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FAMINE, substantif féminin.

Publié le 11/04/2014

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FAMINE, substantif féminin.  

A.—  Manque quasi total des différentes denrées alimentaires, par lequel l'ensemble d'une population (d'une ville, d'une province, d'un pays) souffre de la faim. L'horrible famine; grandes, longues famines; année, temps de famine; réduire à la famine. Les années 1816 et 1817 furent calamiteuses; les récoltes de céréales manquèrent; ce fut plus que de la disette, ce fut presque de la famine (MAXIME DU CAMP, En Hollande,  1859, page 193 ). Les Allemands, en cas de refus, menaçaient de couper à la ville tout ravitaillement. Une famine épouvantable éclaterait (MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14,  1935, page 129) : 

Ø 1. Malgré ce retour au bon ordre, on n'avait jamais vu une désolation pareille à l'état de la ville de Paris; la famine et la misère y avaient produit une épidémie terrible. Chaque jour il mourait tant de monde que les prêtres ne suffisaient point à donner les sacremens...

PROSPER DE BARANTE, Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, tome 4, 1824, page 192. 

—  Expressions. 

·    Prendre une place, une ville par (la) famine. La forcer à se rendre en lui coupant les vivres. On peut prendre par la famine et par la force une cité; on ne prend pas ainsi une société tout entière (JEAN JAURÈS, Études socialistes,  1901, page 113 ).  Au figuré. Prendre quelqu'un par (la) famine. Le soumettre à sa volonté en le privant des ressources nécessaires. Le vieux Finot prend le petit Finot par famine (HONORÉ DE BALZAC, Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau, 1837, page 156 ). 

·    HISTOIRE.  Pacte de famine. Conspiration imaginaire, qui, suivant la légende populaire, aurait été tramée, sous Louis XV et jusqu'à la Révolution, par un groupe de gens puissants pour spéculer sur les blés en provoquant des disettes factices. Dans le nombre des manuscrits trouvés à la Bastille, il en est un qui rapporte certain pacte de famine générale, dénoncé au roi par le nommé Prévost (JEAN-PAUL MARA, DIT MARAT, Pamphlets, Nouvelle dénonciation contre Necker, 1790, page 169 ). 

B.—  Faim, manque de nourriture dont souffre une personne (prise individuellement). Ce père sans travail que la famine assiège (VICTOR HUGO, Les Feuilles d'automne,  1831, page 779) : 

Ø 2. Non, ce ne fut pas pour la recherche d'une volupté coupable et paresseuse qu'il commença à user de l'opium, mais simplement pour adoucir les tortures d'estomac nées d'une habitude cruelle de la faim. Ces angoisses de la famine datent de sa première jeunesse...

CHARLES BAUDELAIRE, Les Paradis artificiels,  1860, page 391. 

—  Expressions et locutions. 

·    Crier famine. Se plaindre fortement de la faim. J'étais à jeun depuis vingt-quatre heures, et mon estomac criait famine (EDMOND ABOUT, Le Roi des montagnes,  1857, page 269 ).  Au figuré.  Se plaindre d'être dans la pauvreté, dans la misère. On déplorait la misère des campagnes, le manque de bras (...). Les doléances se croisaient, criant famine au sortir de ce festin plantureux (ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines,  1907, page 43 ). 

·    Crier famine sur un tas de blé. Se plaindre de la misère alors qu'on est dans l'abondance (dictionnaires du XIXe.  et du XXe.  siècle). 

·    Salaire de famine. Salaire très bas, très insuffisant Travail ingrat, qui leur ensanglante les doigts et leur irrite les bronches, pour un salaire de famine (ROGER MARTIN DU GARD, Vieille France,  1933, page 1077 ). 

C.—  Au figuré.  Manque cruellement ressenti de ce que l'on considère comme un bien nécessaire. Famine spirituelle. La « famine d'idées » me refroidit parfois dans nos sociétés élégantes (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal,  1866, 155 ). Il existe une famine d'amour aussi dangereuse que la sous-alimentation (HERVÉ BAZIN, La Fin des asiles,  1959, page 112 ). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 470. Fréquence relative littéraire : XIXe.  siècle : a) 568, b) 857; XXe.  siècle : a) 629, b) 676. 

« une méthode de premier ordre pour la pathologie mentale—il est incontestable que cette méthode d'expérimentation qui constitue une main-mise sur un individu, présente des inconvénients pratiques très graves: elle ne réussit pas chez toutes les personnes, elle provoque chez quelques-unes des phénomènes nerveux importants et pénibles, et en outre elle donne aux sujets des habitudes d'automatisme et de servilité qui expliquent que certains auteurs, Wundt en particulier, aient considéré l'hypnotisme comme une immoralité.

C'est pour cette raison que les pratiques en ont été sévèrement interdites dans les écoles et dans l'armée, et je crois cette mesure excellente: l'hypnotisation doit rester, à mon avis, une méthode clinique. Jusque dans ces cinq dernières années, hypnotisme et suggestion étaient termes presque synonymes; on ne faisait de la suggestion que sur des sujets préalablement hypnotisés, ou bien, si l'on essayait de faire de la suggestion à l'état de veille, c'était exactement par les mêmes procédés que ceux de l'hypnotisme, c'est-à-dire par des affirmations autoritaires amenant une obéissance automatique du sujet et suspendant sa volonté et son sens critique. Les méthodes nouvelles que je vais décrire n'ont, je crois, aucun rapport pratique avec l'hypnotisme; ce sont essentiellement des méthodes pédagogiques: et j'ai pu les employer pendant plusieurs mois de suite dans les écoles, sous l'oeil attentif des maîtres, sans éveiller chez eux la moindre crainte que leurs élèves fussent l'objet de manoeuvres d'hypnotisation; c'est qu'en effet ces méthodes ne provoquent pas plus d'émotion ou de trouble chez les sujets qu'un exercice de dictée ou de calcul.

Je dirai plus: ces expériences peuvent rendre de grands services aux élèves, si on a le soin de leur expliquer, quand le résultat est atteint, quel est le but qu'on se proposait, si on leur met sous les yeux l'erreur qu'ils ont commise, si on leur indique pourquoi ils ont commis cette erreur, comment ils ont manqué d'attention; c'est une leçon de choses, et en même temps une leçon morale dont l'enfant profite souvent, j'en ai eu la preuve, car j'en ai vu plusieurs qui, à chaque épreuve, apprenaient à se corriger et devenaient moins suggestibles. Certes, ce n'est pas seulement aux enfants que cette leçon serait salutaire, mais surtout aux adultes, qui trop souvent, comme on l'a vu dans ces derniers temps, perdent l'habitude d'exercer leur sens critique, de se faire une opinion personnelle et raisonnée, et se laissent servilement suggestionner par les polémiques de presse! CHAPITRE PREMIER.

HISTORIQUE Toutes les fois qu'on cherche à classer les caractères d'une manière utile, d'après des observations réelles et non d'après des idées a priori, on est amené à faire une large part à la suggestibilité.

Tissié utilisant les remarques qu'il a faites dans le monde des sports, sur les entraîneurs et les entraînés, divise les caractères en trois catégories, qui ne sont au fond que des catégories de suggestibilité: 1° les automatiques, ceux qui obéissent passivement et sans réplique, les modèles de la discipline aveugle; ceux qui, suivant l'auteur, obéissent au «je veux»; 2° les sensitifs, ceux dont on obtient l'obéissance en s'adressant à leurs sentiments, et particulièrement à leur affection; 3° les actifs, les volontaires, qui sont eux-mêmes, qui ont une personnalité tranchée, et sur lesquels on ne peut pas agir directement, mais seulement par esprit de contradiction; ils répondent au «tu ne peux pas»; 4° les rétifs, quatrième catégorie, que Tissié ne donne pas, mais que les instituteurs m'ont indiquée, car elle existe dans les écoles, et elle n'est point aimée des maîtres; ce sont des révoltés, des indisciplinés; probablement cette catégorie est formée pour une bonne part de nerveux et de dégénérés. Naturellement, je ne puis me porter garant de cette classification, qui ne repose pas, à ce qu'il me semble, sur des observations régulières; et il faudrait sans doute rechercher s'il est exact que les individus sur lesquels on n'a prise que par l'esprit de contradiction sont toujours des volontaires; j'en doute un peu[1].

Mais l'essentiel est de montrer que ce projet de classification des caractères repose sur des distinctions de suggestibilité; les automatiques sont les plus suggestibles de tous, les sensitifs le sont déjà moins, et enfin les actifs et les rétifs ne peuvent être suggestionnés que dans une petite mesure, et au moyen de Détours.

La Suggestibilite CHAPITRE PREMIER.

HISTORIQUE 2. »

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