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Fig. 30 Pépi Ier et Mérenrê debout. Cuivre (détail : Pépi

Publié le 06/01/2014

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Fig. 30 Pépi Ier et Mérenrê debout. Cuivre (détail : Pépi I"). H = 1,77 m et 0,70 m. Le Caire JE 33034 et 33035. Fig. 31 Pépi II sur les genoux de Ankhesenmerirê II. Groupe provenant sans doute de Saqqara. Albâtre. H = 0,39 m. rooklyn Museum 39.119. ig. 32. Pépi Ier à genoux, offrant des vases à vin. Schiste. H = 0,15 m. Brooklyn Muséum 39.121. depuis les premiers temps, assis sur un trône cubique assez massif dont les côtés sont ornés du sema-taoui, n entrelacs des plantes emblématiques de la Haute et de la Basse-Égypte nouées de part et d'autre d'une rachée artère. Il est vêtu du pagne chendjit et porte sur la tête les insignes de son pouvoir : couronnes ou émès et barbe postiche. Dans cette attitude, il est généralement seul, et si son épouse l'accompagne, elle est assise à ses pieds, comme Hétephérès II (?) à ceux de Djedefrê dans le fragment du Louvre provenant d'Abou Roach (E 12627 = Vandier : 1958, pl. II. 1). Les groupes sont plus rares : on connaît surtout ceux de Mykérinos en compagnie de son épouse (Boston 11.738) ou dans les triades provenant de Gîza (Vandier : 1958, pl. IV-V). On note une évolution dans les attitudes après la IVe dynastie. Peut-être est-elle due à la nouvelle relation créée entre l'idéologie théocratique et la réalité du pouvoir politique ? Il est un peu risqué de l'affirmer, mais on doit constater que le roi peut être montré en train de célébrer le culte. Le Musée de Brooklyn possède une statue en schiste de Pépi Ier, assis sur ses talons et offrant deux vases à vin (fig. 32). Autre nouveauté, elle aussi apportée par la VIe dynastie, les statues représentant le roi enfant : par exemple le Pépi II en albâtre du Musée de Caire (JE 50616). Cette innovation est probablement à mettre sur le compte du jeune âge auquel ce roi accéda au trône. Elle est significative de l'adaptation de la phraséologie à la réalité politique, comme les groupes figurant Pépi II assis sur les genoux de sa mère, dont un exemple est conservé au Musée de Brooklyn. Ces groupes sont également en albâtre, peut-être à cause de leur thème lié à la petite enfance et à l'allaitement, qu'évoque l'aspect laiteux de cette pierre. L'association d'Ankhesenmérirê II et de son fils -- représenté non pas sous les traits d'un enfant, mais comme un pharaon adulte en taille réduite -- affirme la transmission du pouvoir de Pépi Ier par la régente. Ces attitudes nouvelles, en particulier l'évocation des liens familiaux, rejoignent des thèmes développés plus tôt dans la statuaire privée, qui, tout en démarquant les attitudes royales officielles, joue sur ses registres propres. Elle aussi connaît une évolution après la fin de la IVe dynastie : le style s'éloigne alors quelque peu de la perfection que l'on trouve dans le groupe de Rahotep et Néfret ou chez Hémiounou. Les oeuvres civiles, qui étaient déjà plus nombreuses que les statues royales, se multiplient sous les Ve et VIe dynasties et tendent à s'éloigner des canons classiques, ce qui ne veut pas dire qu'elles perdent en qualité, comme en témoigne le scribe du Louvre. Elles ne renoncent pas non plus aux attitudes conventionnelles : personnages debout ou assis représentés avec les attributs de leur fonction, groupes familiaux, etc. Il y a toutefois une plus grande liberté de ton et un certain souci de réalisme qui rejoint celui de la statuaire royale contemporaine : les oeuvres e la VIe dynastie développent une sensibilité déjà marquée sous la Ve dynastie en faisant la part plus grande au réalisme. On peut penser ici au nain Séneb ou à la belle statue de Nyânkhrê. À côté de la statuaire en pierre, il existe depuis la IVe dynastie une tradition de travail sur bois qui a produit certains des plus grands chefs-d'oeuvre de l'Ancien Empire : la statue de Kaâper a l'air si réel que les ouvriers d'A. Mariette qui la découvrirent en dégageant son mastaba à Saqqara, lui trouvant une ressemblance frappante avec le maire de leur village, lui donnèrent le surnom de cheikh el-beled, ou le groupe d'un fonctionnaire memphite et de sa femme du Louvre. Ce courant ouvre la voie à une forme nouvelle qui se développera à la Première Période Intermédiaire : les « modèles » qui sont une mise en volume des scènes figurées sur les bas-reliefs, et dont les premiers exemples en argile ou pierre peinte sont d'un réalisme saisissant. Fig. 33 Rahotep et Néfret assis. Statues provenant de leur tombeau de Meïdoum. Calcaire peint. H = 1,20 m. CGC 3 et 4. Fig. 34 Hémiounou assis. Statue provenant de son tombeau de Gîza. Calcaire. H = 1,57. Pelizaeus Muséum, Hildesheim. Fig. 35 (a) Scribe accroupi provenant de Saqqara. Calcaire peint. H = 0,53 m. Louvre N 2290. (b) Détail du visage. Reliefs et peintures a réalisation des reliefs et des peintures suit une procédure voisine de celle des statues. Dans les mastabas, a représentation est travaillée directement sur la paroi de calcaire fin ravalée et préparée par lissage. Une remière équipe établit un carroyage de la paroi qui va servir à mettre en place les scènes que l'on veut y igurer. Elles sont dessinées au trait dans le moindre détail, sans oublier les légendes hiéroglyphiques qui les ccompagnent. Ensuite vient le bas-relief proprement dit : les sujets sont réservés, tandis que le fond est ntièrement rabattu. Cette technique évolue, dès Chéops, dans un sens logique : au lieu de rabattre le fond, on se contente de cerner les sujets par une incision suffisamment profonde pour donner l'illusion d'un relief « dans le creux », puis on travaille par incision les deux pour fixer les détails. Le vrai relief en creux, celui qui consiste à graver à l'intérieur d'un contour rabattu, n'est pratiquement utilisé que pour les inscriptions hiéroglyphiques, que ce soit sur des monuments, des statues ou des stèles. Une nouvelle technique naît de la modification de la tombe elle-même : le creusement d'hypogées, c'est-à-dire de tombes ménagées dans le sol, change la nature de la paroi qui sert de support à la représentation. Il faut désormais tenir compte de

« Fig. 31 Pépi IIsur lesgenoux deAnkhesenmerirê II.Groupe provenant sansdoute deSaqqara.

Albâtre.H=0,39 m. Brooklyn Museum39.119. Fig.

32.Pépi Ier àgenoux, offrantdesvases àvin.

Schiste.

H=0,15 m.Brooklyn Muséum39.121. depuis lespremiers temps,assissuruntrône cubique assezmassif dontlescôtés sontornés dusema-taoui, un entrelacs desplantes emblématiques delaHaute etde laBasse-Égypte nouéesdepart etd'autre d'une trachée artère.Ilest vêtu dupagne chendjit etporte surlatête lesinsignes deson pouvoir :couronnes ou némès etbarbe postiche.

Danscetteattitude, ilest généralement seul,etsison épouse l'accompagne, elleest assise àses pieds, comme Hétephérès II(?) àceux deDjedefrê danslefragment duLouvre provenant d'Abou Roach (E12627 =Vandier :1958, pl.II.1).

Les groupes sontplusrares :on connaît surtoutceuxdeMykérinos en compagnie deson épouse (Boston 11.738)oudans lestriades provenant deGîza (Vandier :1958, pl.IV-V). On note uneévolution danslesattitudes aprèslaIVe dynastie.

Peut-être est-elledueàla nouvelle relation créée entrel'idéologie théocratique etlaréalité dupouvoir politique ?Ilest unpeu risqué del'affirmer, maison doit constater queleroi peut êtremontré entrain decélébrer leculte.

LeMusée deBrooklyn possèdeune statue enschiste dePépi Ier ,assis surses talons etoffrant deuxvases àvin (fig.

32).

Autre nouveauté, elle aussi apportée parlaVIe dynastie, lesstatues représentant leroi enfant :par exemple lePépi IIen albâtre du Musée deCaire (JE50616).

Cetteinnovation estprobablement àmettre surlecompte dujeune âgeauquel ce roi accéda autrône.

Elleestsignificative del'adaptation delaphraséologie àla réalité politique, commeles groupes figurantPépiIIassis surlesgenoux desamère, dontunexemple estconservé auMusée deBrooklyn. Ces groupes sontégalement enalbâtre, peut-être àcause deleur thème liéàla petite enfance età l'allaitement, qu'évoquel'aspectlaiteuxdecette pierre.

L'association d'Ankhesenmérirê IIet de son fils— représenté nonpassous lestraits d'unenfant, maiscomme unpharaon adulteentaille réduite —affirme la transmission dupouvoir dePépi Ier par larégente. Ces attitudes nouvelles, enparticulier l'évocation desliens familiaux, rejoignent desthèmes développés plustôt dans lastatuaire privée,qui,tout endémarquant lesattitudes royalesofficielles, jouesurses registres propres. Elle aussi connaît uneévolution aprèslafin de laIVe dynastie :le style s'éloigne alorsquelque peudela perfection quel'ontrouve danslegroupe deRahotep etNéfret ouchez Hémiounou.

Lesœuvres civiles,qui étaient déjàplusnombreuses quelesstatues royales, semultiplient souslesVe et VIe dynasties ettendent à s'éloigner descanons classiques, cequi neveut pasdire qu'elles perdent enqualité, comme entémoigne le scribe duLouvre.

Ellesnerenoncent pasnon plus auxattitudes conventionnelles :personnages deboutou assis représentés aveclesattributs deleur fonction, groupesfamiliaux, etc.Ily a toutefois uneplus grande liberté deton etun certain soucideréalisme quirejoint celuidelastatuaire royalecontemporaine :les œuvres de laVIe dynastie développent unesensibilité déjàmarquée souslaVe dynastie enfaisant lapart plus grande au réalisme.

Onpeut penser iciau nain Séneb ouàla belle statue deNyânkhrê. À côté delastatuaire enpierre, ilexiste depuis laIVe dynastie unetradition detravail surbois quiaproduit certains desplus grands chefs-d'œuvre del'Ancien Empire:la statue deKaâper al'air siréel que lesouvriers. »

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