habituelle des États de l'hôtel des Menus-Plaisirs.
Publié le 06/01/2014
Extrait du document
«
par
lavolonté dupeuple etqu’on nenous enarrachera queparlapuissance desbaïonnettes ! » Uninstant
auparavant, Bailly,leprésident del’aréopage, ensetournant verssespairs pouravoir leurapprobation, avait
risqué : « Ilme semble quelanation assemblée n’ad’ordre àrecevoir depersonne. » Lalégende aretenu laphrase
de Mirabeau.
C’estdommage, celledeBailly résumait mieuxlasituation politique.
Le roi hésite, puiscède.
Touslesdéputés ontordre derejoindre l’organenouvellement crééquiatout pouvoir
pour trouver unesolution auxproblèmes duroyaume.
Débutmaiencore, pours’adresser àses sujets, Louisdisait
« mes peuples ».
Désormais, ila face àlui une « nation », cette« nation assemblée » dontaparlé Bailly etqui
vient, d’uncoup d’éclat, desedéclarer souveraine.
Findelaséparation entrois ordres, findemille ansd’histoire,
fin del’absolutisme.
Enmoins d’unesemaine, l’AncienRégimeesttombé.
LaRévolution françaisevientde
commencer.
Nous sommes doncfinjuin 1789.
Débutnovembre 1799, uncoup d’État conduit parunjeune général nommé
Bonaparte emmènelepays versunnouveau système.
Celafaitdonc dixans.
Ladécennie laplus riche, laplus
troublée, laplus controversée aussidel’histoire deFrance.
Lepoint quinous intéresse leplus dans celivre, sil’on
s’en tient àson idée directrice, c’estdevoir àquel point cetteépopée pèseencore aujourd’hui surnotre
fonctionnement politiqueetnotre rapport aumonde.
Pourrendre lepropos intelligible, tâchonsd’abordde
rappeler sommairement lesfaits.
Ons’yperd toujours unpeu.
Pasdecomplexe àavoir, personne nes’y retrouve
jamais.
Ils’est passé plusdechoses endix ans qu’en unsiècle.
LesMirabeau, lesLaFayette, lesDanton, les
Robespierre, s’ysont succédé àun train d’enfer : laplupart desrois ontrégné desdécennies, lerôle effectif deces
chefs révolutionnaires surlavie politique ararement dépasséunanou deux.
Onpeut ajouter enoutre que,d’une
certaine manière, leurcélébrité comptedouble : selonlepoint devue decelui quilesexamine, chacund’entre eux
peut êtreplusieurs hommesdanslemême, auchoix, unhéros, untraître infâme, ouuntyran sanguinaire.
Essayons dene pas juger pourl’instant, attelons-nous doncavant toutàune entreprise autrement difficile :tenter
d’établir unesynthèse claireetrapide delapériode.
Aumoment oùnous ensommes, l’absolutisme vientd’être
jeté àterre, maislatête del’État n’apas changé, c’esttoujours leroi.
Ilrègne jusqu’à sadéposition enaoût 1792.
Le cadre dupremier épisodes’impose : lafin delamonarchie.
L’été
1789 Reprenons
lecours deschoses oùnous étions, finjuin 1789 : dèslessemaines quisuivent, lesévénements, dontla
plupart sontencore gravésdansnotre mémoire, vontsebousculer àune vitesse inimaginable.
Labelle saison de
89 aété, écrit l’historien FrançoisFuret,« l’été leplus extraordinaire denotre histoire ».
Ilprésente aussi,surun
strict planpédagogique, unavantage dontnous allons nousservir.
Dèscemoment semettent enplace une
nouvelle configuration politiqueetde nouveaux rapportsdeforce quel’onvaretrouver àpeu près jusqu’à lafin de
la période révolutionnaire.
Plutôtquedesuivre lastricte chronologie decette saison essentielle, tâchonsdoncde
comprendre quellessontlesrègles dujeu nouveau quis’ouvre, etqui ensont lesacteurs.
Au centre dupouvoir, désormais, l’organenésur lesdécombres desÉtats généraux : l’Assemblée nationale.Elle
s’est assignée pourtâche première dedonner uneconstitution auroyaume, onl’appelle doncla« Constituante ».
Les assemblées quiluisuccèdent, selonlesfonctions quiseront lesleurs, porteront desnoms différents (la
« Législative » puisla« Convention ») ; ellesgarderont toujourscetteplace éminente, ellesreprésentent lanation.
Dans lafougue, lapassion, lafièvre desmouvements detribune, ons’y invective, onydélibère, onyabat aussi un
travail considérable.
Deuxséances historiques l’indiquenttrèsvite : danslanuit du4 août, surproposition dedeux
aristocrates, etdans destransports d’émotion, onvote l’« abolition desprivilèges », lafin des droits seigneuriaux,
la fin del’inégalité devantlesemplois, lafin des charges héréditaires, c’est-à-direlafin définitive dumonde issude
la féodalité.
Le26 du même moisd’août estvoté untexte qui,enquelque sorte,enest lependant.
Ilreprésente la
charte delasociété nouvelle quel’onentend éleversurlesruines del’ancienne, unesociété danslaquelle le
mérite primelesang puisque « tousleshommes naissentlibresetégaux endroit » (article 1).
C’estla« Déclaration
des droits del’homme etdu citoyen ».
Le deuxième acteurimportant denotre nouvelle pièce,danslesbons vieux manuels d’histoire républicains,
s’appelle « lepeuple ».
« Lepeuple prendlaBastille », « lepeuple renverse lamonarchie » : ilest omniprésent,
mais defaçon floue.
Qu’est-ce aujuste quece« peuple » ?
À l’époque, danssamajorité, ilest constitué depaysans.
Curieusement, deceux-là, danslesdix ans quiviennent,
on entendra fortpeu parler.
Laseule irruption d’importance dumonde ruraldanslecours delaRévolution arrive.
»
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