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Fig. 115 Le temple funéraire de Séthi Ier et l'Osireion. Séthi Ier

Publié le 06/01/2014

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Fig. 115 Le temple funéraire de Séthi Ier et l'Osireion. Séthi Ier réunit dans un même enclos à la lisière des terres cultivées au sud-est de la ville le tombeau supposé d'Osiris qu'il reconstruit et son propre temple funéraire. Le temple funéraire affecte la forme d'un L, le sanctuaire proprement dit étant perpendiculaire à l'enfilade des cours et des salles hypostyles. Il est construit en calcaire fin sur des fondations de grès. Un pylône en grès (1) aujourd'hui détruit, oeuvre de Ramsès II, donnait accès à une première cour (2), elle aussi détruite. Une rampe axiale menait à travers un portique à la deuxième cour (3), qui constitue l'entrée actuelle du temple. La décoration du portique du fond est de Ramsès II. On le voit en train d'offrir Maât à Osiris et Isis, les dieux locaux, auxquels est associé Séthi Ier. Une longue inscription dédicatoire (KR/II 323-336) raconte comment Ramsès II acheva le temple de son père et évoque l'époque où celui-ci l'associa au trône. Une première salle hypostyle (4) donne accès, à travers une seconde (5), par sept travées parallèles, à sept sanctuaires semblables, qui représentent chacun un caveau au plafond constitué d'une fausse voûte « à encorbellement » (voir p. 144) surbaissée. Tous, sauf celui du centre (V) débouchent sur une fausse-porte associée à une stèle; ils sont également divisés en deux par des pilastres saillants et décorés de trente-six tableaux montrant le culte divin journalier censé s'y dérouler et le mobilier cultuel utilisé, au nombre duquel figure toujours, à une exception près (I), la barque du dieu concerné, dont on lit le nom à l'entrée, au-dessus de chaque porte. Le premier sanctuaire (I) est consacré au culte de Séthi Ier que rend le prêtre-sem, le deuxième (II) à Ptah, le troisième (III) à Rê-Horakhty, le quatrième (IV) à Amon, le sixième (VI) à Isis, et le septième (VII) à Horus. Celui du milieu (V) donne sur un appartement où trois chapelles sont consacrées à Isis, au roi sous forme d'Osiris et à Horus. La partie sud de la seconde hypostyle dessert deux salles consacrées à Ptah-Sokaris et Néfertoum (8) et le Couloir des Annales (9) où se trouve la scène évoquée plus haut montrant Séthi Ier et son fils adorant les cartouches des rois d'Égypte. Perpendiculairement à ce couloir, un corridor (10) débouche sur un escalier conduisant à la terrasse du temple. Le reste des installations comprend notamment une salle dédiée aux barques solaires (11) et une salle des sacrifices (12). Outre la qualité esthétique unique des représentations, ce temple donne une bonne idée du principe du temple funéraire : associer le culte du roi défunt à celui de la famille divine locale de façon à étendre le principe du irement de l'offrande tout en réalisant une assimilation entre le souverain et le dieu de la ville. Le choix 'Abydos est d'autant plus significatif que le dieu local est Osiris : en s'associant à son culte, Séthi Ier assure la érennité de sa lignée, dont il devient l'initiateur comme Osiris est celui de la descendance d'Horus. C'est la aison pour laquelle il fait (re)construire à l'ouest du temple l'Osireion. Ce monument est la tombe d'Osiris et constitue donc en tant que tel l'archétype de toute sépulture. Un puits de 10 m de profondeur donne accès à un long couloir en briques crues, puis en grès (13), de 112 m, orienté ouestest. Les parois en sont ornées, à l'ouest du Livre de ce qu'il y a dans l'Hadès et du Livre des Portes, à l'est du Livre de l'Amdouat. Il débouche sur une antichambre (14), décorée du Livre des Portes, du Livre des Morts et du Livre des Cavernes. Un petit corridor, légèrement en pente et décoré lui aussi du Livre des Morts, donne dans une sorte de narthex, au-delà duquel se trouve le caveau : une salle rectangulaire au toit supporté par dix piliers de granit rose, au centre de laquelle une île est entourée d'eau. Deux cavités y sont creusées pour recevoir, l'une le sarcophage, l'autre les canopes. Une corniche la borde, qui donne sur dix-sept niches rayonnantes. A l'est, une dernière salle (17), au plafond en grès jaune sculpté, contient dans sa partie sud-est un texte dramatique et, dans sa partie nord-ouest, une représentation de Nout soulevée par Chou, des décans, de la course nocturne du soleil, de la construction d'un cadran solaire, et... de la résurrection de Séthi Ier. La tombe ainsi conçue commémore le devenir funéraire propre d'Osiris, dont le corps gonflé de lymphes a été récupéré dans l'eau par Isis. Cette renaissance issue de la fermentation est encore rappelée par les « Osiris végétants » : des graines de céréales mises à germer dans un réceptable rappelant la forme du corps divin. Mais le caveau est aussi, comme le temple, une réduction de l'univers : il est la butte émergeant hors du chaos primordial à partir de laquelle le créateur anime l'univers. Ramsès II et l'affrontement égypto-hittite Ramsès II succède à son père vers 1304 ou 1279-1278, selon la façon dont on interprète la date sothiaque du apyrus Ebers. C'est certainement le pharaon le plus connu de l'histoire de l'Égypte, celui qui est devenu un ymbole de cette civilisation au même titre que les pyramides. Son règne est de loin le plus glorieux... et aussi le mieux connu : en soixante-sept ans d'exercice du pouvoir, il a couvert la vallée du Nil de monuments et laissé ans l'histoire du Proche-Orient une trace ineffaçable. Sa personnalité exceptionnelle s'est imposée dans une poque qui, elle aussi, sortait du commun par l'importance Fig. 116 Les pharaons de la XIXe dynastie et leurs principaux contemporains. des affrontements qu'elle a connus entre les grands empires orientaux. Dès la deuxième année de son règne, Ramsès II doit affronter, non pas encore les Hittites, mais un raid des pirates Chardanes, qu'il défait en combat naval et incorpore à son armée. Les combats ne commencent qu'en l'an 4, par une première campagne de Syrie. Cette campagne conduit les Égyptiens de Tcharou (El-Qantara) au pays de Canaan, puis à Tyr et Byblos. De là ils s'enfoncent vers l'est dans le pays d'Amourrou, surprenant le prince Benteshina, allié des Hittites, qui fait sa soumission. Ils retournent alors en Égypte par la Phénicie. L'année suivante, les Égyptiens repartent de Pi-Ramsès, leur Fig. 117 Le Proche-Orient à l'époque de Ramsès II. Fig. 118 Les guerres de Ramsès II en Syrie. nouvelle capitale située dans le Delta oriental, passent en Canaan et, de là, en Galilée, rejoignent les sources u Jourdain au-delà du lac Huleh et remontent par la vallée de la Beqaa entre le Liban et l'Antiliban vers oumidi. Ensuite, ils gagnent Qadech, qui est redevenue le lieu d'affrontement entre les deux empires. Il s'y éroule l'une des batailles les plus célèbres de l'histoire du Proche-Orient ancien. Considérée par Ramsès II comme le plus haut fait militaire de son règne, elle est abondamment relatée sur les urs de ses temples : à Abydos, sur le mur extérieur, en trois endroits différents du temple d'Amon-Rê à arnak (le coin nord-ouest de la cour de la Cachette, la face occidentale du mur ouest de la cour du IXe pylône, t la version palimpseste du mur extérieur sud de la salle hypostyle), deux fois à Louxor (sur le môle nord du pylône et les murs de l'avant-cour), au Ramesseum (sur les deux pylônes), enfin à Abou Simbel, sur le mur nord de la grande salle, sans oublier les versions sur papyri (Raifé, Sallier II, Chester Beatty III, verso). Au total, treize versions au moins, combinant trois modes littéraires (« Poème », « Bulletin » et « Représentations »), font de cette bataille le fait militaire égyptien le mieux documenté. Représentations et textes se combinent pour retracer cette épopée qui devient, en quelque sorte, l'archétype de la victoire égyptienne sur les pays étrangers confirmant la domination de pharaon sur l'univers. Cet ensemble reste, à travers sa phraséologie, que l'on peut tempérer grâce à une unique version akkadienne, un étonnant témoignage historique, dont voici quelques extraits : « Or donc Sa Majesté avait mis sur pied de guerre son infanterie, sa charrerie et les Chardanes que Sa Majesté

« La partie suddelaseconde hypostyle dessertdeuxsalles consacrées àPtah-Sokaris etNéfertoum (8)etle Couloir desAnnales (9)oùsetrouve lascène évoquée plushaut montrant SéthiIer etson filsadorant les cartouches desroisd'Égypte.

Perpendiculairement àce couloir, uncorridor (10)débouche surunescalier conduisant àla terrasse dutemple.

Lereste desinstallations comprendnotamment unesalle dédiée aux barques solaires(11)etune salle dessacrifices (12). Outre laqualité esthétique uniquedesreprésentations, cetemple donneunebonne idéeduprincipe dutemple funéraire :associer leculte duroidéfunt àcelui delafamille divinelocale defaçon àétendre leprincipe du virement del'offrande toutenréalisant uneassimilation entrelesouverain etledieu delaville.

Lechoix d'Abydos estd'autant plussignificatif queledieu local estOsiris :en s'associant àson culte, SéthiIer assure la pérennité desalignée, dontildevient l'initiateur commeOsirisestcelui deladescendance d'Horus.C'estla raison pourlaquelle ilfait (re)construire àl'ouest dutemple l'Osireion. Ce monument estlatombe d'Osiris etconstitue doncentant que tell'archétype detoute sépulture.

Unpuits de 10 mde profondeur donneaccèsàun long couloir enbriques crues,puisengrès (13), de112 m,orienté ouest- est. Les parois ensont ornées, àl'ouest duLivre decequ'il ya dans l'Hadès etdu Livre desPortes, àl'est du Livre del'Amdouat.

Ildébouche surune antichambre (14),décorée duLivre desPortes, duLivre desMorts et du Livre desCavernes.

Unpetit corridor, légèrement enpente etdécoré luiaussi duLivre desMorts, donne dans unesorte denarthex, au-delàduquelsetrouve lecaveau :une salle rectangulaire autoit supporté pardix piliers degranit rose,aucentre delaquelle uneîleest entourée d'eau.Deuxcavités ysont creusées pour recevoir, l'unelesarcophage, l'autrelescanopes.

Unecorniche laborde, quidonne surdix-sept niches rayonnantes. Al'est, unedernière salle(17),auplafond engrès jaune sculpté, contient danssapartie sud-est un texte dramatique et,dans sapartie nord-ouest, unereprésentation deNout soulevée parChou, desdécans, de lacourse nocturne dusoleil, delaconstruction d'uncadran solaire, et...delarésurrection deSéthi Ier . La tombe ainsiconçue commémore ledevenir funéraire propred'Osiris, dontlecorps gonflé delymphes aété récupéré dansl'eauparIsis.

Cette renaissance issuedelafermentation estencore rappelée parles«Osiris végétants »:des graines decéréales misesàgermer dansunréceptable rappelantlaforme ducorps divin. Mais lecaveau estaussi, comme letemple, uneréduction del'univers :il est labutte émergeant horsduchaos primordial àpartir delaquelle lecréateur animel'univers. Ramsès IIet l'affrontement égypto-hittite Ramsès IIsuccède àson père vers1304 ou1279-1278, selonlafaçon dontoninterprète ladate sothiaque du Papyrus Ebers.C'estcertainement lepharaon leplus connu del'histoire del'Égypte, celuiquiestdevenu un symbole decette civilisation aumême titreque lespyramides.

Sonrègne estdeloin leplus glorieux...

etaussi le mieux connu :en soixante-sept ansd'exercice dupouvoir, ila couvert lavallée duNil demonuments etlaissé dans l'histoire duProche-Orient unetrace ineffaçable.

Sapersonnalité exceptionnelle s'estimposée dansune époque qui,elleaussi, sortait ducommun parl'importance. »

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