Hirsch, peut-être au heder, l'école hébraïque, peut-être en jouant dans
Publié le 06/01/2014
Extrait du document
«
Jack
acontinué.
Prenez Lvov.Elles'appelait Lemberger
pipick.
Il
asouri.
Pipick ?
Pipick, c'est
lenombril enyiddish.
Oui, a-t-il dit.Parce qu'elle avaituneplace, un rynek, en
plein milieu delaville, c'était comme
un nombril ! Dolina,onl'appelait Dolina
hoïze.Hoïze, le
pantalon.
Parcequ'elle n'avaitque
deux rues, ellefaisait penser àun pantalon !
Il s'est interrompu uninstant.
J'avaisconnuautrefois lesnoms deces villes, etpendant
longtemps j'avaispenséqu'elles n'étaient riend’ autre quedesdestinations, desendroits
correspondant àcertaines dates,ouàcertaines personnes dansl'arbre généalogique dema
famille.
Soudain, ellessemblaient prendrevie,parce quejepouvais lesimaginer àtravers le
regard desgens quiyavaient vécu,quiavaient inventé cessurnoms idiotsetaffectueux pour
elles.
Au moment oùJack nous expliquait lasignification de Dolina
boise, la
sonnette aretenti et
Mme Grossbard estentrée.
Elle neressemblait pasàce àquoi jem'attendais.
Minuscule,maisdroite comme uni,les
cheveux auburn,avecdesreflets cuivrés, plaqués enarrière dansunecoiffure detoute
évidence onéreuse, elledonnait l'impression d'êtreàla fois vive etdistante.
Elleportait des
vêtements sombresquisoulignaient l'aspectbrillantdeses cheveux :un chemisier ensoie
noire, unpull violet.
Degrandes bouclesd'oreilles enorpendaient àses lobes allongés.
Jackl'a
embrassée surlesjoues quand elleestentrée.
Voici Daniel Mendelsohn, a-t-ilditenpointant lamain versmoi.
Puis, lapointant versMatt, ila
souri etdit, Etvoici l'autre M.Mendelsohn.
Je suis tellement contentdevous rencontrer, ai-jedit.Mamère estlacousine deFrydka.
Oui, a-t-elle répondu enpassant devantmoipour allers'asseoir àla table, oùelle s'est
immédiatement emparéedesphotos, je sais.
Sans
lemoindre sourire,elleapassé enrevue lesphotos queMatt avaitprises pendant notre
voyage enUkraine :une antique biqueàL'viv, dansl'embrasure d'uneportesurlaquelle on
parvient àpeine àdistinguer lesillon pourlamésusa quis'ytrouvait autrefois ;un vieil homme
sur lapetite placedeBolechow, tenantunechèvre enlaisse.
Pendant quejerestais là,réfléchissant àce que jepourrais biendire, j'airemarqué que
l'atmosphère dedouce réminiscence quiavait caractérisé lesquinze premières minutesde
cette étrange réunion commençait às'alourdir.
Detoute évidence, jen'étais pasleseul àavoir
été mis mal àl'aise parMme Grossbard.
Jeme suis demandé quelleshistoires privées,vieilles
de soixante ans,perduraient derrièrelessalutations poliesquis'échangeaient aumême instant.
Je devais ledécouvrir sixmois plustard.
Comme j'avaisdéjàunpeu peur d'elle – cette femme surqui jecomptais poursauver Frydka de
l'obscurité totaleetqui était déjàréticente defaçon indéfinissable maispalpable –, jeme suis
aperçu quej'essayais instinctivement del'apaiser, delamême façonquej'essayais, enfant,.
»
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