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faire dormir la nuit à force de somnifères.

Publié le 06/01/2014

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faire dormir la nuit à force de somnifères. Heureusement, il n'avait aucune accoutumance aux médicaments et ceux-ci produisaient leur plein effet. Quand nous atteignîmes le campement, dans l'après-midi du lendemain, on constata que sa main était pleine de vers, cause d'insupportables douleurs. Mais quand, trois jours plus tard, il fut confié au médecin, la plaie était sauvée de la gangrène, les vers ayant consommé au fur et à mesure les chairs putréfiées. L'amputation devenait inutile et une longue série de menues interventions chirurgicales, qui durèrent près d'un mois et où Vellard mit à profit son habileté de vivisecteur et d'entomologiste, rendit à Emydio une main acceptable. Arrivant au Madeira en décembre, je l'expédiai encore convalescent à Cuiaba par avion, pour ménager ses forces. Retournant dans ces parages au mois de janvier pour y rencontrer le gros de ma troupe, je visitai ses parents et les trouvai pleins de reproche à mon endroit ; non certes pour les souffrances de leur fils, qui étaient considérées comme un incident banal de la vie du sertão, mais pour avoir eu la barbarie de l'exposer au milieu des airs, situation diabolique à laquelle ils ne concevaient pas qu'on pût soumettre un chrétien. XXXIV LA FARCE DU JAPIM Voici comment se composait ma nouvelle famille. D'abord Taperahi, le chef du village, et ses quatre femmes : aruabai, la plus âgée et Kunhatsin, sa fille d'un lit précédent ; Takwame, et Ianopamoko, la jeune paralytique. Ce énage polygame élevait cinq enfants : Kamini et Pwereza, garçons paraissant âgés respectivement de dix-sept et quinze ns ; et trois fillettes en bas âge : Paerai, Topekea et Kupekahi. Le lieutenant du chef, Potien, avait environ vingt ans et était le fils d'un précédent mariage de Maruabai. Il y avait aussi ne vieille femme, Wirakaru ; ses deux fils adolescents Takwari et Karamua, le premier célibataire, le second marié à sa ièce à peine nubile, Penhana ; enfin leur cousin, un jeune homme paralytique : Walera. À l'inverse des Nambikwara, les Tupi-Kawahib ne font pas mystère de leurs noms qui ont d'ailleurs un sens, comme 'avaient noté chez les Tupi les voyageurs du XVIe siècle : « Comme nous faisons aux chiens et autres bêtes, remarque éry, ils baillent indifféremment tels noms de choses qui leur sont connues comme Sarigoy qui est un animal à quatre ieds ; Arignan, une poule ; Arabouten, l'arbre du Brésil, Pindo, une grande herbe et autres semblables. » Il en était de même dans les cas où les indigènes me fournirent une explication de leurs noms. Taperahi serait un petit iseau au plumage blanc et noir ; Kunhatsin signifierait : femme blanche, ou à peau claire ; Takwame et Takwari seraient des termes dérivés de takwara, une espèce de bambou ; Potien désignerait une crevette d'eau douce ; Wirakaru, un etit parasite de l'homme (portugais : bicho de pé) ; Karamua, une plante ; Walera, aussi une espèce de bambou. Staden, autre voyageur du XVIe siècle, dit que les femmes « prennent ordinairement des noms d'oiseaux, de poissons et de fruits » ; et il ajoute que chaque fois que le mari tue un prisonnier, lui et sa femme adoptent un nouveau nom. Mes compagnons pratiquaient cet usage ; ainsi Karamua s'appelle également Janaku, parce que, m'explique-t-on, « il a déjà tué un homme ». Les indigènes acquièrent aussi des noms en passant de l'enfance à l'adolescence, puis à l'âge adulte. Chacun en possède donc deux, trois ou quatre qu'il me communique volontiers. Ces noms offrent un intérêt considérable, parce que chaque lignée utilise de préférence certains lots formés à partir des mêmes racines et qui se rapportent au clan. Le village dont j'étudiais les habitants était en majorité du clan mialat (« du sanglier ») ; mais il s'était formé par intermariage avec d'autres clans : Paranawat (« du fleuve »), Takwatip (« du bambou ») et quelques autres. Or, tous les membres du dernier clan cité s'appelaient de termes dérivés de l'éponyme : Takwame, Takwari, Walera (qui est un gros bambou), Topehi (fruit de la même famille) et Karamua (une plante aussi, mais non identifiée). Le trait le plus frappant de l'organisation sociale de nos Indiens était le quasi-monopole exercé par le chef sur les femmes du groupe. Sur six femmes ayant passé la puberté, quatre étaient ses épouses. Si l'on considère que, des deux restant, l'une - Penhana - est une soeur, donc prohibée ; et l'autre - Wirakaru - une vieille femme qui n'intéresse plus ersonne, il apparaît que Taperahi détient autant de femmes qu'il lui est matériellement possible de le faire. Dans son énage, le rôle principal revient à Kunhatsin, qui, sauf Ianopamoko l'infirme, est aussi la plus jeune et - le jugement ndigène confirmant celui de l'ethnographe - d'une grande beauté. Au point de vue hiérarchique, Maruabai est une épouse secondaire et sa fille a le pas sur elle. La femme principale semble assister son mari plus directement que les autres. Celles-ci vaquent aux besognes domestiques : la cuisine, les enfants, qui sont élevés en commun, passant indifféremment d'un sein à l'autre, sans qu'il m'ait été possible de déterminer avec certitude quelles étaient leurs mères respectives. Par contre, la femme principale accompagne son mari dans ses déplacements, l'aide à recevoir les étrangers, garde les présents reçus, gouverne la maisonnée. La situation est inverse de celle que j'avais observée chez les Nambikwara, où c'est la femme principale qui joue le rôle de gardienne du foyer, tandis que les jeunes concubines sont étroitement associées à l'activité masculine. Le privilège du chef sur les femmes du groupe paraît reposer d'abord sur l'idée que le chef a une nature hors du commun. On lui reconnaît un tempérament excessif ; il est sujet à des transes, au cours desquelles il est parfois nécessaire de le maîtriser pour l'empêcher de se livrer à des actes homicides (j'en donnerai plus loin un exemple) ; il possède le don prophétique et d'autres talents ; enfin son appétit sexuel dépasse l'ordinaire et demande, pour se satisfaire, un grand nombre d'épouses. Au cours des deux semaines où j'ai partagé le campement indigène, j'ai été souvent frappé par la conduite anormale - par rapport à celle de ses compagnons - du chef Taperahi. Il semble atteint de manie ambulatoire ; trois fois par jour au moins, il déplace son hamac et l'auvent de palmes qui le protège de la pluie, suivi chaque fois par ses femmes, son lieutenant Potien et ses bébés. Tous les matins, il disparaît dans la forêt avec femmes et enfants ; c'est, disent les indigènes, afin de copuler. On les voit revenir, une demi-heure ou une heure plus tard, et préparer un nouveau déménagement. En second lieu, le privilège polygame du chef est compensé dans une certaine mesure par le prêt de femmes à ses compagnons et aux étrangers. Potien n'est pas seulement un aide de camp ; il participe à l'existence de la famille du chef, en reçoit sa subsistance, sert à l'occasion de nourrice sèche aux bébés et jouit d'autres faveurs. Quant aux étrangers, tous les auteurs du XVIe siècle se sont étendus sur le libéralisme dont les chefs Tupinamba faisaient preuve à leur endroit. Ce devoir d'hospitalité devait jouer dès mon arrivée au village, au bénéfice d'Abaitara qui obtint en prêt Ianopamoko, laquelle se trouvait d'ailleurs enceinte et, jusqu'à mon départ, partagea son hamac et reçut de lui sa nourriture. D'après les confidences d'Abaitara, cette générosité n'était pas sans calcul. Taperahi proposait à Abaitara de lui céder Ianopamoko à titre définitif, en échange de sa fillette Topehi, âgée à l'époque de huit ans environ ; karijiraen taleko ehi nipoka, « le chef veut épouser ma fille ». Abaitara n'était pas enthousiaste, car Ianopamoko, infirme, ne pouvait guère faire une compagne : « Même pas capable, disait-il, d'aller chercher l'eau à la rivière. » Ensuite, l'échange paraissait trop inégal, entre une adulte physiquement diminuée et une fillette saine et pleine de promesses. Abaitara avait d'autres rétentions : contre Topehi, il souhaitait recevoir la petite Kupekahi, âgée de deux ans, soulignant qu'elle était fille de akwame, membre comme lui du clan Takwatip, et sur laquelle il pouvait exercer son privilège d'oncle utérin. Takwame elle-même devait être cédée, selon ces plans, à un autre indigène du poste de Pimenta Bueno. L'équilibre matrimonial se serait donc partiellement rétabli, car Takwari était de son côté « fiancé » à la petite Kupekahi, et, une fois achevées toutes ces transactions, Taperahi aurait perdu deux femmes sur quatre, mais, avec Topehi, en aurait regagné une troisième. Quelle fut l'issue de ces discussions, je l'ignore ; mais pendant les quinze jours de vie commune, elles suscitèrent des ensions entre les protagonistes, et la situation devint parfois inquiétante. Abaitara tenait éperdument à sa fiancée de eux ans qui paraissait, bien qu'il eût lui-même trente ou trente-cinq ans, une épouse selon son coeur. Il lui faisait de enus présents et, quand elle gambadait le long du rivage, il ne se lassait pas d'admirer et de me faire admirer ses obustes petites formes : quelle belle fille elle ferait dans dix ou douze ans ! Malgré ses années de veuvage cette longue ttente ne l'effrayait pas ; il est vrai qu'il comptait sur Ianopamoko pour assurer l'intérim. Dans les tendres émotions que ui inspirait la fillette se mêlaient innocemment des rêveries érotiques tournées vers l'avenir, un sentiment très paternel e sa responsabilité envers le petit être, et la camaraderie affectueuse d'un grand frère à qui une soeur-bébé serait venue ur le tard. Un autre correctif à l'inégalité dans la répartition des femmes est fourni par le lévirat - héritage de la femme par le rère. C'est de cette façon qu'avait été marié Abaitara avec la femme de son frère aîné mort, et contre sa volonté, mais il vait dû céder aux ordres de son père et à l'insistance de la femme qui « tournait sans cesse autour de lui ». En même emps que le lévirat, les Tupi-Kawahib pratiquent la polyandrie fraternelle dont un exemple était fourni par la petite enhana, toute maigrelette et à peine pubère, qui se partageait entre son mari Karamua et ses beaux-frères, Takwari et alera ; ce dernier, frère classificatoire seulement de deux autres : « Il prête (sa femme) à son frère », car « le frère n'est as jaloux de son frère ». D'habitude, les beaux-frères et les belles-soeurs, sans s'éviter, observent une attitude réservée. uand la femme a été prêtée, on s'en aperçoit à ce que, ce jour-là, une certaine familiarité règne dans ses rapports avec on beau-frère. Ils bavardent, rient ensemble, et le beau-frère lui donne à manger. Un jour où Takwari avait emprunté enhana, il déjeunait à mes côtés. En commençant son repas, il demanda à son frère Karamua « d'aller chercher Penhana our qu'elle mange » ; Penhana n'avait pas faim, ayant déjà déjeuné avec son mari ; pourtant elle vint, accepta une ouchée et repartit aussitôt. De même Abaitara quittait mon foyer et emportait son repas auprès de Ianopamoko pour le rendre avec elle. C'est donc une combinaison de polygynie et de polyandrie qui résout, pour les Tupi-Kawahib, le problème posé par les rérogatives du chef en matière conjugale. Quelques semaines à peine après avoir pris congé des Nambikwara, il était rappant de constater à quel point des groupes géographiquement très voisins peuvent donner des solutions différentes des problèmes identiques. Car, chez les Nambikwara aussi, on l'a vu, le chef a un privilège polygame d'où résulte le ême déséquilibre entre le nombre des jeunes hommes et celui des épouses disponibles. Mais, au lieu de recourir omme les Tupi-Kawahib à la polyandrie, les Nambikwara permettent aux adolescents la pratique de l'homosexualité. Les Tupi-Kawahib se réfèrent à de tels usages par des injures. Ils les condamnent donc. Mais, comme le remarquait alicieusement Léry de leurs ancêtres : « Parce que quelque fois en se despitants l'un contre l'autre, ils s'appellent Tyvire les Tupi-Kawahib disent presque pareil : teukuruwa] c'est-à-dire bougre, on peut de là conjecturer (car je n'en affirme rien) que cet abosminable pesché se commet entre eux. » Chez les Tupi-Kawahib, la chefferie faisait l'objet d'une organisation complexe à laquelle notre village restait symboliquement attaché, un peu comme ces petites cours déchues où un fidèle s'astreint à jouer le rôle de chambellan pour sauver le prestige de la dignité royale. Tel semblait Potien aux côtés de Taperahi ; par son assiduité à servir son maître, le respect qu'il lui témoignait et la déférence que lui marquaient en revanche les autres membres du groupe, on eût dit parfois que Taperahi commandait encore, comme jadis Abaitara, à quelques milliers de sujets ou d'inféodés. En ce temps, la cour comportait au moins quatre grades : le chef, les gardes du corps, les officiers mineurs et les compagnons. Le chef avait droit de vie et de mort. Comme au XVIe siècle, le procédé normal d'exécution était la noyade dont les officiers mineurs étaient chargés. Mais le chef prend aussi soin de ses gens ; et il mène les négociations avec les étrangers, non sans présence d'esprit, comme je devais le constater. Je possédais une grande marmite d'aluminium qui nous servait à cuire le riz. Un matin, Taperahi accompagné d'Abaitara comme interprète vint me demander cette marmite qu'il s'engageait, en échange, à tenir à notre disposition pleine de cahouin pendant tout le temps que nous passerions ensemble. J'essayai d'expliquer que cet ustensile de cuisine nous était indispensable, mais pendant qu'Abaitara traduisait, j'observais avec surprise le visage de Taperahi qui ne se départait pas d'un sourire épanoui, comme si mes paroles répondaient à tous ses désirs. Et en effet, quand Abaitara eut

« XXXIV LA FARCE DUJAPIM Voici comment secomposait manouvelle famille.D’abord Taperahi, lechef duvillage, etses quatre femmes : Maruabai, laplus âgée etKunhatsin, safille d’un litprécédent ; Takwame,etIanopamoko, lajeune paralytique.

Ce ménage polygame élevaitcinqenfants : KaminietPwereza, garçonsparaissant âgésrespectivement dedix-sept etquinze ans ; ettrois fillettes enbas âge : Paerai, Topekea etKupekahi. Le lieutenant duchef, Potien, avaitenviron vingtansetétait lefils d’un précédent mariagedeMaruabai.

Ilyavait aussi une vieille femme, Wirakaru ; sesdeux filsadolescents TakwarietKaramua, lepremier célibataire, lesecond mariéàsa nièce àpeine nubile, Penhana ; enfinleurcousin, unjeune homme paralytique : Walera. À l’inverse desNambikwara, lesTupi-Kawahib nefont pasmystère deleurs noms quiont d’ailleurs unsens, comme l’avaient notéchezlesTupi lesvoyageurs duXVIesiècle : « Comme nousfaisons auxchiens etautres bêtes,remarque Léry, ilsbaillent indifféremment telsnoms dechoses quileur sont connues commeSarigoyquiestunanimal àquatre pieds ; Arignan, unepoule ; Arabouten, l’arbreduBrésil, Pindo, unegrande herbeetautres semblables. » Il en était demême danslescas oùles indigènes mefournirent uneexplication deleurs noms.

Taperahi seraitunpetit oiseau auplumage blancetnoir ; Kunhatsin signifierait : femmeblanche, ouàpeau claire ; Takwame etTakwari seraient des termes dérivés de takwara, une espèce debambou ; Potiendésignerait unecrevette d’eaudouce ; Wirakaru, un petit parasite del’homme (portugais : bicho depé) ; Karamua, uneplante ; Walera, aussiuneespèce debambou. Staden, autrevoyageur duXVI esiècle, ditque lesfemmes « prennent ordinairement desnoms d’oiseaux, depoissons et de fruits » ; etilajoute quechaque foisque lemari tueunprisonnier, luietsa femme adoptent unnouveau nom.Mes compagnons pratiquaientcetusage ; ainsiKaramua s’appelleégalement Janaku,parceque,m’explique-t-on, « iladéjà tué unhomme ». Les indigènes acquièrent aussidesnoms enpassant del’enfance àl’adolescence, puisàl’âge adulte.

Chacun en possède doncdeux, troisouquatre qu’ilmecommunique volontiers.Cesnoms offrent unintérêt considérable, parceque chaque lignéeutilisedepréférence certainslotsformés àpartir desmêmes racinesetqui serapportent auclan.

Levillage dont j’étudiais leshabitants étaitenmajorité duclan mialat (« du sanglier ») ; maisils’était forméparintermariage avec d’autres clans : Paranawat (« du fleuve »), Takwatip (« du bambou ») etquelques autres.Or,tous lesmembres du dernier clancités’appelaient determes dérivés del’éponyme : Takwame,Takwari,Walera(quiestungros bambou), Topehi (fruitdelamême famille) etKaramua (uneplante aussi,maisnonidentifiée). Le trait leplus frappant del’organisation socialedenos Indiens étaitlequasi-monopole exercéparlechef surles femmes dugroupe.

Sursixfemmes ayantpassé lapuberté, quatreétaient sesépouses.

Sil’on considère que,desdeux restant, l’une–Penhana –est une sœur, doncprohibée ; etl’autre –Wirakaru –une vieille femme quin’intéresse plus personne, ilapparaît queTaperahi détientautantdefemmes qu’illuiest matériellement possibledelefaire.

Dansson ménage, lerôle principal revientàKunhatsin, qui,sauf Ianopamoko l’infirme,estaussi laplus jeune et–le jugement indigène confirmant celuidel’ethnographe –d’une grande beauté.

Aupoint devue hiérarchique, Maruabaiestune épouse secondaire etsa fille ale pas surelle. La femme principale sembleassister sonmari plusdirectement quelesautres.

Celles-ci vaquent auxbesognes domestiques : lacuisine, lesenfants, quisont élevés encommun, passantindifféremment d’unseinàl’autre, sansqu’il m’ait étépossible dedéterminer aveccertitude quellesétaient leursmères respectives.

Parcontre, lafemme principale accompagne sonmari dans sesdéplacements, l’aideàrecevoir lesétrangers, gardelesprésents reçus,gouverne la maisonnée.

Lasituation estinverse decelle quej’avais observée chezlesNambikwara, oùc’est lafemme principale qui joue lerôle degardienne dufoyer, tandis quelesjeunes concubines sontétroitement associéesàl’activité masculine. Le privilège duchef surlesfemmes dugroupe paraîtreposer d’abord surl’idée quelechef aune nature horsdu commun.

Onluireconnaît untempérament excessif ;ilest sujet àdes transes, aucours desquelles ilest parfois nécessaire delemaîtriser pourl’empêcher deselivrer àdes actes homicides (j’endonnerai plusloinunexemple) ; il possède ledon prophétique etd’autres talents ;enfinsonappétit sexueldépasse l’ordinaire etdemande, pourse satisfaire, ungrand nombre d’épouses.

Aucours desdeux semaines oùj’ai partagé lecampement indigène,j’aiété souvent frappéparlaconduite anormale –par rapport àcelle deses compagnons –du chef Taperahi.

Ilsemble atteintde manie ambulatoire ; troisfoisparjour aumoins, ildéplace sonhamac etl’auvent depalmes quileprotège delapluie, suivi chaque foisparsesfemmes, sonlieutenant Potienetses bébés.

Touslesmatins, ildisparaît danslaforêt avec femmes etenfants ; c’est,disent lesindigènes, afindecopuler.

Onlesvoit revenir, unedemi-heure ouune heure plus tard, etpréparer unnouveau déménagement. En second lieu,leprivilège polygame duchef estcompensé dansunecertaine mesureparleprêt defemmes àses compagnons etaux étrangers.

Potienn’estpasseulement unaide decamp ; ilparticipe àl’existence delafamille duchef, en reçoit sasubsistance, sertàl’occasion denourrice sècheauxbébés etjouit d’autres faveurs.Quantauxétrangers, tous les auteurs duXVIesiècle sesont étendus surlelibéralisme dontleschefs Tupinamba faisaientpreuveàleur endroit.

Ce devoir d’hospitalité devaitjouerdèsmon arrivée auvillage, aubénéfice d’Abaitara quiobtint enprêt Ianopamoko,. »

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