formidable jeune femme, ai-je pensé.
Publié le 06/01/2014
Extrait du document
«
Mais
elleapersisté danssonrefus deconfirmer queFrydka Jägeravaitaimé ungarçon
catholique, desdécennies plustôt,quand uneidylle pareille auraitétéune très grosse affaire.
Mais aujourd'hui, quelleimportance ?La femme demon frère Andrew n'estpasjuive ;la
femme deMatt estgrecque orthodoxe.
Jeme suis demandé, l'espaced'uneseconde, cequ'il
pouvait penserdecette révélation.
Meg continuait àfaire del'obstruction.
Jene sais pas, jen'ai ététémoin derien.
Je ne vous aipas demandé d'êtretémoin, ai-jeditsur leton delaplaisanterie.
Maiselleétait
votre meilleure amie,elleadû seconfier àvous ?
Meg asoupiré.
Non, non,celasepassait pendant laguerre.
Pasavant.
Grands dieux,non !
J'ai pris une note mentale surlefait qu'elle avaitdit Grands
dieux, au
pluriel.
Rien decegenre n'aurait puseproduire avantlaguerre, a-t-elleexpliqué.
C'était, naturellement, commesielle venait detout admettre.
Apartir delà,Frydka, quiavait
eu jusqu'à présent unvisage d'enfant surune photo oudeux, acommencé àprendre uneforme
sensible, àavoir sapropre histoire.
Elleavait aimé ungarçon polonais, mesuis-je diten
souriant, etill'avait aimée aussi.
Et en pensant quec'était toutel'histoire quej'entendais pourlapremière fois,même sielle
m'était révélée decette façon, jeme préparais mentalement àtoutes lesoccasions quej'aurais
de laraconter, àma mère, àses cousins, àmes frères etàma sœur, lorsdemon retour.
Jeme
suis calé surma chaise etj'ai décidé dechanger desujet pourlemoment, avantdeme mettre à
dos Mme Grossbard quiavait l'aird'être vraiment mécontente.
C'estàcet instant précisque
Jack s'est penché surlatable etalevé lavoix pour dire,Laissez-moi vousdirequelque chose.Ce
garçon, ila perdu lavie àcause deFrydka.
Attendez unpeu, ai-jedit.Pardon ?
Jack abaissé lavoix.
Toutlemonde autourdelatable s'était tuettourné verslui.Ilme
regardait.
Marquant unsilence aprèschaque motpour lesouligner, ila répété ceci:
Le.
Garçon.
Aperdu.
Lavie.
Acause.
D'elle.
Il ya eu un long silence.
Qu'est-ce quevous voulez dire?ai-je demandé.
Hé bien, vousvoyez, a-t-ilcommencé, cestrois filles étaient avecBabij, legroupe departisans,
parce qu'elles étaientlesamies detrois garçons polonais.
TroisfillesdeBolechow.
Frydka,
l'autre s'appelait DunkaSchwartz, etlatroisième, c'était...lasœur d'undesdeux garçons qui
ont survécu aveclesBabij, Ratenbach.
Je ne savais absolument pasquipouvaient bienêtrecesgens, maisjene l'ai pas interrompu.
Je
voulais qu'ilcontinue.
Ces trois garçons étaientdevenus lesamis deces filles, ilsles ont aidées àrejoindre lesBabij
dans laforêt.
C'était uneforêt prèsdeDolina, ilyavait prèsdequatre centsJuifsqui
appartenaient auxgroupes departisans..
»
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