Frydka avait tout de même eu de la chance.
Publié le 06/01/2014
Extrait du document
«
Shlomo,
Solomon etMalcia parlaient enyiddish eten allemand delaliquidation des Lager à
la
fin del'été 1943 – c'est-à-dire laliquidation delaville, puisque, àce moment-là, lesseuls Juifs
vivants quin'étaient pascachés étaient ceuxdudernier Lager.
Les
Reinharz étaientalors,jele
savais, cachés, immobiles maisenétat d'alerte, danslasalle dedivertissements desofficiers
allemands, le Kasino, au
beau milieu delaville.
Am
vier und zwanzigsten August, disait
Malcia enallemand, cettefois.
Dann
istmeine
Schwester gegangen:und jeden Schuss habenwirgehört.
Le
24 août.
C'estlàque masœur estpartie.
Etnous avons entendu chaquecoupdefeu.
Ils se cachaient, m'aexpliqué Shlomo,mêmesije connaissais déjàl'histoire.
Malciaahoché la
tête etm'a ditdans malangue, Etchaque, chaque...
Elle s'est tournée versShlomo.
Unt
yayden shusshub'ikh getzuhlt.
En
yiddish, denouveau.
J'aicompris.
Et
j'ai compté chaquecoupdefeu.
Elle
s'est tournée versmoi, mais elleacontinué enyiddish.
Noyn
hundert shiesshub‘ ikh getzuhlt.
J'ai
compté neufcents coups defeu.
Elle s'est tueetpuis, elleadit dans malangue, Etaprès ilssont venus au Kasino pour
selaver
les mains etpour boire ! J'y
étais, jeles aivus ! Ilsse sont lavélesmains etils sont allés boire !
Shlomo,
quidetoute évidence étaitaussi émuquemoi, enimaginant deuxJuifscachés, tassés
dans leurminuscule cachette,incapables devoir mais comptant, comptant,l'unaprès l'autre,
les coups defeu quimettaient finaux vies deleurs amisetde leurs voisins, s'esttourné vers
Malcia etadit, Etvous saviez cequi était entrain desepasser ?
Malcia apointé l'index sursatempe.
Elleadit, Nous imaginions.
Moi aussi, j'imaginais deschoses àce moment-là.
Nousétions arrivés versmidi etilétait près
de trois heures àprésent ;j'avais beaucoup àpenser.
Ilne s'agissait passeulement des
additions sensationnelles àl'histoire deFrydka – elleétaitenceinte deson enfant, elleétait
cachée chezlui –, même sicelles-ci nepouvaient êtreignorées ;elles exigeaient, pourlemoins,
un effort d'imagination quinepouvaient qu'ajouter denouveaux élémentsàl'histoire que
j'aurais aiméêtreenmesure deraconter.
Ils
étaient amants, ilsétaient passionnément
amoureux, c’étaituneépoque désespérée, ilscouchaient ensemble,elleétait enceinte.
Ill'aimait
tant —assez pourmettre endanger nonseulement lui-même,maistoute safamille.
Bon,
jeme
suis dit,Très bien pour elle.Très bien pour euxdeux.
Jesuis content qu'elleaitconnu ungrand
amour, avantdemourir.
Audiable ceque pense MegGrossbard ;au diable, le Je
ne sais rien, je
ne vois rien ! Et
cependant, aussiimportant quetout celapouvait l'être,c'était auxpetits détails moins
spectaculaires quejepensais quandMalcia avaitdit, Nous
imaginions.
Là
aussi, ilya bien des
choses intéressantes àextrapoler.
Il
l'aimait tant !Elleavait desijolies jambes ! Ça
aussi,
c'était desfaits quipouvaient raconterunepetite histoire Peut-être quec'étaient sesjambes.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- CABARET DE LA DERNIÈRE CHANCE (Le) (résumé & analyse)
- FORTUNE [Chance]. Joseph Conrad (résumé et analyse)
- Bonheur et chance
- le bonheur n'est qu'une question de chance ?
- Peut-on affirmer que la philosophie a quelque chance d’être en prise sur le réel si elle néglige de réfléchir sur les disciplines qui élaborent la connaissance de ce dernier ?