forme (musique) - musicologie.
Publié le 18/05/2013
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Entre approximativement 1200 et 1750, le contrepoint (imbrication des mélodies), notamment dans sa forme d'imitation syntaxique, a été l'une des principales techniques de création des formes musicales.
Les exemples les plus simples d'imitation
sont la ronde et le canon.
L'imitation a également été le moyen de créer une unité dans des formes comme le motet et la fugue, ainsi que dans les messes.
Le mode (une gamme qui comporte certaines notes servant de centre d'attraction), l'harmonie
et le cantus firmus (fragment de plain-chant ou mélodie profane récurrents), presque toujours masqué par l'augmentation et généralement dissimulé dans la texture contrapuntique, furent autant de facteurs de cohésion musicale.
Au XIX e siècle, l'élément extramusical fourni par le programme (exposition sommaire ou détaillée d'événements ou de sentiments que la musique tentait de dépeindre) fut un élément structurant de la forme musicale.
Les détails du programme
guidaient la manière dont le compositeur manipulait des éléments purement musicaux.
4 FORMES CYCLIQUES
Le terme « forme cyclique » s'applique à la musique instrumentale et vocale composée de plusieurs mouvements (parties indépendantes ou presque indépendantes, chacune ayant sa propre forme, comme la forme sonate, le rondo ou les variations).
C'est le cas de la suite baroque, de la symphonie classique, de la sonate et du quatuor à cordes.
Dans ces compositions, l'unité est obtenue par l'association des tonalités et, parfois, du matériau mélodique.
Une messe avec cantus firmus, ou bien le
lied Der Wanderer, de Schubert, dont la mélodie systématique relie les mouvements, sont typiquement cycliques.
La variété provient des changements de tempo d'un mouvement à l'autre.
Le schéma courant des œuvres cycliques est lent-rapide-lent-
rapide.
Dans les messes, les cycles de chansons, les opéras, les cantates, les oratorios et les œuvres vocales proches, le texte apporte un élément d'unification supplémentaire.
5 FORME ET CONTENU
Les formes musicales conventionnelles comme le rondo, la fugue et la sonate sont des schémas imposés concernant des éléments musicaux comme la mélodie et l'harmonie.
C'est au XIX e siècle, époque où l'histoire de la musique occidentale fut dominée par les thèmes (mélodies) et leurs transformations, que les formes musicales furent codifiées de manière explicite.
Aussi, de nombreuses formes furent-elles considérées
comme des moules dans lesquels pouvaient se fondre les thèmes d'une composition individuelle.
Dans cette optique furent créatifs les morceaux qui se libéraient de la forme « théorique » par divers détails.
Au XXe siècle, ce point de vue fut remis en
question par de nombreux critiques, qui firent remarquer que peu de compositions de grands maîtres adhéraient strictement à une forme stéréotypée.
Aujourd'hui, la forme, au sens de structure globale, est généralement considérée comme
inséparable de son contenu, à savoir le rythme, les thèmes, la texture et les différents aspects d'une composition.
Des formes spécifiques, telles que la sonate ou la fugue, sont aujourd'hui admises comme étant des principes ou des procédés au
regard desquels les morceaux peuvent varier en fonction de leur contenu.
Ainsi, une fugue se définit comme un type de composition utilisant une imitation mélodique, alors que les musiciens la définissaient autrefois comme une suite régulière où un
type d'imitation est nécessairement suivi d'un autre.
De même, un mouvement de forme sonate correspond à un certain type de structure créé par opposition des tonalités et par manipulation des thèmes et des motifs, alors qu'auparavant les
théoriciens la décrivaient comme une suite conventionnelle de thèmes, de transitions et de développements.
L'approche consistant à assimiler la forme à son contenu permet également de mieux appréhender les formes musicales non occidentales.
6 PRINCIPES ET ÉLÉMENTS
L'organisation des parties d'une œuvre musicale peut se situer à plusieurs niveaux, depuis les petits détails de phrases individuelles à de vastes plans (les schémas formels de base) offrant unité, variété et symétrie.
6. 1 Mélodie
La répétition et la combinaison renouvelée de motifs et de fragments mélodiques reconnaissables, ainsi que la réexposition nette de schémas plus longs, contribuent à l'unité et à la cohérence tout en assurant la variété.
Dans une composition, la
parenté entre plusieurs mélodies différentes peut venir de motifs communs, même si ce partage n'est pas toujours clair.
La mélodie peut varier dans ses contours, être descendante ou montante, et les changements de hauteur peuvent s'effectuer par
mouvement conjoint ou disjoint.
De telles variations offrent des contrastes limités ou mettent en évidence les grandes divisions d'une composition.
6. 2 Durée et rythme
La relation temporelle est un autre élément qui influence la forme musicale, qu'il s'agisse de la relation entre les valeurs de notes ou de la longueur relative des mouvements dans une symphonie.
Les compositeurs européens du Moyen Âge répétèrent
parfois des structures mélodiques et rythmiques complexes dans un morceau entier.
Cette procédure, appelée isorythmie, assure une cohérence même dans le cas de structures qui ne se révèlent pas immédiatement à l'auditeur.
De courts motifs
rythmiques peuvent se répéter dans des contextes mélodiques et harmoniques différents, contribuant ainsi à l'unité d'une œuvre.
Dans plusieurs musiques orientales, de longs cycles rythmiques conventionnels, comme l' iqa et le tala , fournissent
également une certaine structure très appréciée des auditeurs.
6. 3 Harmonie
L'harmonie est une autre composante de la forme.
En musique tonale, les harmonies consonantes sont celles qui donnent la stabilité ; les harmonies dissonantes, au contraire, semblent instables, à la limite de la rupture, et ont tendance à se résoudre
en harmonies consonantes.
Les compositeurs exploitent l'opposition entre la consonance et la dissonance pour préparer la conclusion d'un morceau.
Entre 1650 et 1900 environ, le système de tonalité classique occidental régula les harmonies en
fonction d'un ensemble complexe de conventions.
La tonalité offrit une base puissante d'organisation, tous les accords et toutes les notes ayant une relation spécifique (forte ou faible) à la tonique (note fondamentale).
Au XXe siècle, des
compositeurs, comme Paul Hindemith et Béla Bartók, développèrent des méthodes très personnelles de création autour de la tonique, telles que la répétition des notes critiques, le mouvement symétrique au-dessus et au-dessous de la tonique, et
élaborèrent de nouvelles approches de la dissonance.
6. 4 Sérialisme.
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