adit simplement, Voussavez quoi?Nous allons luiparler.
Nous allons l'appeler plustard dechez moi.
Après cetteséance dephoto avecAnna, nousétions censés allerchez Shlomo pourundéjeuner
de fête préparé parsafemme, Ester,unefemme solide,auvisage rond,quiparlait peul'anglais,
mais dont lachaleur etlagénérosité, endépit delabarrière dulangage, remplissaient chacun
de ses mots, delamême manière quelesodeurs desmets délicieux qu'elleavaitrôtis, fritset
cuits, chaque foisque jelui avais rendu visite,emplissaient sapetite cuisine.
C'étaitEsterqui.
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