HYPALLAGE.

n. f Figure de style qui consiste à attribuer à un mot d'une phrase ce qu'il conviendrait normalement d'attribuer à un autre mot de celle-ci. Il y a transfert de qualificatifs. Par exemple, lorsque Baudelaire évoque « une île paresseuse» (dans « Parfum exotique»), il nous suggère que les habitants de cette île peuvent vivre paresseusement : il transfère donc sur le mot «île» un qualificatif qui normalement devrait s'appliquer aux habitants de celle-ci. On voit par cet exemple que le transfert n'est pas seulement un transfert de terme (car le mot auquel devrait être accolé l'adjectif peut être absent de la phrase), mais un déplacement des caractères d'une réalité donnée sur une autre réalité évoquée dans la phrase. Lorsque le même Baudelaire définit les yeux des aveugles en disant « leurs globes ténébreux », le transfert consiste à attribuer au globe oculaire (qui est blanchâtre) une apparence ténébreuse qui concerne en réalité ce que « voient » les aveugles eux-mêmes (leur nuit). L'hypallage est une figure de style qui appartient à la catégorie générale de la Métonymie.